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Asie : Scientific Beta, ManoMano, Engie, PDC*Line, Everteam, Eider...


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© Edhec

© Edhec

Services aux entreprises : Edhec / Scientific Beta (France / Singapour)

L’école de commerce Edhec, installée à Lille et Nice, va empocher 186 M€ grâce à la cession de 93 % du capital de Scientific Beta à l’opérateur boursier Singapour Exchange (SGX), et conservera le solde. L’opérateur valorise ainsi la cible 200 M€. Créé en 2012 et dirigée par le Noël Amenc, doyen associé de l’établissement, Scientific Beta s’est appuyé sur les expertises d’Edhec-Risk Institute en matière de gestion quantitative actions et a été développée dans le cadre de l’Edhec-Risk Institute Asia avec le soutien des autorités monétaires de Singapour. Basée à Singapour, elle produit et commercialise des indices alternatifs d’actions cotées et des outils d’analyses des performances et des risques financiers, sociaux et environnementaux sur ces indices. Le montant des actifs répliquant les indices s’élève à 54,7 Md$, dont 30 % intégrant une dimension ESG.

Indépendante, l’Edhec avait été fondée en 1906 sous la forme juridique d’association loi 1901, modèle qui la distingue de ses homologues. HEC, Essec et ESCP Euorpe sont contrôlées par CCI Paris Ile-de-France. Jusqu'alors détenue à 100 % par la CCI de Lyon, l’école de commerce de Lyon (Emlyon) a ouvert l’an dernier son capital à Qualium et Bpifrance, qui la valorisaient 250 M€, en injectant d'emblée 40 M€, sur un engagement total de 100 M€ pour les cinq prochaines années (lire aussi l’article CFNEWS : Emlyon business school s'ouvre à un fonds).

Internet : ManoMano / Temasek (France / Singapour)

Manomano UNE

Manomano UNE

ManoMano, place de marché de bricolage et de jardinage, compte désormais neuf fonds actionnaires après le tour de 125 M€ mené par le fonds souverain singapourien Temasek sans volet secondaire. L’opération intervient moins d’un an après son tour précédent de 110 M€, mené par Eurazeo (lire aussi l’article CFNEWS : ManoMano bricole avec un fonds souverain).

Energie : Engie / EIYP (France / Inde)

Engie, producteur et fournisseur d'énergie coté aux plus de 60 Md€ de revenus, a trouvé un nouveau partenaire stratégique en Inde, Edelweiss Infrastructure Yield Plus Fund (EIYP). Il lui vendra une participation de 74 % dans 12 actifs solaires totalisant 813 MWc (mégawatt-crête) de capacités installées. L’opération permettra au groupe français de réduire sa dette nette de plus de 400 M€. En suivant la stratégie Develop Build Share Operate (DBSO), Engie conçoit, finance et construit des usines de production d’énergie renouvelable, puis cède partiellement sa participation et conserve l’exploitation et la maintenance. Présent et actif en Inde depuis plus de 40 ans, le groupe coté emploie environ 1 000 salariés pour une capacité renouvelable dans le pays dépassant 1,5 GW suite à la mise en service de deux projets éoliens au Tamil Nadu et au Gujarat et de projets solaires dans de nombreux états (Pendjab, Rajasthan, Uttar Pradesh, Telangana, Andhra Pradesh et Gujarat).

Biotech : PDC Line Pharma / Korean Investment Partners, Shinhan-Cognitive Start-Up Fund et UTC 2019 Bioventurefund (France, Belgique / Corée du Sud, Belgique)

© PDC* Line Pharma

© PDC* Line Pharma

Créé en 2014 à Grenoble par Laurent Levy et Joël Plumas, la biotech franco-belge PDC*Line développant une nouvelle classe d’immunothérapies actives contre le cancer réunit 14 M€. Et ce notamment auprès d’un trio sud-coréen et de deux fonds belges, lead, Korean Investment Partners, Shinhan-Cognitive Start-Up Fund et UTC 2019 Bioventurefund, les belges SRIW (la société régionale d’investissement de Wallonie) ainsi que Sambrinvest, le fonds d’investissement de Charleroi, pour financer les essais de phase I/II de son premier produit contre un cancer du poumon (lire aussi l’article CFNEWS : PDCLine Pharma se booste avec des sud-coréens).

Logiciels : Everteam / Kyocera (France / Japon)

© Everteam

© Everteam

L'éditeur lyonnais de logiciels de gestion de contenu d'entreprise Everteam, fondé en 1990 et détenu par son management, intègre le conglomérat japonais Kyocera. Fort d’un chiffre d’affaires de 14,6 Md$, le conglomérat nippon, basé à Kyoto, était conseillé par Rothschild & Co. Depuis le printemps 2014, les dirigeants, dont Béchara Wakim, avaient discrètement simplifié l'actionnariat, en faisant sortir ses investisseurs majoritaires, Advent, Partech, Idinvest, Ardian et BNP Paribas dans un MBO sponsorless. Depuis, l'éditeur s'était étoffé, en s'aventurant aux États-Unis avec le rachat de l'activité historique de gestion du processus métier (BPM) du californien Intelio, ou encore en reprenant à la barre du tribunal son homologue genevois GlassIG. L'équipe est ainsi montée à plus de 400 collaborateurs, pour un chiffre d'affaires proche de 50 M€ en 2019 (lire aussi l’article : Everteam rejoint un conglomérat asiatique).

Outdoor : Eider / Lafuma / K2 (Suisse / France / Corée du Sud)

© Eider

© Eider

À la tête des trois marques jusqu’ici : Millet, Lafuma et Eider, Millet Mountain Group, filiale du groupe Lafuma - elle-même affiliée (87,7 %) au groupe suisse cotée Calida Group - a finalisé la cession de sa marque Eider au groupe sud-coréen K2. Aucun détail financier n'a été encore divulgué mais la reprise entraîne un plan social. 31 salariés seront licenciés et 6 autres employés seront conservés, mais leur contrat de travail va être modifié, d’après la presse régionale en Auvergne-Rhône-Alpes. Fondée en 1962 et acquise par Lafuma en 2008, la marque Eider se positionne principalement sur le segment haut-de gamme du ski. Pesant 220 M$ de revenus, le groupe K2, déjà distributeur exclusif d'Eider en Corée du Sud, se spécialise également pour sa part dans le secteur outdoor dans son pays. Le groupe Suisse Calida Group, société mère de plusieurs marques comme Millet, Oxbow et Lafuma, Calida, Aubade, a réalisé un chiffre d’affaires 410 millions de francs suisses avec environ 3000 salariés. Les trois marques Millet, Lafuma et Eider ont généré 101,4 M€ en 2018, représentant une hausse de 6,4 %, pour un résultat opérationnel de 23,2 M€, soit 7,7 % de plus par rapport aux chiffres de l’an précédent.

Distribution d'acier : Stemcor / Cedar Holding (Royaume-Uni / Chine)

Cedar Holdings, géant chinois des matières premières fort d’un chiffre d'affaires de 40,6 Md$, acquiert la totalité du capital de Stemcor. Basée au Royaume-Uni, la cible est l'une des trois plus grandes sociétés privées de négoce en acier et matières premières au monde. L’opération, qui intervient après l’acquisition l’an dernier de l'aciériste britannique British Steel par le chinois Jingye pour 50 M£ (58 €M), valorise la cible 150 M$, d’après le Financial Times. Fondée en 1951 par Hans Oppenheimer, décédé, la cible avait fait l’objet d’une restructuration en 2015 en raison d’un lourd endettement après une série d’opérations audacieuses de croissance externe. Les trois actionnaires principaux détenaient depuis ce moment-là plus de 70 % du capital : Apollo, Monarch et DE Shaw. Sa situation financière s’est améliorée sous cet actionnariat. Rentable depuis 2017, la société britannique a affiché un Ebit de 18 M$, soit une hausse de 52 %.

Bonne année lunaire et bonne semaine !

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