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Asie : LafargeHolcim, ATB, SMCP, Natixis, Marelli, Acuris...


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Holcim Philippines © Holcim 2019

Holcim Philippines © Holcim 2019

Chronique Asie, CFNEWS

Construction : LafargeHolcim / Lafarge Malaysia Berhad / Holcim Philippines (France / Malaisie / Philippines)

Le cimentier franco-suisse LafargeHolcim quitte l'Asie du Sud-Est, marché hautement concurrentiel, avec trois cessions en une semaine. Plus récemment, il a signé un accord avec San Miguel Corporation, conglomérat des Philippines, pour la cession de la totalité de sa participation de 85,7% dans Holcim Philippines sur une VE de 2,15 Md$. La cible exploite quatre cimenteries intégrées et une usine de broyage. La clôture de la transaction est prévue au quatrième trimestre cette année.
Au début du mois, il a également trouvé un accord avec son partenaire malaisien, YTL Corporation Berhad, en vue de lui céder sa participation de 51 % au capital de leur JV cotée Lafarge Malaysia Berhad pour 396 M$, soit au prix de 3,75 MYR (0,8 €) par action, représentant une prime de 43 % par rapport aux cours moyens des trois derniers mois. La cible malaisienne possède trois cimenteries intégrées et deux usines de broyage. En parallèle, il cédera au malaisien YTL 91 % du capital d’Holcim Singapore.

Pour mémoire, le cimentier franco-suisse a débuté son plan des cessions des actifs d’une valeur d’au moins 2 milliards de francs suisses en novembre dernier. Il avait cédé 80,6 % du capital de Holcim Indonesia au groupe local Semen Indonesia pour 917 M$ (814,5 M€), pour une VE de 1,75 Md$ (1,54 Md€).

Transports : Aéroport Toulouse-Blagnac / Eiffage (France / Chine)

Aéroport Toulouse-Blagnac © Philippe Garcia

Aéroport Toulouse-Blagnac © Philippe Garcia

En pleine question de privatisation d’ADP, l’aéroport de Toulouse voit son principal actionnaire, privé et étranger, quitter le navire (lire aussi l’article sur CFNEWS IMMO & INFRA : Toulouse-Blagnac en passe de retrouver son passeport français). Casil Europe, le consortium chinois composé de Shandong Hi-Speed Group et de Friedmann Pacific Asset Management (FPAM), est entré en négociations exclusives avec Eiffage en vue de céder sa participation de 49,99 % dans Aéroport Toulouse-Blagnac, la société concessionnaire de l’infrastructure jusqu’en 2046. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais d’après des chiffres évoqués par de presse lors de la procédure, le chinois Casil Europe, conseillé par Lazard, demanderait 500 M€ pour la vente de ses parts, soit une plus-value de 192 M€. Pour rappel, la plateforme aéroportuaire toulousaine se valorisait 617 M€ en 2015, lorsque les deux investisseurs chinois sont entrés au capital dans le cadre de la privatisation de l’aéroport, à travers une transaction estimée à 308 M€ (lire aussi l’article sur CFNEWS IMMO-INFRA : Toulouse-Blagnac sous l'aile de deux chinois). La croissance du trafic de l'aéroport toulousain est entre temps justifiée. En 2018, l'aéroport toulousain a enregistré 9,63 millions de passagers, en hausse de 3,9 % par rapport à l'année précédente, et contre 7,6 millions en 2015. Pour la première fois, le trafic international (4,8 millions de passagers), en hausse de 7,1 %, est passé devant le trafic national (4,73 millions), quasi stable à + 0,7 %. Quant à son chiffre d'affaires, il a progressé de 25 M€ et l’Ebitda a bondi de 11 M€ en 2017.

Mode : SMCP (France)

Coté sur Euronext, le groupe de la mode SMCP, contrôlé par le chinois Shandong Ruyi, optimise sa structure financière avec un refinancement de sa dette existant. Le groupe pesant 1 Md€ de revenus rembourse d’abord 180 M€ d’encours restants au titre de la dette obligataire senior (High Yield bonds) à échéance 2023 (émise en mai 2016, pour un montant de 371 M€ à un taux fixe de 5,875 %). Il rembourse par ailleurs 110 M€ tirés sur la facilité de crédit revolving (RCF) de 250 M€ datant d’octobre 2017 et annule cette facilité. Il obtient notamment une nouvelle facilité de crédit non assortie de sûretés de 465 M€, comprenant un emprunt à terme amortissable de 265 M€ et une facilité de crédit revolving de 200 M€, avec une maturité de 5 ans, coordonnée par BNP Paribas et CA CIB. Avec ces opérations, le groupe tricolore allonge la maturité de sa dette et réduit significativement son coût moyen de la dette d’environ 200 points de pourcentage à 2,6%.

Transports : ASI Logistics / Sedis Logistics (Chine / Belgique)

ASI Logistics © ASI Group

ASI Logistics © ASI Group

ASI Logistics, filiale du groupe hongkongais de transport international spécialisée dans le freight forwarding accueille à son capital le belge Sedis (lire aussi l'article : ASI Logistics s’adosse). Pour diversifier les flux traités par ASI Logistics, sa filiale de freight forwarding de 25 M$ de revenus, le groupe ASI créé à Hong Kong par des Français emmenés par Dov Chreky a mandaté Clairfield International. Lequel a mené ses recherches en Europe et suscité l’intérêt d’une dizaine d’opérateurs. C’est ainsi que Sedis Logistics, une société belge détenue par le groupe néerlandais Llogs, entre, en minoritaire (moins d’un tiers du capital) au capital d’Asi Logistics. Ce dernier, commissionnaire de transport international spécialiste des flux entre l’Europe et l’Asie avec des clients comme Alinea, Auchan, Carrefour, Camaïeu… et entre pays asiatiques, apporte à son nouvel actionnaire sa connaissance et sa pratique des marchés asiatiques. Sedis, qui réalise 55 M$ de chiffre d’affaires, lui confie donc une partie de son business avec l’Asie en échanges de ses titres. Il est prévu que Sedis monte encore au capital de ASI Logistics.

Corporate Finance : Natixis / Azure Capital (France / Australie)

Natixis se renforce dans le conseil en M&A en Australie en prenant une participation majoritaire dans Azure Capital. L'opération sera effective d’ici à la fin du deuxième trimestre de 2019 et le montant financier reste confidentiel. Fondée en 2004 et basée à Perth, Azure Capital, une boutique de conseil en M&A en Australie-Occidentale comptant 28 personnes dont 8 associés, se concentre sur les secteurs de l'énergie et des ressources naturelles - notamment l'exploitation minière, les services miniers, le pétrole et le gaz - et les infrastructures. Cette stratégie reste cohérente avec celle de Natixis, qui est implantée en Australie depuis 2007. Les secteurs énergie & ressources naturelles et infrastructure font en effet partie de son plan stratégique New Dimension 2018-2020. Natixis a ainsi bâti un réseau mondial de boutiques de M&A, dont Azure, à l'issue de cet investissement, deviendrait le septième membre.

Automobile : Fiat Chrysler / Magnetti Marelli / Calsonic Kansei (Italie / Japon)

Le constructeur Fiat Chrysler a finalisé la cession de l'équipementier italien Magneti Marelli au japonais Calsonic Kansei (CK), pour un montant de 5,8 M€. Le montant a été revu à la baisse par rapport au chiffre communiqué lors l'annonce en octobre dernier, qui était estimé à 6,2 Md€. Calsonic Kansei, détenu par le fonds américain KKR depuis 2016, devient grâce à ce rachat le septième fournisseur mondial de composants pour l'industrie automobile. Les activités de deux groupes seront placées par le fonds KKR sous une seule marque Marelli générant environ 15 Md€ de chiffre d’affaires. Basée au Japon, elle disposera de 170 usines et centres de R&D à travers l'Europe, les Amériques et l'Asie-Pacifique avec un effectif de 62 000 salariés.

Services aux entreprises : BC Partners, GIC / Acuris / ION Investment (Royaume-Uni / Singapour)

Déjà propriétaire de Dealogic, le groupe irlandais ION Investment a racheté une part majoritaire du groupe d’information et data financiers Acuris, reconnu pour ses plateformes Mergermarket et Debtwire. Et ce, auprès du fonds britannique BC Partners et du fonds souverain singapourien GIC Private, valorisant la cible 1,35 Md£ (1,5 Md$) selon le Financial Times. BC Partners reste toujours actionnaire minoritaire avec ses 25 %. Le fonds singapourien GIC a cédé tous ses 30 %, qu’il avait acquis en juillet 2017 pour 300 M£ (lire aussi notre chronique précédente). Deux agences de notations Fitch Rating et Moody’s ont participé aux enchères, également deux fonds Adevent et EQT mais l’irlandais ION Investment l’a remporté. À noter que ION Investment a déjà effectué 20 acquisitions depuis 2005 pour un montant total de 7 Md£ selon toujours le FT, dont Dealogic et Fidessa.

Avec un effectif de 1500 personnes reparties entre 66 implantations à travers le monde, la cible a affiché un résultat net avant impôts de 23 M£ en 2017, contre 22 M£ un an précédent et 15,8 M£ en 2015. Pour mémoire, BC Partners l’avait acquise en 2013 auprès du groupe Pearson pour 382 M£.

Biotech : Promethera (Belgique / Japon)

La biotech belge Promethera, spécialisée dans les thérapies cellulaires des maladies du foie par cellules souches et par anticorps, a finalisé une levée de fonds de 39,7 M€ pour son tour de série D afin de financer de nouvelles études cliniques. Le japonais Itochu a mené le tour avec un investissement de 10 M€. Les autres investisseurs sont le fonds japonais Shinsei Capital Partners, Medipal Holdings, spécialisé dans la logistique de basse température, le fonds coréen Mirae Asset Capital, le family office luxembourgeois Six Snow, Korea Investment Partners, le fonds japonais Ci:z Investment, ainsi que quelques investisseurs individuels belges. Un des investisseurs existants, le japonais Mitsui, a également participé au nouveau tour. Créée en 2009 par le Pr. Étienne Sokal, hépathologue à l’UCL, Promethera (acronyme de Progenitor medicinal therapies), basée aujourd’hui à Mont-Saint-Guibert devrait s’installer dans le Biopark de Gosselies à la fin de cette année. Présidée par John Tchelingerian, la cible a acquis en 2016 les actifs de l’allemand Cytonet (présent aux États-Unis) et en 2018 la biotech suisse Baliopharm. Elle possède également une succursale au Japon.

Nomination : K&L Gates (Tokyo)

Tsuguhito Omagari, K&L Gates

Tsuguhito Omagari, K&L Gates

Après l’arrivée de l’associé Dale Araki au sein du bureau de Tokyo, le cabinet K&L Gates accueille un deuxième associé japonais, Tsuguhito Omagari, pour y renforcer ses practices corporate M&A. Expert en transactions domestic et cross-border, private investment in public entities (PIPEs) etc, il a exercé au sein du cabinet local Sonderhoff & Einsel. Créé en 2010, le bureau de Tokyo du cabinet regroupe aujourd’hui plus de 20 avocats, dont 11 associés sur près de 2 000 avocats dans le monde reparti entre 44 implantations.

Bonne semaine !

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