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“Les jours d’après” : les boutiques de M&A vont-elles devoir se réinventer ?


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Philippe Rodriguez, Avolta Partners

Pendant les temps exceptionnels que nous traversons, les entreprises du secteur de l’innovation et de la technologie font face à de grands défis et cela risque de durer. On ne verra probablement pas le jour d’après, mais plutôt de longs mois de convalescence.

Ce qui va changer

Beaucoup de professionnels du conseil en financement ont profité d’un calme contraint pour réfléchir à l’inévitable transformation de leur métier après cette crise sanitaire. Ces professionnels du M&A se projettent et imaginent déjà comment ils vont rebondir dans un marché baissier tant en valeur qu’en volume.
D'après une étude du cabinet Roland Berger, la reprise dans le secteur devrait, selon 72 % des répondants, intervenir au plus tôt au troisième trimestre, tandis que 96 % des sondés anticipent une reprise totale en Q4, au mieux. L’étude précise que dans le private-equity la reprise sera inégale et fonction des sujets ; les LBOs seraient les derniers à reprendre après le capital développement et le capital innovation.
Pour ce qui est du VC, qui finance majoritairement des entreprises jeunes et innovantes, la dernière étude d’Avolta Partners “ VC/M&A Tech Trends - France Q1-20 ”, montre que la bonne performance du premier trimestre ne tient que grâce aux mois de janvier et février. Malheureusement, la contre-performance de mars l’annule. Et la tendance de début avril semble confirmer l’idée que le deuxième trimestre sera un des plus faibles des années 2000.

Quelle est la situation à laquelle devront faire face les banquiers d’affaires qui conseillent les entreprises de la Tech ?

Ils devront principalement se concentrer sur les entreprises les plus résistantes et disposants des meilleurs indicateurs et capables de s’adapter à un environnement économique incertain. Ils devront étudier des scénarii plus complets, parfois sous forme de IBR(1). Ils devront faire face à des situations plus tendues sur les valorisations de ces entreprises. Si la recherche de financement se faisait déjà depuis quelques années à minima sur toute l’Europe, elle devra désormais s’étendre au monde entier, pour optimiser et aller chercher la meilleure opération possible avec l’investisseur ou l’acquéreur le plus adapté au profil de l’entreprise.
Puisque c’est l’usage dans la profession, les honoraires au succès vont sans doute perdurer, mais on devrait assister à une évolution de la répartition des honoraires fixes versus variables notamment en fonction d’une part grandissante de la part de conseil stratégique, mais aussi de la durée des missions qui devrait s’allonger et de la difficulté des opérations. En effet, dans une situation encore plus incertaine qu’auparavant, le risque est toujours porté par les banques d’affaires qui supportent seules les coûts fixes pendant ces longues périodes d’accompagnement et de négociations. Ce risque grandissant va obliger les équipes de M&A à rechercher un meilleur équilibre de leurs coûts et de leur espérance de gains.
Ces constats et remises en cause de leur modèle vont constituer un formidable challenge pour les banquiers d’affaires. D’une part, ils devront nécessairement être plus internationaux, mieux outillés, mieux staffés pour accompagner tous leurs clients mais aussi aller chercher de plus grosses opérations. d’autre part ils devront eux-même être plus résistants par plus de frugalité et d’agilité et ainsi contenir le risque de voir certaines opérations mettre plus de temps à aboutir. 
En quelques mots, les boutiques de M&A spécialisées dans l’innovation et la tech devront réussir le difficile challenge de grossir tout en gagnant en agilité au risque d’être condamnées peu à peu de se marginaliser. L’une des solutions : travailler en réseau, profiter d’une organisation horizontale et mutualiser les risques.

La transformation de ce métier passera par la mise en place de réseaux d’experts

Conseiller les entreprises pour leurs besoins de financement va être au cœur de la bataille économique qui va se poursuivre dans les prochains mois voir les prochaines années. Dans le domaine des entreprises technologiques et innovantes, Avolta Partners accompagne, en France et en Europe, des projets de financement pour leur permettre développer leurs activités innovantes, de se donner le temps de développer de nouveaux marchés, de faire grandir leur talents et expertises en recrutant les meilleurs.
Nous ne sommes pas seuls. La sortie de crise sanitaire et économique va occuper tous les acteurs du financement, pour aider à maintenir ces entreprises à flot. Le modèle d’une banque d’affaires européenne comme Avolta Partners est basé sur un partenariat entre banquiers d’affaires spécialisés par verticale (Fintech, Mobilité, MedTech, FoodTech, SaasBtoB, PropTech, AI, Blockchain, etc.) , qui sont accompagnés par une équipe de collaborateurs généralistes maitrisant parfaitement les techniques financières, les modèles de data ainsi que l’ensemble des éléments d’un processus de M&A.
Pour que ce modèle soit opérant, il est nécessaire d'avoir tout d’abord une gouvernance « moderne » ; une organisation horizontale permettant de maintenir une forte motivation de la part d’associés qui participent véritablement à une aventure entrepreneuriale et collective. Un état d’esprit autour du partage et de la collaboration, fait assez rare dans notre métier où la compétition entre associés est plutôt la règle.

Notre vision : des consolidations à venir pour la création d’acteurs plus résilients

Nous allons voir des boutiques européennes de M&A spécialisées dans la technologie se rapprocher et grandir. Des indépendants qui rejoindront des organisations du type de notre modèle afin de bénéficier de la mutualisation des coûts d’infrastructure en acceptant une partie de mutualisation de leurs revenus, d’un meilleur deal flow et d’un backoffice performant. Mais c’est également en agrandissant la couverture des régions des investisseurs en Europe, aux USA et en Asie principalement, que ces intermédiaires pourront mieux accompagner leurs clients.
Le temps est venu de regrouper les forces des experts les plus dynamiques pour constituer des boutiques M&A capables, après cette crise, d’accompagner les entreprises innovantes qui vont devoir faire face, dans les années à venir, à un grand nombre de défis.

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