CANVIEW

Afrique #61 : FairMoney, Alten, CNPP Afrique, Afrimarket...


| 2547 mots
La néo-banque FairMoney a déjà séduit quelque 200 000 utilisateurs au Nigeria, son premier marché. - © FairMoney

La néo-banque FairMoney a déjà séduit quelque 200 000 utilisateurs au Nigeria, son premier marché. - © FairMoney

Bulletin Hebdo Afrique

Services financiers : FairMoney / Flourish Ventures / DST Global (France / Nigeria / États-Unis / Hong Kong)

FairMoney, une néo-banque mobile francilienne à destination des marchés émergents, spécialiste du micro-crédit, vient de réunir 10 M€ à l’occasion d’une série A, avec l'entrée du VC américain Flourish Ventures et de DST Global, fonds basé à Hong Kong du milliardaire russe Yuri Milner, accompagnés des actionnaires historiques Newfund, Speedinvest et Le Studio VC. La fintech dirigée par Laurin Hainy s’est déjà lancée au Nigeria, où elle emploie 35 de ses 45 collaborateurs, et revendique quelque 200 000 utilisateurs. Elle prévoit une cinquantaine de recrutements pour déployer son application dans le reste du continent africain, ainsi qu’en Asie du Sud-Est et Amérique latine (pour plus de détails, relire l’article FairMoney décuple ses forces sur CFNEWS).

Ingénierie automobile : Alten Delivery Center Maroc / Alten (Maroc / France)

Talk show organisé par Alten Maroc en prélude à la Journée Internationale des Droits de la Femme au printemps 2019 - © Alten Maroc

Talk show organisé par Alten Maroc en prélude à la Journée Internationale des Droits de la Femme au printemps 2019 - © Alten Maroc

L’ESN cotée Alten, entreprise française trentenaire d’ingénierie et de conseil en technologies, qui a engrangé l’an dernier 2,27 Md€ de revenus (dont plus de la moitié à l’étranger), triple le capital de sa filiale marocaine Alten Delivery Center Maroc (ADCM) en le portant à plus de 750 K€ (8MMAD). Cette recapitalisation vise à accroître son activité dans le secteur de l’ingénierie automobile au Maroc. C’est en 2017 qu’Alten a implanté une première unité en charge des systèmes automobiles et aéronautiques dans la ville de Fès, avant d’ouvrir un an plus tard sa filiale ADCM dédiée à l’ingénierie automobile. Cette dernière, créée en 2008 en région francilienne, n’avait connu qu’une évolution timide jusqu’au lancement dans le royaume chérifien d’un écosystème ESO (Engineering Services Outsourcing) principalement orienté vers le domaine de l’automobile. Employant actuellement plus de 700 collaborateurs sur deux sites au Maroc, à Fès et Rabat, le leader des métiers de l’ingénierie et de la R&D externalisée ambitionne de dépasser la barre des mille employés dans le pays dès 2020, grâce à l’ouverture de nouvelles succursales dans plusieurs parcs technologiques. Dans cette optique, la direction d’ADCM a mis en place plusieurs actions de formation et de recrutement, en particulier un partenariat d’« excellence » avec l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès et l’Université Euro-Méditerranéenne de Fès (UEMF). Un nouveau bâtiment dédié aux travaux pratiques d’ingénierie de la Faculté des Sciences Techniques a été sponsorisé et baptisé « Alten Technopole » en octobre dernier.

Prévention et maîtrise des risques : CNPP Afrique / CNPP Maroc / HTS Maroc

CNPP Afrique

CNPP Afrique

Fort de près de 37 M€ de chiffre d’affaires en 2018, le Centre National de Prévention et de Protection (CNPP), référence en prévention et maîtrise des risques, a lancé le 1er juillet dernier une nouvelle entité, basée à Casablanca : CNPP Afrique, qui résulte du rapprochement capitalistique de deux sociétés du groupe, à savoir CNPP Maroc et HTS Maroc (auparavant filiale de CNPP Cybersecurity, ex HTS Expert Consulting, acquis en 2018 par le groupe) . CNPP Afrique vise à accroître les activités du groupe sur l’ensemble du continent, notamment dans le secteur de la cybersécurité, qui apparaît comme un axe stratégique émergent dans cette région. Thomas Caplin, précédemment gérant d’HTS Maroc, prend la direction de la nouvelle entité (voir fiche de l'opération sur CFNEWS).

E-commerce : liquidation judiciaire d'Afrimarket

N'ayant pas réussi à obtenir de nouveaux financements pour poursuivre ses activités, Afrimarket a demandé son placement en liquidation judiciaire. - © Afrimarket

N'ayant pas réussi à obtenir de nouveaux financements pour poursuivre ses activités, Afrimarket a demandé son placement en liquidation judiciaire. - © Afrimarket

La fintech française Afrimarket (30 M€ de chiffre d’affaires en 2018), une place de marché basée à Paris qui opérait dans cinq pays africains francophones, vient d’être placée en liquidation judiciaire. Depuis sa création en 2013, Afrimarket avait réuni 50 M€ dont 20 M€ en quatre levées de fonds (le reste en concours bancaire et en réinvestissement de chiffre d’affaires), auprès de Orange Digital Ventures, Financière Fonds Privés (FFP), Proparco, Global Innovation Fund (GIF), Kima Ventures, Bagatelle Investissement et Management (BIM), OCP Finance et des business angels (relire l'article de 2016 Afrimarket veut s'imposer dans l'e-commerce africain sur CFNEWS). La dernière tentative pour réunir 20 € supplémentaires s’est soldée cet été par un échec : lever des fonds suffisants pour atteindre la taille nécessaire à son maintien dans le e-commerce africain s'est avérée trop difficile, en raison de la concurrence de la licorne Jumia. La plateforme comptait 500 000 clients, contre quatre millions pour son rival.

Nouveau fonds : African Business Angel Network et AfriLabs lancent Catalyst (Afrique)

Africa Early Stage Investor Summit, organisé par the African Business Angel Netword (ABAN) en novembre 2018 - © ABAN

Africa Early Stage Investor Summit, organisé par the African Business Angel Netword (ABAN) en novembre 2018 - © ABAN

African Business Angel Network (ABAN), une association panafricaine basée à Maurice et fondée en 2015 pour soutenir le développement des entreprises en phase de démarrage sur le continent, et AfriLabs, un réseau de développement créé en 2011 au Nigeria et composé de 158 centres d’innovation répartis dans une 45 pays africains, lancent un fonds de co-investissement dédié aux start-up africaines : Catalyst. La nouvelle entité, qui vise à accroître la visibilité d’entrepreneurs africains auprès d’investisseurs étrangers, combinera des financements mobilisés auprès d’investisseurs institutionnels et providentiels. Ni les secteurs ciblés ni le montant à allouer n’ont été divulgués à ce jour, mais les premiers appuis financiers sont annoncés pour la fin de l’année.

Nouveau fonds : le Congo-Brazzaville se dote d’un fonds national pour la finance verte (RDC)

Vue aérienne de la forêt et d’une rivière dans la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (février 2015) - © MONUSCO/Myriam Asmani

Vue aérienne de la forêt et d’une rivière dans la province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (février 2015) - © MONUSCO/Myriam Asmani

La République Démocratique du Congo (RDC) dispose désormais d’un fonds national pour la finance verte, baptisé Système national de l’économie verte. Destiné à faciliter la mobilisation des ressources financières au profit des projets de conservation et de protection des écosystèmes naturels, ce fonds est placé sous la direction du Premier Ministre, mais bénéficiera de l’appui d’une coordination technique regroupant les différents ministères sectoriels concernés, et qui sera présidée par le ministère de l’Intégration régionale. Grâce à ses 2,5 millions d’hectares de forêts certifiées, qui couvrent environ 65 % de son territoire, le pays - qui avait ratifié en 2015 l’Accord de Paris sur le climat - a récemment obtenu un appui de près de 60 M€ (65 M$) de ses partenaires étrangers afin de l’aider à conserver cette ressource, notamment à travers un mécanisme de financement international appelé « Fonds vert pour le climat ».

Financement - Émission obligataire : Banque Africaine de Développement (Afrique)

Banque africaine de développement (BAD)

Banque africaine de développement (BAD)

La Banque Africaine de Développement (BAD) vient de réaliser un emprunt obligataire de 1,8 Md€ (2 M$) d'une maturité de trois ans arrivant à échéance le 16 septembre 2022, avec un coupon de 1,625 %. Faisant suite à l’émission obligataire de référence de 1 Md€ à dix ans exécutée en mars dernier, cette nouvelle émission s’inscrit dans la cadre de la stratégie de l’institution financière multinationale consistant à réaliser des transactions plus liquides sur le marché américain. Depuis le début de l’année, elle a levé près de 4 Md€ (4,4 Md$) sur les marchés de capitaux, soit 61 % de son programme d’emprunt pour 2019. La dernière émission obligataire a généré une forte demande des investisseurs, avec un livre d’ordres atteignant 2,5 Md€ (2,8 Md$). Cinquante-trois investisseurs, dont sept nouveaux pour l’institution, ont participé à la transaction, avec une forte participation des banques centrales et institutions officielles, lesquelles représentent près de deux tiers de l’allocation finale. Citi, Daiwa Securities SMBC Europe, HSBC, JP Morgan et la Société Générale ont agi en qualité de chefs de file sur cette opération.

Nomination - Avocats : CMS Francis Lefebvre Avocats (France / Afrique)

Cendrine Delivré, CMS Francis Lefebvre Avocats

Cendrine Delivré, CMS Francis Lefebvre Avocats

Cendrine Delivré rejoint CMS Francis Lefebvre Avocats en qualité d’avocat associée en charge de la pratique Projets et Infrastructures au sein du département Afrique du cabinet, dirigé par Pierre Marly, avocat associé spécialisé en Corporate et M&A. Intervenant depuis plusieurs années sur le continent, dans les secteurs des infrastructures, des transports publics et de l’énergie, Cendrine Delivré exerçait depuis cinq ans chez DLA Piper comme associée. Trois collaborateurs l’accompagnent, à savoir Maxime Molkhou, Clémence Descoutures et Jean-Baptiste Santini. Désormais composé de treize avocats, le département Afrique comprend également une pratique fiscale, dont la direction est assurée depuis 2015 par Deana D’Almeida, avocat counsel. L’équipe travaillera en étroite collaboration avec les filiales de CMS Francis Lefebvre Avocats en Algérie et au Maroc, ainsi qu’avec les différentes équipes Afrique des cabinets membres de CMS.

Nomination - Avocats : Stephenson Harwood (France / Afrique)

Guillaume Briant, Stephenson Harwood

Guillaume Briant, Stephenson Harwood

Le bureau parisien de Stephenson Harwoodaccueille Guillaume Briant en qualité d’associé M&A. Avocat aux barreaux de Paris et de New York, associé depuis 2010 au sein de l’équipe Corporate & Securities de Dechert, ce dernier dispose d’une expertise significative en matière d’opérations de M&A françaises ou transfrontalières, notamment en Afrique. Le cabinet, désireux d’accélérer son développement sur ses activités historiques en Corporate et M&A pour des groupes industriels français et étrangers, mais également de renforcer son activité transactionnelle sur le continent africain, compte aujourd’hui une trentaine d’avocats dont neuf associés en France (pour plus de détails, lire l’article Nouvel associé corporate pour Stephenson Harwood sur CFNEWS).

Nomination - Avocats : Bird & Bird (France / Afrique)

Boris Martor, Bird & Bird

Boris Martor, Bird & Bird

Bird & Birdrecrute Boris Martorafin d'animer la pratique Project Finance à Paris, et intervenir en Europe et en Afrique sur des sujets Corporate et financements. La prise de poste sera effective le 1er octobre prochain. Auparavant, il exerçait depuis vingt ans chez Eversheds Sutherland. Il y a notamment créé la pratique projets infrastructures et financement de projets en France et en Afrique ainsi que le Groupe Afrique et le réseau Eversheds Sutherland Africa Alliance qu’il a dirigé pendant dix ans. Son équipe l'accompagne dans cette nouvelle étape de son parcours : Stan Andreassen (Of Counsel), Anissa Akentour et Raphaël Weiss (collaborateurs) et Sylvie Marquis, (department administrator) rejoignent ainsi le cabinet (pour plus de détails, lire l'article Un nouvel associé infra pour Bird & Bird sur CFNEWS IMMO & INFRA).

Nomination - Avocats : EY (France / Afrique francophone)

Jean-Roch Varon, EY

Jean-Roch Varon, EY

EY nomme Jean-Roch Varon au poste de responsable de l’activité Audit et Conseil Comptable pour la France et pour la région Europe de l’Ouest, incluant les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Afrique francophone. Ayant débuté sa carrière chez EY en Afrique (1993-1994), il a poursuivi son parcours à Paris et à Toronto, avant d’être nommé associé en 2004, au sein du département Audit Grands Comptes à Paris.

Nomination - Société : Total (Gabon / Maroc / France)

Tarik Moufaddal, Total Maroc

Tarik Moufaddal, Total Maroc

Deux nominations importantes viennent d’avoir lieu en Afrique au sein du groupe coté Total. Le franco-sénégalais Stéphane Bassene, qui était en poste depuis six mois à Total Nigeria, remplace le gabonais Henri Max Ndong Zué aux commandes de la filiale gabonaise du groupe tricolore. Au Maroc, c’est Tarik Moufaddal (photo ci-contre) qui prend la direction générale de la filiale Marketing & Services du groupe dans le pays, succédant ainsi à Jean-Louis Bonenfant. Le nouveau DG de Total Maroc, avait rejoint le géant des hydrocarbures en 2004, et dirigeait depuis 2015 Total Tanzania.

Événements :

  • Dakhla (Maroc), 25-29 septembre : deuxième Sommet européen des entrepreneurs kitesurfeurs (B2B Kite Summit), avec la participation de 300 entrepreneurs et 40 startupers venus de toute l'Europe. Cette manifestation sportive européenne à caractère économique, qui constitue également un accélérateur de rencontres et d’innovation, proposera 2000 séances, rencontres et ateliers de travail regroupant les diverses parties prenantes en matière d’entrepreneuriat et de kitesurf.
  • Maroc, 21 et 22 octobre et Sénégal, 24-25 octobre : quatrième édition des Rencontres Africa, « la plus importante manifestation business sur l’Afrique », qui réunit des dirigeants d’entreprises, des investisseurs, des porteurs de projet et des décideurs politiques en provenance de plus de trente pays d’Afrique et de France.

Et aussi...

  • Une délégation gabonaise a été reçue à Paris ce mois-ci pour aborder - entre autres - la situation de l’entreprise minière française Eramet et de sa filiale gabonaise, la Comilog, ainsi que l’implantation de Suez au Gabon. Les interlocuteurs ont renégocié à la hausse les parts du Gabon dans le capital de la Comilog : celles-ci devraient passer de 29 % actuellement à 35 %. Par ailleurs, Suez pourrait d’une part remplacer Averda dans la collecte des déchets à Libreville, et, d’autre part, reprendre les activités de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), filiale de Veolia.
  • L'opérateur Messagerie de presse du Cameroun (Messapresse), majoritairement détenu par le groupe français Presstalis, reprend la distribution des journaux locaux au Cameroun, une activité qu'il avait cessé dans le pays depuis août 2017, en raison d'un pourcentage d'invendus très élevé (80 %). Cela avait avait contribué à une diminution globale de 28 % du chiffre d’affaires de Presstalis en 2017 par rapport à 2016, en dépit d'une recapitalisation de Messapresse. Le distributeur de presse tricolore avait même décidé de se retirer du capital de sa filiale, mais le flou demeure encore à ce jour sur l’identité du futur repreneur.
  • Dans le cadre de son programme d’investissements de 500 M€ en Afrique subsaharienne, le groupe hôtelier Qatari Katara Hospitality (QKH) va utiliser 10 % de cette enveloppe globale pour financer la construction de centres de conférences ultramodernes et d’hôtels quatre et cinq étoiles au Cameroun, au Sénégal et au Nigeria. Déjà implanté en Égypte, l’opérateur qatari ouvrira une enseigne à Tanger au Maroc (Tazi Palace Hôtel), au cours de l’année prochaine. Il a par ailleurs lancé l'an dernier, avec son homologue tricolore Accor, la plateforme Kasada Capital Management, dédiée à l'hôtellerie sur le continent, qui a réalisé son premier closing à près de 450 M€ en avril (relire l'article Le Qatar et Accor prennent le train de l'hôtellerie subsaharienne sur CFNEWS IMMO & INFRA).
  • Au Cameroun, le logisticien suisse Terminal Investment Limited (TIL) remplace le français Bolloré Transport & Logistics comme adjudicataire provisoire de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala.
  • Au Mali, l’Agence Française de Développement (AFD)va subventionner sur quatre ans la transition agro-écologique dans le coton, à hauteur de 18,5 M€ environ.
  • La Banque Africaine de Développement (BAD) et l'African Fertilizer and Agribusiness Partnership (AFAP) vient de signer un accord de 5 M€ (5,4 M$) pour renforcer la chaîne de valeur des engrais au Nigeria et en Tanzanie.
  • Après avoir accueilli en août dernier la première réunion constitutive de l’Agence Francophone pour l'Intelligence Artificielle (AFRIA), le Togo abritera le siège de l’institution, avec la pose de la première pierre en décembre prochain, à l’occasion d’un symposium régional.

Bonne fin de semaine et à mardi prochain.

Une information à nous soumettre pour ce Bulletin Afrique ? Écrivez-nous à : stephanie.roux@cfnews.net

Retrouver les autres Chroniques de CFNEWS :

CFNEWS propose désormais une API REST. Accédez à l'ensemble de nos articles et nos données depuis votre CRM. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net