CANVIEW

Le vin de la semaine : un tour à Valaire et son Herbe Rouge


| 574 mots

Soyez gourmands, c’est naturel !

C’est l’endroit le plus convivial de Touraine. C’est la table des copains, le vin des copains et une histoire de famille. Cécile Argondicoc, la propriétaire du restaurant l’Herbe Rouge, est la femme de Thierry Puzelat, le vigneron fou de vins naturels qui ciselle les cuvées magiques du Clos Tue Bœuf aux Montils. Ancien bar-tabac de campagne, l’Herbe Rouge est niché dans une cuvette au bord d’un petit ruisseau. Sa terrasse ombragée, sa décoration improbable invitent à la détente. Vous entrez dans un endroit secret, repaire de vignerons talentueux, déjà reconnus et célébrés dans tous les bars à vin de la capitale. Combien de fois ai-je entendu « j’ai un bon Villemade, ou un Puzelat à découvrir » dans mes pérégrinations parisiennes. Mais j’ai grandi à côté de Cellettes où se trouve le domaine du moulin d’Hervé Villemade.

Bravache

J’ai passé des après-midis aux Montils, à quelques pas du Clos TueBœuf, je me suis promené en vélo sur le plateau du Brin de Chèvre dominé par le château d’eau. Des lieux familiers qui raisonnent maintenant dans les oreilles des amateurs de vins naturels. Hervé Villemade donne un aperçu gourmand de ce que peut être un Cheverny Blanc, charmeur un peu bravache mais tellement sympathique.

Troublant Brin de Chèvre

Je raffole autant du Brin de Chèvre, un blanc nerveux et incroyablement original, que je peux pester sur le jusqu’au boutisme de Thierry Puzelat. Son vin est naturel et le soufre banni. Conséquence, certaines bouteilles de brin de chèvre sont quelque fois troubles, imbuvables. Un jour chez Lavinia, boulevard de la Madeleine, j’ai poussé la porte de la cave réfrigérée qui conserve les flacons les plus précieux et… le Brin de Chèvre, trop fragile pour être exposé dans le magasin.

Herbe Rouge

Retour à l’Herbe Rouge à Valaire. Un coin improbable, perdu entre les derniers hangars à tabac de la région et le plus grand temple zen d’Europe à la Gendronnière. Il n’est pas rare de voir un bonze à l’Herbe Rouge. Boris Vian n’aurait pas renié cet assemblage ! La cuisine est dictée par les saisons et l’humeur de la propriétaire. La sélection de vins naturels est généreuse. Foin de régionalisme, j’opte pour un Fleurie de Jean Foillard. Un beaujolais de très grande facture, de la lignée du regretté Marcel Lapierre. Ce Fleurie charme par sa robe profonde et son nez de fruits rouges. Les cassis, les mûres éclatent en bouche et la finale est légèrement poivrée. Un vrai vin de plaisir intense, qui se marie merveilleusement aux petits plats d’hiver de l’Herbe Rouge.

Perdez-vous dans ce petit coin de campagne, vous en ressortirez avec le sourire, l’impression d’avoir fait partie de la famille. Le sentiment que le vin est aussi naturel que l’accueil.

  • Clos Tue Bœuf : Brin de Chèvre 12,50 euros
  • Domaine du Moulin Cheverny 8,50 euros - nez: fin, minéral. Arômes de sous bois, de cassis
  • Jean Foillard Fleurie : 25 euros environ
  • Restaurant l'Herbe Rouge

CFNEWS propose désormais une API REST. Accédez à l'ensemble de nos articles et nos données depuis votre CRM. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net