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Bulletin Hebdo Asie : Alibaba, MerAlliance, Saab, BYD ...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes...Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

- Les Deals -

Internet & E-commerce: Alibaba (Chine / USA)

Alibaba, qui capte 80 % du marché de l'e-commerce chinois, commence son tour mondial (aux Etats-Unis, à Londres, Hong Kong et Singapour) afin de séduire des investisseurs pour son IPO très attendue. La cotation est prévue le 19 septembre à New York sous l'abréviation "BABA", signifiant "Père" en chinois. Au deuxième trimestre de cette année, Alibaba a enregistré un chiffre d’affaires de 2,54 Md$, soit une hausse de 46,3 % par rapport à l’année dernière, et son résultat net trimestriel s’est relevé à 1,99 Md$.

Selon le scénario provisoire, le géant de l’e-commerce chinois devrait vendre 320,1 millions de titres à un prix unitaire compris entre 60 et 66 dollars, soit une levée entre 19,2 et 21,1 Md$. En incluant les titres nouvellement émis, le montant total de la levée devrait s’élever à 24,3 Md$. La valorisation du groupe chinois atteindrait ainsi au maximum environ 163 Md$, selon Reuters, au lieu de 200 Md$ selon des rumeurs. Six banquiers : Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JP Morgan, Morgan Stanley et Citigroup conseilleront le groupe chinois en qualité de teneur de livre pour cette opération d’envergure, qui pourrait devenir un record historique. Rothschild y participera en qualité de conseil indépendant. Le taux de commissions pour les banquiers sera de 1 %, soit au total 211 M$, contre Facebook, 1,1 % pour son IPO de 16 Md$ l’an dernier. Les six teneurs de livres principaux partageront 80 % du total des commissions, soit environ 16 M$ pour Citigroup et 32 M$ chacun pour le reste. Rothschild devrait quand à lui empocher 90 M$ pour ses services.

Yahoo, le deuxième grand actionnaire d’Alibaba avec ses 22,4 %, s’impliquera directement dans cette IPO. Il souhaiterait revendre 121,7 millions d’actions, soit 4,9 % du capital. Le fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC) désengagerait 14,28 millions de titres, réduisant sa part de 2,8 % à 2,1 %. L’américain Silver Lake passerait sa part de 2,5 % à 2,2 %, en vendant 4,1 millions d’actions. Le fonds chinois Yunfeng Capital, fondé et dirigé par le fondateur d’Alibaba, Jack Ma Yun (photo ci-contre, à gauche), céderait 6,5 millions de titres, descendant sa part de 1,5% à 1,1 %. Et Citic Capital, branche d’investissement du groupe public chinois Citic, détiendra au final 0,8 % contre aujourd’hui 1,1 %. Plusieurs actionnaires avec des participations inférieures à 1 % : la « World Bank » chinoise China Development Bank, les fonds chinois Boyu Capital, Asia Alternatives Management, le fonds souverain de Singapour Temasek Holdings et l’américain Siguler Guff, céderaient également des titres. Le fondateur d’Alibaba, Jack Ma Yun, avec 8,8 %, devrait vendre 12,75 millions de titres sur ses 206,1 millions. Son associé taïwanais, vice président d’Alibaba, Joseph Tsai (photo ci-contre, à la droite), revendrait 4,25 millions de titres sur ses 83,5 millions, réduisant sa part de 3,6 % à 3,2 %. Mais Softbank, l'opérateur nippon et plus grand actionnaire qui possède une grande tranche de 32 % ne devrait revendre aucun titre pour cette opération.

Pour rappel, l’américain Yahoo avait acquis une grande participation de 40 % en 2005 pour 1 Md$. En 2012, il avait cédé environ une moitié de sa part pour 6,3 Md$ en cash, plus des actions préférentielles d’une valeur de 800 M$ ainsi qu'un paiement de 550 M$ pour la propriété intellectuelle, soit au total 7,65 Md$. Le pactole provenant de la sortie d'Alibaba doit aider le groupe américain, en panne de croissance, à financer des acquisitions.

Pour mémoire, jusqu’ici, la plus importante IPO a été réalisée par la banque chinoise Agricultural Bank of China, simultanément aux bourses de Hong Kong et Shanghai en 2010, avec une levée 22,1 Md$. Aux Etats-Unis, Visa, le leader des systèmes de paiement, avait récolté 19,7 Md$ sur la place de New York en 2008. L'opération d’Alibaba va-t-elle battre ces records ? Nous attendons avec impatience la finalisation de cette IPO spectaculaire.

Agroalimentaire : MerAlliance - Thaï Union Frozen (France / Thaïlande)

Associé à Azulis durant neuf ans, le producteur et transformateur quimpérois de saumon sous marque de distributeur MerAlliance rejoint le propriétaire thaïlandais de Petit Navire, Thaï Union Frozen, leader mondial des conserves de thon (lire l’article : MerAlliance bientôt lié à Petit Navire).

Automobile : Saab (Chine / Japon / Suède)

Le repreneur sino-japonais du constructeur automobile suédois Saab, Nevs (National Electric Vehicle Sweden), a été placé en redressement judiciaire. La société Nevs avait été créé par National Modern Energy Holdings, un groupe chinois spécialisé en énergies alternatives basé à Hong Kong, et Sun Investment, un fonds d’investissements japonais focalisé sur les cleantechs, pour reprendre en juin 2012 les actifs du constructeur automobile après une faillite. Le tandem avait déboursé environ 200 M$ pour cette acquisition (lire aussi notre bulletin précédent). Selon des média suédois, Nevs entame actuellement des discussions avec les constructeurs automobiles indien Mahindra et chinois Dongfeng pour résoudre ses graves difficultés de trésorerie. Selon les média chinois, le groupe chinois National Modern Energy Holdings est une joint-venture de deux géants public chinois, National Bio Energy Group (BNE) et State Grid of China Corporation (SGCC), ce dernier détenant 25 % de BNE.

Construction Ferroviaire : China CNR - CSR Corp (Chine)

Selon le quotidien chinois Caixin, le gouvernement chinois étudie l'éventualité de la fusion entre les deux constructeurs publics de trains et de matériel ferroviaire chinois, China CNR (China Northern Locomotive & Rolling Stock Industry), coté à Shanghai et Hong Kong, et CSR Corp (China South Locomotive & Rolling Stock Industry Corporation), coté à Shanghai et Hong Kong. Jeudi dernier (4 septembre), les deux groupes ont suspendu leur cotation pendant une journée. Ils ont démenti les rumeurs selon lesquelles ils auraient déjà remis des documents au gouvernement central pour fusionner, mais n’ont pas non plus démenti avoir de projets de fusion. Le gouvernement chinois souhaiterait exporter ses technologies de train à grande vitesse à l’étranger : la fusion entre les deux constructeur pourrait augmenter l’échelle du groupe et éviter une inutile concurrence entre eux. Selon le quotidien chinois, China Railway Corporation, anciennement société mère et aujourd’hui client des deux constructeurs, est opposé à la fusion de ses deux anciennes filiales, ce qui le placerait face à un fournisseur unique.

Automobile : ABB - BYD (Suisse / Chine) (Alliance stratégique)

Le suisse ABB, dont le siège social est basé à Zurich et spécialisé dans les équipements électriques et les automatismes industriels, scelle une alliance stratégique avec le fabricant chinois de batteries BYD, basé et coté à Shenzhen, en vue de développer conjointement de nouveaux systèmes de stockage d'énergie électrique. Les deux groupes n’ont pas souhaité communiquer plus de détails sur cette alliance. Le groupe suisse est déjà présent dans les systèmes de réseau, les bornes de chargement pour les véhicules électriques et les systèmes hydro-électriques. Il souhaite combiner son savoir-faire avec celui de BYD afin d'accélérer la R&D dans ces nouvelles technologies en raison de la montée en puissance de la demande de courant d'origine renouvelable, notamment en milieu marin où la croissance est très forte.

Née en 1995, la société chinoise s'est diversifiée dans l'automobile en 2003, après son rachat de son compatriote Tsinchuan Automobile Company, alors au bord de la faillite. Depuis 2008, le milliardaire américain Warren Buffett est actionnaire à 10 % de BYD.

Bonne rentrée et bonne semaine à tous, j'espère que vous avez passé lundi dernier une excellente fête de la Lune.

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