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Le vin de la semaine : Felix Pietri, un beau muscat Accès libre


| 896 mots

Non ce n’est pas un miracle. Il y a bien eu quelques soirées d’été en juillet 2011. Au cours de l’une d’elles à Saint Palais j’ai ouvert ma dernière bouteille de muscat Felix Pietri. Un hommage à un ami du neuvième arrondissement : Jean-Pierre Neu. Marin, journaliste économique, un peu filou et bon vivant, il s’était passionné pour ce vignoble de Corse orientale, fief du clan Pietri.

Un vin de vieille dame ?

J’adorais le charrier en lui disant que les vins de Corse ne sont appréciables que sur place. J’avais le souvenir délicieux d’une bouteille de Clos Nicrosi dégusté un soir sur la terrasse d’un petit restaurant perché dans un village du bout du Cap Corse. De la terrasse on découvrait l’île d’Elbe et la Toscane. Dans l’assiette le bar était délicieux et dans le verre, le clos Nicrosi blanc était divin. De retour à Paris j’ai peiné à retrouver ce vin pourtant fameux. Mais la bouteille enfin dénichée m’avait déçu. Je me moquais également de Jean-Pierre en lui assénant qu’il n’y avait plus que les petites vieilles pour déguster des muscats de Corse.

Il me répondait en me parlant alors de sa nouvelle passion pour ce vignoble situé à une centaine de mètres d’altitude. Plus il parlait de cette cuvette entourée de montagnes, plus le paysage devenait merveilleux à mes yeux. Je n’ai jamais visité le domaine de Saint Antoine, même si je promettais chaque année de l’accompagner pour les vendanges tardives en septembre. Mais je connais suffisamment la Corse pour savoir qu’il y existe des endroits époustouflants.

Pêche et abricot

C’est à Paris, certains soirs d’été, dans son repaire de l’Avenue Trudaine, assis dans son salon avec les fenêtres juste au dessus des arbres, que j’ai finalement dégusté son muscat. Ma foi, si c’est cela devenir une vielle dame, je veux bien me resservir ! Un beau muscat aux reflets jaune paille et à la bouche pleine de fraicheur. L’équilibre est subtil entre les arômes d’abricot et de pêche. Un sucre résiduel parfaitement maîtrisé. C’est un vin qui sait faire face aux plats sucrés-salés de la cuisine thailandaise.

C’est vrai que le vin corse n’a guère la cote à Paris. Mais un jour, tout excité, Jean-Pierre m’a annoncé que Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde et patron du Bistrot des sommeliers boulevard Haussmann, avait aimé ce muscat et qu’il le voulait à sa table, fréquentée par des plus grands amateurs de vins de la capitale. Jean-Pierre était fou de joie. Je pars du principe qu’il faut toujours aider ses voisins, surtout si c’est pour livrer du vin dans cet endroit mythique. J’étais donc trois fois volontaire pour lui filer un coup de main. Plusieurs fois, nous avons donc embarqué dans ma voiture quelques caisses de son muscat Felix Pietri. Jamais de grandes quantités, mais toujours de manière régulière. Preuve que les habitués du bistrot du sommelier appréciaient son nectar.

A Paris aussi

Pour l’amour de sa femme Frédérique et de son domaine corse, Jean-Pierre avait repris des études au lycée agricole de Bastia. Il voulait apprendre le métier. Et dans la plus pure tradition des vignobles du sud, il voulait marier vignes et oliviers. Il a consacré des mois à planter ses oliviers toscans. Il aurait aimé voir pousser ces arbres symboles de sagesse et de longévité. Il avait enfin réunit le soleil, la terre, la mer, la vigne, l’olivier et la famille. Un paradis, qui malheureusement lui a été promis trop vite. Après six mois de lutte contre une sale tumeur, il s’est éteint sur cette île promise. « Ton rire, tes fêtes, ton muscat, tes scoops, ton appétit de la vie, ton amour des autres restent imprimés dans nos têtes et sur les murs de ce journal comme l'encre sur le papier » écrivait son ami journaliste Philippe Escande pour lui rendre hommage.

J’ai repensé à tout cela, ce soir d’été ensoleillé de 2011. Son muscat s’est distingué loin de sa terre natale. Nous étions sur l’Atlantique et nous lui opposions un beau foie Gras du Gers. Le petit muscat corse a une nouvelle fois démontré qu’il était un très grand vin.

Aujourd’hui, le domaine est conduit par sa femme Frédérique Pietri, fille du fondateur du domaine Felix Pietri. Et comme le monde est petit, c’est dans mon bon neuvième arrondissement, dans cette belle rue des Martyrs que l’on peut retrouver des bouteilles de Félix Pietri. Il suffit de passer à la boutique Terra Corsa, un bout de l’île de beauté au milieu de cet océan bobo.

  • clos nicrosi : 21 euros
  • Félix Pietri : environ 15 euros

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