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Asie : Eurazeo, EDF, Carrefour, Clairfield, Volkswagen, Tencent...


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© Eurazeo

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Corporate Finance : Eurazeo / BNP Paribas / CIC (France / Chine)

Lancé par le fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC) - gérant 940 Md$ (chiffres en 2018) -, BNP Paribas et Eurazeo l’an dernier (lire aussi : Un nouveau fonds franco-chinois se lance), le véhicule, dont la gestion est confiée à Eurazeo, avance sa levée en pleine crise sanitaire de covid-19 avec un premier closing à 400 M€, entièrement souscrit par les trois initiateurs. Baptisé Eurazeo Accélération Fonds, il pourra encore recevoir une enveloppe supplémentaire de 250 M€ dans la limite de 25 % du montant total pour le groupe bancaire français et le fonds souverain chinois. « Avec un objectif de levée d’1 Md€, le véhicule s'adresse à des institutionnels basés en Chine mais également dans le reste de l’Asie, ainsi qu'en Europe, en Amérique du Nord, ou encore au Moyen-Orient », indique Marc Frappier, managing partner et head d’Eurazeo Capital. « En s’appuyant sur l’expertise de nos deux divisions Eurazeo Capital et Eurazeo PME, le fonds identifiera de nouvelles opportunités afin d'accompagner les sociétés souhaitant se développer en Chine », ajoute-t-il.

Marc Frappier, Eurazeo

Marc Frappier, Eurazeo

Présent dans l’empire du milieu depuis 2012, le groupe d’investissement, coté sur Euronext Paris et gérant aujourd’hui 18,8 Md€ d’actifs diversifiés dont 12,5 Md€ pour compte de tiers, ambitionne offrir de nouvelle croissance sur le marché chinois à des sociétés françaises et d’Europe continentale. Elles couvrent des secteurs divers comme la santé, la technologie de pointe, les services aux entreprises, la consommation et l’industrie. « Avec des partenaires comme le fonds souverain chinois CIC, Eurazeo est idéalement implanté au niveau local », détaille Marc Frappier. « Le véhicule bénéficie également de l’expertise d’une équipe de huit collaborateurs d'Eurazeo basés à Shanghai, qui nous accompagne afin d'obtenir une bonne compréhension du marché local. Ensemble, nous avons mis en place des études de marché, mais également établi de cadre juridique et fonctionnement en matière de ressources humaines et management, tout lançant la recherche de nouveaux clients et prestataires, mettant en place d'outils de production». Pour le managing partner, ce premier closing, mené malgré la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, est une preuve concrète de la confiance des investisseurs dans le marché chinois à moyen et long terme. Alors que les premiers signes de la reprise économique chinoise se font sentir, les sociétés européennes, y compris françaises, ont une place à se faire sur le marché chinois alors qu'une tension monte entre les deux puissances mondiales.»

Énergie : EDF / CEI (France / Chine)

© EDF Renouvelables

© EDF Renouvelables

Après l’accord conclu en mars 2019 (lire aussi notre chronique précédente), l’électricien coté EDF et son partenaire chinois CEI ont finalisé la création de la JV des projets Dongtai IV et V. La nouvelle coentreprise construit et exploite des projets éoliens en mer d’une capacité totale de 502 MW, situés au large de la province du Jiangsu (près de Shanghai). Elle sera détenue à 37,5 % par le groupe tricolore via EDF Renouvelables et EDF Chine, tandis que le Groupe CEI conserve le reste du capital à travers Shenhua Renewable et Shenhua Clean Energy. Le premier Dongtai IV s’agit d’un parc éolien en mer de 302 MW, déjà mis en service en décembre 2019, et le second Dongtai V est un projet de 200 MW en construction dont la mise en service est prévue en 2021. Les deux parties pourraient poursuivre la construction de Dongtai V. Le partenariat franco-chinois s’inscrit dans la stratégie Cap 2030 d’EDF visant à multiplier par deux sa capacité nette installée en énergies renouvelables dans le monde entre 2015 et 2030 pour atteindre 50 GW. Sa filiale EDF Renouvelables dispose aujourd’hui d’un portefeuille de près de 6,5 GW de projets éoliens en mer principalement en Europe (France, Belgique, Allemagne, Irlande, Royaume-Uni), également aux États-Unis et désormais en Chine. Quant à la Chine, elle affirme ses ambitions énergétiques du développement d’une électricité décartonnée. Sur le marché de l’éolien en mer, la Chine est en pleine expansion, avec une capacité installée attendue de plus de 40 GW à l’horizon 2030, contre 6 GW installés aujourd’hui. Présent dans l'empire du milieu depuis 35 ans, le groupe français y opère sur plusieurs segments : le nucléaire (une JV avec CGN pour la centrale de Taishan avec une capacité de 3,5 GW), les énergies renouvelables (une participation de 80 % dans UPC Asia Wind), les services énergétiques (distribution de chaleur, centrale de cogénération biomasse et réseau de climatisation, gestion de points lumineux).

Distribution: Carrefour / Wellcome (France / Taïwan)

© carrefour.fr

© carrefour.fr

Après la cession de 80 % de sa filiale en Chine continentale (lire aussi l’article : Carrefour Chine rejoint un distributeur multicanal chinois), le distributeur coté rattrape son développement en Aise. Ayant généré 80,7 Md€ de revenus l’an dernier, il vient de conclure un accord avec Dairy Farm, basé à Hong Kong et coté à Singapour, pour acquérir Wellcome Taiwan, pour une valeur d’entreprise de 97 M€, incluant la propriété foncière de l’entrepôt et de son terrain. La transaction porte sur 224 magasins de proximité dont 199 Wellcome - surface moyenne de 420 m² - et 25 Jasons - surface moyenne de 820m², ainsi qu’un entrepôt, affichant un chiffre d’affaires de 390 M€. Grâce à cette acquisition, le groupe français y revendique le numéro 2 local dans le segment de proximité. Carrefour opère actuellement 137 magasins dans l’île de Taïwan, dont 69 magasins de proximité sous enseigne Market pour un chiffre d’affaires HT de 1,968 Md€, un EBITDA de 209 M€ l’an dernier. Carrefour prévoit de convertir les magasins Wellcome sous enseigne Market au cours des 12 mois suivant la réalisation de l’opération, puis de convertir les magasins Jasons sous une enseigne Carrefour premium.

Corporate Finance : Clairfield International (France / Japon)

Le conseil M&A Clairfield International a conclu un partenariat stratégique avec le groupe japonais Yamada Consulting Group, coté à Tokyo, pour couvrir le Japon et les pays d’Asie du Sud-Est. Créé en 1989, le conseil financier et en fusions-acquisitions leader au Japon dans le mid-market, pilote plus de 100 opérations chaque année. Présent dans toutes les régions du Japon ainsi qu’à Singapour, en Thaïlande, au Vietnam, en Indonésie, Malaisie, Inde, le groupe japonais apporte également une présence complémentaire en Chine. En employant un effectif de 870 personnes, le japonais a réalisé un chiffre d’affaires de 13,4 milliards de yens en 2019 (environ 110 M€).

Regroupant plus de 320 professionnels dans le monde à travers 30 bureaux et plus de 25 pays, dont 32 professionnels à Paris, Lyon, Marseille & Nantes, Clairfield International, a récemment conseillé la cession de EIC (Emballages Industrie Concept) négociant de films polyéthylène, rubans adhésifs et feuillards au groupe stéphanois BBA Emballages (lire aussi l’article CFNEWS : EIC emballé par un stéphanois).

Logiciel : HERE Technologies / Mitsubishi et NTT (Pays-Bas / Japon)

Spin-off de Nokia, Here, implanté à Eindhoven aux Pays-Bas et aujourd’hui aux États-Unis, a finalisé la cession de 30 % du capital à deux japonais Mitsubishi Corporation et Nippon Telegraph and Telephone Corporation (NTT). Ces derniers ont pris 30 % du capital mais les autres détails financiers restent confidentiels. Rappelons que Mercedes-Benz (groupe Daimler), Audi (groupe Volkswagen) et BMW avaient racheté HERE, fournisseur de services de cartographie et de géolocalisation intelligentes pour l’automobile et l’IoT, à Nokia en 2015 pour 2,55 Md€. À l’issue de cette nouvelle transaction, HERE comptera neuf actionnaires directs et indirects : Audi, Bosch, BMW, Continental, Intel Capital, Mitsubishi, Mercedes-Benz, NTT et Pioneer Corporation. Avec ces nouveaux investisseurs japonais, HERE aura un tremplin pour accélérer la croissance dans la région Asie-Pacifique et accroître sa diversification au-delà de l’automobile. Elle compte aujourd’hui plus de 9000 employés dans 56 pays.

Automobile : Volkswagen (Allemagne / Chine)

Quand les constructeurs Groupe PSA et Renault sont en face des difficultés en Chine, l’allemand Volkswagen y investit massivement (lire aussi notre chronique précédente : cession de JV de Renault en Chine). Le constructeur outre-Rhin va investir plus de 2 Md€ moitié-moitié dans sa JV et dans un fabricant de batteries, pariant sur le marché où il a écoulé 4,23 millions de véhicules en 2019 (en incluant Hong Kong), soit presque 40% de ses ventes mondiales. Dans le détail, un milliard d’euros pour passer ses parts de 50 % à 75 % dans la JV JAC-Volkswagen dédiée au véhicule électrique ; 1,1 Md€ pour acheter 26 % de Gotion High-Tech, société chinoise de production de batterie cotée à Shenzhen affichant une capitalisation boursière d’environ 4 Md€.

La Chine est un marché crucial pour les constructeurs automobiles. Mais, pour la première fois depuis les années 1990, les ventes d'automobiles se sont repliées en 2018 (près -3 %) puis encore l’an suivant (-8,2 %), selon les statistiques de la China Association of Automobile Manufacturers. La pandémie de Covid-19 pourrait encore aggraver l’affaiblissement du marché. Toutefois, en avril dernier, pour la première fois en près de deux ans, les ventes sont reparties à la hausse (+4,4% sur un an).

Internet : Tencent Holdings (Chine)

Le géant de l’internet chinois Tencent Holdings, coté à Hong Kong, a emprunté 6 Md$ à travers des obligations rémunérées par des coupons fixes ou variables sur des échéances comprises entre 5 et 40 ans. L’opération a été reçue positivement par les investisseurs puisque le carnet d’ordres a été bouclé sur une demande totalisant plus de 36 milliards de dollars, soit un taux de sur-souscription de 6 fois, selon le Reuters. La plus importante tranche s’agit de 2,24 Md$ à 10 ans en proposant un coupon de 2,39 %, par ailleurs, l’opération comprenait également 2 Md$ à 30 ans et 750 M€ à 40 ans (un coupon de 3,29 %). Malgré l’impact de la pandémie de convid-19, les activités de Tencent ont enregistré une forte hausse pour le premier trimestre avec un chiffre d’affaires de 108 milliards de yuans (15,2 Md$) pour 29 milliards de yuans (4,1 Md$), soit une hausse d’environ 25 %. D’après les chiffres de Dealogic, la nouvelle opération de Tencent porte le montant total des obligations libellées en dollar en Asie à 148,4 Md$, soit une hausse de 6,69 % sur la même période.

Bonne semaine !

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