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Le vin de la semaine : Champagne Fleury, la biodynamie au pays des bulles

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Un retour à la nature

Il y a dans le vin comme partout, des sectes. Chacune étant plus ou moins drôle et sympathique. Celle de la biodynamie a son gourou : Nicolas Joly, pape du Savennière avec sa fabuleuse Coulée de serrant. Plus drôle et plus ancien dans la profession, Jean-Pierre Fleury a converti ses vignes à la biodynamie entre 1989 et 1992 à Courteron en champagne. Personnellement je ne comprends rien à la biodynamie et j’avoue ne pas chercher à le faire. Mais je préfère, comme tout le monde, un vigneron qui soigne l’environnement et respecte la nature de la vigne et du raisin. Je regrette simplement qu’il ait fallu des terribles décennies de cultures barbares et chimiques de la vigne pour que l’on en vienne à s’extasier sur le retour au respect de la nature. Je ne juge jamais un vin à l’aune de son label naturel ou biodynamie. Je le juge à l’aune de la capacité du paysan à magnifier un terroir et un cépage. Les José Bové du vin me font sourire même si je les trouve plutôt sympathiques.

Un vin franc et festif

Je ne savais donc rien des mystères de la biodynamie que déjà je me régalais des champagnes Fleury. Mon ami Louis, grand figure de Montmartre, servait, bien malgré lui, de dépositaire officieux de la marque à Paris. C’est lui qui me l’avait fait goûter. Il est un familier de la famille Fleury à Courteron et ses visites là-bas avaient l’air tellement loufoque que l’on goûte avec curiosité ce champagne. Je l’ai immédiatement adopté. Ce vin est franc, naturel et festif. Il a accompagné de nombreuses fêtes. J’ai le souvenir d’une fête chez moi, la baignoire était remplie de glaçons. Ces derniers couvraient les bouteilles de champagnes Fleury. Un de mes amis, digne représentant de sa gracieuse majesté Elisabeth II, s’était auto désigné gardien de la baignoire et de son précieux contenu. A chaque fois que l’on venait chercher une bouteille, il la sortait théâtralement, l’ouvrait comme on sonne de la cornemuse et en vidait consciencieusement une partie du contenu.

A Paris, le repaire des vins naturels

Depuis mars 2009, le champagne Fleury s’est installé à Paris. Morgan Fleury, la fille de Jean-Pierre a ouvert sa cave au 177 rue Saint Denis à Paris. C’est un endroit à connaître, fièrement établi entre deux sex-shop et un marché aux légumes bio. On peut y venir pour s’approvisionner en champagne. Et on repartira avec de nombreux autres flacons. Car Ma cave Fleury est désormais le repaire des amateurs de vins naturels. Le champagne y côtoie tous les grands vignerons comme Marcel Richaud de Cairanne ou Catherine et Pierre Breton de Chinon. Prenez les trois, sans vous poser de question : Fleury, Richaud et Breton, sont des valeurs sûres à prix très doux.

Champagne Fleury environ 15 euros

Marcel Richaud Cairanne : 13 euros

Catherine et Pierre Breton Chinon Beaumont : 12 euros

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