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Christophe Chausson, Chausson Finance, "Le early stage totalement délaissé"

Les start-up ont recueilli plus d'1 Md€ auprès d'une cinquantaine de VCs français en 2010, une année qui a vu le retour de tours de table conséquents, mais délaissant toujours le early stage.

Pas ou peu de surprises pour le bilan 2010 du capital-risque français. La 25ème édition de l'indicateur Chausson Finance a relevé 1,05 Md€ investis dans 677 start-up l'an passé, en légère progression par rapport à 2009 (910 M€), soit un plus haut historique depuis 2000 (1,15 Md€). « Un beau montant, certes, mais qui ne doit pas masquer un phénomène important : 72 % de ce milliard d'euros ont été alloués aux seconds tours et suivants. Le early stage, compartiment le plus risqué, est totalement délaissé par les investisseurs : seuls 65 M€ ont été réunis par 89 entreprises en amorçage, dont 15 M€ sur 16 sociétés de l'Internet », déplore Christophe Chausson (photo), président et fondateur de la société de conseil en levées de fonds. Un chiffre à mettre en parallèle avec les 77 M€ investis cette année par le VC le plus actif, OTC AM. » Sur le second semestre, Chausson Finance a compilé 401 deals réalisés par des VCs français finançant les entreprises françaises et européennes à hauteur de 532 M€. Selon les bases de données CFnews , 134 start-up françaises ont récolté 385 M€ sur la même période (voir le tableau ci-dessous), et depuis le début de l'année 2011, 54 opérations de capital-risque ont totalisé près de 131 M€. La tendance se confirme avec un compartiment "amorçage" qui reste désaffecté, représentant seulement 4 % des montants investis.

Retour des levées importantes...

Si le montant moyen investi par société est resté relativement stable pour atteindre 1,3 M€, le second semestre a été marqué par le retour des levées importantes. « La moyenne des dix tours de tables les plus importants atteint 27 M€ ce semestre, soit une croissance de 77 % par rapport à la première moitié de l'année », souligne Christophe Chausson, qui voit dans ce phénomène un manque d’appétit des investisseurs pour les introductions en bourse. Ainsi, quatre sociétés ont réussi à lever 20 M€ : Talend, Super Sonic Imagine, Neoen et HowTo Media (voir le tableau CFnews ci-dessous). Deux start-up ont même récolté plus de 50 M€ : Inside Secure, anciennement Inside Contactless dans le domaine des micro-processeurs (enregistré dans les bases de données CFnews sur le second trimestre 2010), et Cerenis Therapeutics dans la santé. Ce secteur reste le favori des investisseurs, ayant drainé à lui seul près d' un quart des montants investis, devant l' Internet et le e-commerce (20 %), les logiciels (12 %) et les cleantech (12 %).

... Mais pour combien de temps?

Avec 42 M€ investis au second semestre, OTC AM, gérant principalement des FCPI, a détrôné pour la première fois le numéro un historique, Sofinnova, gérant de FCPR. Ce dernier se place tout de même en seconde position avec 31 M€ investis sur la seconde moitié de l'année, devant CAPE et Idinvest (29 M€ chacun). Tout un symbole. « Sur les dix investisseurs les plus actifs, lesquels se sont partagé 52 % des montants investis, six sont des sociétés de gestion de FCPI. Ces derniers ont concentré 63 % des montants investis et continuent ainsi d'être des acteurs dominants dans le financement des start-up », commente Christophe Chausson. Mais avec la nouvelle règle des minimis mise en place à l'échelle européenne, limitant l'investissement de ces acteurs à 2,5 M€ maximum, on peut redouter une diminution du montant des tours de table. Ceci pourrait être lourd de conséquence sur le financement des biotech et des sociétés technologiques, d'autant plus que le contexte boursier n'est pas favorable », estime l'expert.

L'émergence d'une troisième vague d'investisseurs

Alors, qui sera demain en mesure de financer les start-up françaises ? « Après les investissements réalisés par les FCPR abondés par les institutionnels, puis l'arrivée des FIP et FCPI, faisant appel à l’épargne des particuliers, nous assistons à l'émergence d' une nouvelle vague d'acteurs, des business angels fortunés, remarque Christophe Chausson, faisant allusion à la création de Kima Venture, un jeune VC lancé par Xavier Niel (Iliad) et Jérémie Berrebi (Zlio) dédié à l'univers d'Internet, de Jaina Capital, créé et financé par le fondateur de Meetic Marc Simoncini, ou encore Isai, sponsorisé par Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), Geoffroy Roux de Bezieux (Virgin Mobile), Stéphane Treppoz (Sarenza) et Ouriel Ohayon (TechCrunch). Ces entrepreneurs et ex-entrepreneurs investissent des sommes conséquentes, proche du million d’euros voire plus, et jouent un rôle de plus en plus important dans la sphère du capital-risque français. »

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Durée : 5'34

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Question 1 : Les grandes tendances des levées en capital-risque pour l'année 2010

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Question 2 : Les acteurs les plus actifs dans le financement des start-up

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Question 3 : L'impact des nouvelles règlementations autour des FCPI ISF et IR

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Question 4 : L'émergence d'une troisième vague d'investisseurs pour le financement des start-up

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Téléchargez les tableaux CFnews en pdf :

Bilan CFnews des opérations de capital-risque au second semestre 2010

Bilan CFnews des opérations de capital-risque du 1er janvier au 21 mars 2011

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Capital-risque : 515 M€ alloués au premier semestre (04/10/10)

Venture : les investissements se contractent de 11% en 2009 (04/03/10)

Bilan Levées Venture-Cap dev : 1,9 Md€ dont 650 M€ pour le venture (21/01/2010)

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