L'actualité & Data du capital-investissement : transactions, LBO, M&A, Venture, Corporate Finance et Private Equity - Leader en France

08/08/2025
International
Monaco Marine bat pavillon américain
08/08/2025
International
Danelec navigue avec un capitaine français
08/08/2025
Marché Général
Top 10 des articles Tech les plus lus depuis début 2025
08/08/2025
Marché Général
Les 10 articles les plus lus depuis le début de l'année
07/08/2025
Retournement
Naf Naf change encore de propriétaire
07/08/2025
Build-up
Estya étend son dispositif de sûreté
07/08/2025
M&A Corporate
Ametra Intégration se branche à un groupe coté
07/08/2025
International
IC'Alps franchit les Alpes
06/08/2025
M&A Corporate
Neotravel conduit par un concurrent parisien
06/08/2025
LBO
APF Autoparts roule avec un fonds
06/08/2025
International
Colas trace sa route aux Etats-Unis
06/08/2025
International
DMI Associates accompagne le développement d'un américain
06/08/2025
Marché Général
McDermott fusionne avec un compatriote
06/08/2025
Bourse
Forsee Power recharge ses batteries
05/08/2025
M&A Corporate
Bureau Veritas se renforce dans le nucléaire
CANVIEW

La chronique Techno : pourquoi un Cloud européen doit émerger Accès libre


| 843 mots

Temps couvert pour le « cloud » français. Pendant que notre président normal s’extasiait en février dernier auprès d’entrepreneurs français de la Silicon Valley, que notre CNIL nationale décidait sans discernement l’affichage d’avertissements sur le moindre blog qui compilerait - comme celui-ci - quelques statistiques de consultation, et que la NSA se moque des frontières et des citoyens, deux projets concurrents de « cloud computing » français continuent trop discrètement de se tirer dans les pattes : Cloudwatt (porté par Orange et Thalès) et Numergy (poussé par SFR et Bull). Issus d’un appel à projet de l’Etat afin de créer un « cloud souverain », ces deux consortiums comptent comme actionnaires la Caisse des Dépôts.

Or ces projets sont deux facteurs cruciaux de souveraineté et de compétitivité pour la France et pour l’Europe.

Pour ceux qui n’ont pas tout suivi depuis le début mais un peu quand même, le cloud computing, c’est la migration dans un « nuage » de serveurs distants de tout un tas de services informatiques jusqu’ici hébergés localement par les entreprises. Il s’agit de déporter les ordinateurs eux-mêmes, mais aussi les applications (messageries, stockage, bureautique, web, bases de données, voire logiciels métier) chez des prestataires qui ont souvent une couverture mondiale, comme par exemple AWS (Amazon), Google, Microsoft. Apparemment, que des avantages : redondance, flexibilité des capacités, variabilisation des coûts, sous réserve de passer par une connexion au web pour y accéder – on y reviendra.

Crise de confiance

Mais l’affaire Snowden des écoutes de la NSA (qui – on se rappelle d’Echelon – n’est pourtant pas une nouveauté) a introduit une crise de confiance pour les acteurs de l’économie numérique et plus encore pour leurs clients, qui craignent non seulement pour la sécurité de leurs transactions, mais aussi pour la confidentialité des services qu’ils utilisent : le cloud, c’est avant tout du service comme Gmail (qui est lu par Google), Maps (qui vous géolocalise), les suites bureautique de Microsoft ou de Google, les agendas partagés, les réseaux sociaux, l’hébergement de sites web …

L’affaire Snowden révèle que non seulement les données confiées au cloud sont espionnées ou espionnables, mais aussi les connexions pour y être relié via le web, ce plus ou moins légalement grâce aux lois américaines qui ont suivi le 11 septembre 2001. On objectera que pour ne pas être espionné, il suffit de ne pas utiliser ces services, ce qui n’est pas l’objet de ce billet. L’enjeu, c’est la question de souveraineté et de compétitivité que cela pose.

Cloud souverain

Souveraineté, car l’accord franco-allemand pour un internet européen reste… des paroles en l’air, sans aucune crédibilité puisque le conseil général de Bretagne vient par exemple de choisir les services cloud… d’Amazon ! Une plateforme souveraine est cruciale pour développer les services de l’Etat (gestion, dématérialisation et simplification administrative, open data). Proposons par exemple :

  • des procédures d’appels d’offres ad-hoc
  • un guichet unique d’achat d’hébergement ou de stockage
  • un répertoire centralisé et ouvert des éditeurs d’application et de services

Compétitivité, car la seule carte à jouer est celle du service, et plus exactement celle des spécificités européennes

en matière de services. Numergy et Cloudwatt annoncent chacun un objectif de 500 millions d’euros de chiffres d’affaires d’ici 2016-2017. Pour y parvenir, jouer uniquement sur l’épouvantail des grandes oreilles anglo-saxonnes et sur la fibre nationale risque de ne pas suffire. Enfin, tenter de casser les prix risque d’être difficile face aux mastodontes américains (qui viennent d’ailleurs de le faire).

Ecosystème européen

C’est de créer un véritable écosystème d’entreprises de services basées sur le Cloud souverain qu’il s’agit.

  • D’abord, ceux dont les entreprises ont besoin et surtout ceux de taille moyenne qui n’ont pas les moyens d’internaliser des fonctions entières : ERPs, services bancaires, paie, …
  • Aussi, ceux aux particuliers : si beaucoup de consommateurs sont prêts à payer 5€ de plus par mois pour bénéficier de la 4G, ne seraient-ils pas nombreux à payer 1 ou 2€ de plus par mois pour disposer d’une messagerie et d’un package de services de type dropbox, chat, suite bureautique, jeux, domotique, sécurité, santé, éducation…

Le potentiel pour un écosystème d’éditeurs est sans limite pour un réservoir de clients aussi nombreux que les américains – tout cela sur le socle d’une confiance restaurée. Espérons que le gouvernement remanié cette semaine signe pour ce vrai projet, et signe vite !

Retrouver toutes les chroniques Techno sur CFNEWS et aussi sur le Blog de Circeo

CFNEWS propose désormais une API REST. Intégrez l'ensemble de nos articles et nos données dans votre CRM, MS Excel, Zapier ou votre SI interne. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net et/ou visitez API.CFNEWS.NET