On dirait que l’été est revenu. Il fait chaud, presque beau, on en oublierait les agitations, pertes de motivation, vivement Halloween, la Toussaint, tout le monde va partir 15 jours...
Loi de finance 2013 :
C’est devenu trop compliqué. Personne n’est content. Il y a multitudes de lettres ouvertes, floraisons d’avis d’éminents spécialistes pour critiquer ce texte, etc…
Si la loi passe en l’état, alors bien sûr certains partiront. Il n’est pas une conversation aujourd’hui où chacun évoque cette possibilité. Ainsi quinze des associés d’un des grands cabinets de conseil en stratégie se sont déjà relocalisés à Genève. Pour d’autres, obligés de rester, il y aura des avocats fiscalistes qui inventeront des montages astucieux, analyserons les textes pour trouver des solutions. Mais des solutions à quoi ?
En fait, ce combat n’est-il pas perdu ? C’est ce que certains se demandent. Comment rafistoler un projet de loi dont l’esprit, tant vis-à-vis du projet de société qu’elle défend, qu’à l’égard entrepreneurs, témoigne d’une vision corrompue et d’un déni de réalité ? Pourquoi se justifier d’être entrepreneur, financier ou capital-risqueur ? Pourquoi se justifier de vouloir mettre son travail et son argent à risque pour créer de la valeur ajoutée, inventer un nouveau B-model, apporter un nouveau service à la collectivité ? Quel est ce monde où celui qui tente est coupable ?
Ce que j’aime chez les entrepreneurs c’est qu’ils ont un rêve. Quelles seront les icônes de nos enfants ? Le patron de la CDC ou Xavier Niel ? Cahuzac ou Bill Gates ? Comme le disait Steve Jobs à la fin de sa fameuse conférence à Standford en juin 2005 : « Stay Hungry. Stay foolish ! »
Entrepreneurs :
Le lobbying continue dans l’attente du vote des sénateurs. C’est bien ce que l’on craignait. Les correctifs apportés à la loi de finance sont complexes et ne répondent que pour partie à la pression de certains et n’abordent pas la situation de PME en France ni de leur financement. C’est le sens de la pétition lancée par Jean-David Chamboredon, ISAI, Philippe Collombel, Partech Ventures, Marie Ekeland, Elaia, Olivier Mathiot, PriceMinister/Rakuten, Marc Menase, Menlook, Patrick Robin, 24h00 etc....retrouvez la liste des 3 000 premiers signataires du 'Manifeste des Entrepreneurs du 19 octobre 2012' est disponible en ligne : http://www.francedigitale.org/wp-content/uploads/2012/10/manifeste_entrepreneurs.pdf
Rapport Gallois :
Ce rapport avait pour objet de proposer des mesures pour restaurer la compétitivité des entreprises en France. Mais il semble déjà enterré avant même d’être publié. Pourquoi ? C’est l’interrogation de la lettre ouverte lancée comme un cri par Guillaume Cairou Président du Club des Entrepreneurs, P-dg du Groupe Didaxis. Quant à l’Afdel elle publie sa contribution à ce déjà mort rapport sous le titre « La compétitivité c’est nous ! ». Bon courage.
Private Equity :
Mais qui va encore investir dans les fonds en France ? Certains, poussés par leurs avocats, sont prêts à faire jouer la clause AIV (Alternative investment Vehicle) pour abandonner le statut de FCPR au profit de structures plus efficaces fiscalement (en d’autres termes délocaliser).
Plus-values :
Il ne s’agit plus d’entrepreneurs mais « d’actionnaires actifs » ou « vertueux ». Ainsi le gouvernement prévoit que « les plus-values bénéficient du prélèvement forfaitaire actuel de 19 % si elles sont faites par des cédants actionnaires depuis cinq ans, dont deux ans avec plus de 10 % du capital, et ayant exercé une activité dans l'entreprise (direction, associé, PDG, président du conseil, membre du directoire ou salarié tirant plus de 50 % de ses revenus de ces fonctions). Les cessions faites en 2012 et correspondant à ces critères peuvent elles aussi bénéficier du taux de 19 % ». Et les autres investisseurs ? Les petits, les personnes physiques qui investissent en direct. Qui soutiennent les starts-up au moment de leur idée, quand elles n'ont encore que le rêve, mais pas de chiffre d'affaires, plutôt des pertes en ligne de mire avant d'inverser la courbe.
Les Baby Business Angels :
Les Baby Business Angels vont devenir des baby angels de l'art puisque là c'est clair, pas de fiscalisation du tout. Entre un tableau dans son salon et des titres d'une start up qui peuvent valoir zero en quelques mois, qui ne choisira pas. Il est vrai que la première option risque à coup sûr de résorber le chômage du pays.
Private Banksters :
Nouveau jeu qui marche à fond, chez les fonds de private equity anglo-saxons. Endetter la cible pour se verser des dividendes...
Private EquityUS :
Les firmes de Private Equity ont aux USA amassé un trésor de guerre d’environ 1000 Md$ qu’elles doivent investir (1/3 du PIB de la France) dont près de 200 M$ qui doivent être dépensés dans les douze mois faute de quoi, elles devront rendre cet argent aux investisseurs. Un monde de fous !
360° Capital Partners :
Après les levées de Partech et de Ventech (voir article de CF News) le fonds VC franco Italien 360° Partners a annoncé un premier closing de son nouveau fonds à 60 M€. Bravo. Ils sont réactifs et toujours accessibles quand on leur présente un dossier. Lire aussi : Premier closing pour 360° Capital Partners
Spartoo :
Le site de vente de chaussures et de sac lève une troisième fois beaucoup d’argent puisqu’il s’agit de 25 M€ avec les belges de Sofina comme nouvel investisseur aux côtés des historiques (A Plus Finance, CM-CIC Capital Privé, Highland Partners et EndeavourVision). Bravo. C’est dingue de voir comme la chaussure est devenue un produit de grande consommation que l’on s’envoie par la poste. Plus de 100 M* pour les trois premiers du marché!! Lire aussi : Spartoo fait un troisième pas
AMI :
La marque masculine AMI Paris, estampillée "créateur accessible", reçoit l'appui du fonds Mode et Finance, conseillé par CDC Entreprises. Les fonds reçus -entre 400 000 et 1,5M€ - permettront à l'entreprise créée en 2010 de développer son réseau de distribution. Je viens donc d’apprendre un nouveau mot : « Créateur accessible » à 450 € de panier moyen quand même. Lire aussi : Ami Paris se diffuse
A quoi pensent les chinois quand ils regardent Mona Lisa ?
C’est le nouveau livre de Wu Hongmiao et Christine Cayol, présidente de Synthesis, un cabinet spécialisé dans l’accompagnement de dirigeant selon une méthode originale : le détour par l’Art et la Culture. Synthesis intervient à Paris et à Pékin. Dans cette même veine, Christine Cayol a aussi ouvert à Pékin en 2009, « Yishu 8 », un lieu culturel unique dédié à l’art et la culture dans les locaux de l’ancienne université française. Très sympathique cocktail de lancement lundi soir à l’institut culturel de Chine en présence de l’Ambassadeur et de « Jean-Pierre Rafarin, soutien actif de Yishu 8 ».
BPI :
Ce n’est donc pas Atomic Anne… On est inquiet qu’elle n’ait pas trouvé un poste.
Hommage :
Sylvia Kristel est décédée la semaine dernière.
Tarifa :
Météo à Tarifa 25°C, mais le temps risque de se gâter ce week-end. Tarifa, peuplée de 17000 habitants, est la ville la plus méridionale de l’Europe occidentale et n’est qu’à 14,6 km de l’Afrique. Dans la descente de la « Bétis » (nom de la montagne…), laisser Tarifa sur la gauche et continuer environ deux kms jusqu’au lieu dit « Arte y Vida », face à la mer. Là ne plus jamais partir.
Précision :
Karl Lagerfeld a démenti dans le Point et au 20 heures sur France 2 avoir traité Hollande d’imbécile dans l’édition espagnole de Marie-Claire.
Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,
Diogène,
Après plus d'un an de chroniques très lues et appréciées par un très grand nombre des lecteurs de CFnews - grâce à son regard pertinent, un brin décalé, satirique mais toujours très bien renseigné, Diogène se dévoile.
Il s'agit de Pierre Nollet, banquier d’affaires, activiste financier et conseil stratégique.
Il exerce ses activités à travers Oxym Associates entre la France et l’Espagne ( voir sa fiche et sa bio/fiche de contact ci-dessous)
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