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La semaine vue par Diogène : Capital Risque, Zadig&Voltaire, Bridgepoint, Afrique...


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Toujours pareil sur les marchés. Les doutes sur l’Euro, maintenant liés à la situation de l’Espagne alimentent les craintes des opérateurs. Moody's a annoncé lundi repousser à début mai sa décision sur les banques européennes afin de prendre toutes les précautions possibles au cours de son examen. L’Agence avait précédemment annoncé qu'elle envisageait d'abaisser à court terme les notes de 114 banques européennes, en raison de la crise dans la zone euro et de la baisse de la note de plusieurs Etats du Vieux continent. Moody's avait alors placé "sous surveillance" la note des grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis...) et celles d'une longue liste d'établissements financiers italiens, espagnols, britanniques, allemands, autrichiens, portugais, ou encore scandinaves. Et puis vraiment l’Espagne nous inquiète avec Juan Carlos qui se casse la hanche dans une partie de chasse en Afrique alors qu’il disait ne plus dormir face à la souffrance de son peuple. Trafalgar ? (qui comme chacun sait se trouve en Andalousie et non pas sur les côtes britanniques). Enfin, les Argentins soi-disant désargentés qui par un tour de passe-passe, viennent d’exproprier sans vergogne Repsol de sa participation dans YPF.

Capital risque :

Il y a urgence. Sans refaire un Livre Blanc, voici quelques propositions :

  • Dire à l’Afic que le capital risque n’a rien à voir avec les LBO. De plus ces derniers vont avoir à défendre une image attaquée, alors que le capital risque a au contraire besoin de bâtir la sienne.
  • Défendre l’idée de valeur économique et de croissance par la création d’entreprise. Il s’agit d’un enjeu sociétal.
  • Défendre les compétences acquises en France au niveau technologique (et qu’est-ce que ce projet de suppression des avantages aux JEI ?).
  • Faire un parallèle avec la culture et notamment l’industrie du cinéma en mettant en place les mêmes systèmes d’aides et de protection.
  • Que soit donc déclaré « exception culturelle » ou « exception technologique » certaines filières du secteur comme par exemple le Logiciel ou les Sciences de la Vie.
  • Que les sociétés FCPI et FIP (donc : l’argent collecté avec avantage fiscal auprès des particuliers) n’investissent pas en direct. Mais que ces sociétés agissent comme les Soficas (qui ne sont pas producteurs de films, ni co-producteurs) mais uniquement co-investisseurs dans des sociétés menées par des fonds venture aux équipes structurées et spécialisées.
  • Que soit posé la vraie rentabilité des FCPI et FIP auprès des particuliers investisseurs, ainsi que l’impact que ces derniers ont eu sur la création de valeur économique en France. Cela, pour en défendre la future existence. En effet, l’argument qui consiste à dire qu’il faut maintenir ce système car cela draine de l’argent dans le non côté est un peu court, s’il n’est pas étayé par 1- les bienfaits mesurable de cet argent sur l’économie ; 2- un placement qui rapporte aux investisseurs et donc qui ne trouve pas sa rentabilité que dans l’avantage fiscal, et dont la mesure en terme de TRI est saine.
  • Que l’Etat mette en place un vrai système de financement / d’aides aux acteurs du métier notamment (tout comme l’IFCIC dans le cinéma qui garantit en grande partie les emprunts des producteurs) en ce qui concerne les garanties bancaires des prêts aux entreprises du Capital Risque.
  • Que soit créé une boite à outil globale du capital risque avec des fonds qui couvrent toutes les étapes du financement (seed, VC, Développement, Gap Financing, Pré-IPO, etc…)
  • Que soit renouvelées les équipes (moins de types amoureux de la technologie et incapables dans la pratique de passer une commande de fournitures ou de réparer la machine à café), avec dans chacune d’elle un financier capable de gérer les sorties, et de parler aux investisseurs, etc…
  • Que ces mêmes équipes s’engagent à répondre à tout projet envoyé que ce soit par mail ou par contact.
  • Que le la profession, assistée par les pouvoirs publics, monte des antennes internationales (comme Unifrance dans le cinéma) à San Francisco, Singapour, Bombay, Shanghai, etc… pour représenter les sociétés françaises du Capital Risque et aider à les promouvoir sur place.
  • Que soit créé un vrai organisme indépendant : un CNCR (Conseil National du Capital Risque) équivalent au CNC en charge de structurer et garantir les financements dettes, d’allouer des subventions, d’allouer des aides à la création de Business Plan, etc…
  • Que l’esprit du capital risque redevienne libertaire, créatif et passionné !
  • Nous comptons sur vous pour nous faire part de toutes idées ou projets : diogene@cfnews.net

Profession : investisseur

« Quand donc les yeux de la profession vont-ils se dessiller ? » me demandait mon interlocuteur, gros investisseur, lors de mon magnifique déjeuner d’hier. « Quoi de nouveau dans les discours des professionnels ? Rien. Sauf du virtuel ! ». Est-ce que la profession comprend que les fonds ont mauvaise image ; que les investisseurs veulent du sens, veulent des projets avec un vrai « upside » potentiel ? Veulent être près des deals ? Assez, assez de présentation Powermachin avec des types qui manient le tableur excel. L’avenir est aux équipes qui savent s’impliquer et créer de la valeur par la transformation d’une situation ». Il y a aujourd’hui un vrai sujet de renouvellement de la profession, de recherche de sens et de communication.

Afic :

Le Livre Blanc. Que dire ? Travail énorme, intention louable, mais quelle est la suite ? Et puis là encore rien sur la communication et l’image des fonds. On comprend qu’un des grands objectifs exprimés par ce Livre Blanc est de capter l’épargne française long terme vers les fonds de non côté (mais, il y a bien des investisseurs internationaux, pourquoi n’investissent-ils pas chez nous ?). Et, tout cela ne serait-il pas simplement un sujet de TRI. Si le TRI est bon, alors bien sûr, s' il est mauvais, alors pourquoi vouloir que notre épargne long terme en pâtisse ? Toujours est-il que l’Afic, en cohérence avec son sujet, propose effectivement des mesures (et lire ici l'article CFnews)… Bon, très bien, mais en terme de communication ça tombe à plat !.

Zadig&Voltaire :

La fameuse enseigne Zadig &Voltaire serait sur le point de céder 30 % de son capital au fonds américain TA Associates sur une valorisation de 380 M€ (pour un CA d’environ 130, 6 M€). Le tout par l'entremise de Laurence Danon, ex patronne du Printemps, qui s'y connait en mode et valorisation (voir ses autres deals dans l'annuaire de CFnews). Vazyzadig (et lire ici).

Jaeger :

Et en Grande Bretagne c’est le nouveau fonds de Jon Moulton (Ex Achemy Partners), Better Capital qui vient d’acquérir 90% de Jaeger pour 19 M£, ainsi que l’intégralité de la dette de la marque de luxe (chiffre d’affaires : 94 M£). Seconde acquisition pour ce fonds qui avait déjà repris Everest, le distributeur de fenêtres, en mars.

Afrique :

Le Private Equity Africain monte en puissance de façon prometteuse puisque le fonds de Pension de l’Etat d’Afrique du Sud entend investir environ 3,8 M$ dans ce secteur. Pourquoi les investisseurs viennent-ils en Afrique et pas en France ?

Bridgepoint :

Bridgepoint est sous l’eau avec sa participation dans Leeds Bradford International Airport qui vient encore d’enregistrer une nouvelle perte de 10 M£. Cet aéroport ne décolle pas vraiment.

Activisme :

Les fonds de Private Equity cotés sont de plus en plus sous la pression d’actionnaires activistes avec à terme leur sortie de cotation, ou des mesures radicales de bonne gouvernance mises en place.

Start-up :

Le président candidat souhaite accroître le budget du Conseil National du Numérique, et créer une Agence de l'Innovation Numérique, dédiée à la numérisation de l'Etat. CFnews, lui, est déjà numérique depuis longtemps !

Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,

Diogène

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