CANVIEW

La semaine vue par Diogène : Financement du cinéma, Secondaire, Fonds Afrique/Asie, Luxe, Carried ...


| 807 mots

Financement du cinéma :

Intéressante conférence organisée récemment par CFnews, A Plus Finance et Taylor Wessing sur le financement du cinéma (en lire ici le compte-rendu). Il n’en reste pas moins qu’il est difficile pour un investisseur de retrouver une rentabilité en investissant dans un film. Ne serait-ce parce qu’il y a un sujet de transparence des budgets. Ces derniers sont inflatés car le producteur vit souvent dessus captant au passage environ 14% du budget entre son salaire producteur et les frais généraux. Les flux des recettes sont par nature difficiles à appréhender. Enfin le financier est dans ce milieu toujours mal considéré en France et comme il ne peut prétendre au « final cut » (contrairement aux Etats-Unis) il n’a pas de pouvoir sur la création. En gros, il met l’argent et se tait. D’où l’intérêt de jouer des Soficas même si ces dernières n’affichent pas de rentabilité propre. En revanche il y a d’excellents professionnels comme en a témoigné cette conférence.

Cinéma (suite) :

Doughty Hanson a racheté, auprès de Cavendish Square Partners, Vue Entertainment, la troisième chaine de cinéma britannique (70 cinémas dont 68 en Grande Bretagne) pour £450m. Les salles c’est bien aussi, on voit des films et on y mange des pop-corns.

Marché émergents :

Le BGC a publié une excellente étude qui démontre que le centre de gravité du Private Equity se déplace vers les pays émergents alors que le retour sur investissement des « deals » sur ces marchés s’accélère. Ainsi la part de « deals » (en nombre) des acteurs du Private Equity sur les marchés émergents a augmenté de 5 à 30% ces 10 dernières années rivalisant avec celles des Etats-Unis et de l’Europe (et de 5 à 21% en valeur). Le monde bouge, va-t-on encore pouvoir trouver des investisseurs pour faire du LBO mid-cap en France ?

Afrique :

Je suis allé sur le site du fonds Emerging Capital Partner entièrement dédié aux investissements en Afrique et qui gère 1,8M de dollars. « The firm's investment strategy is focused on delivering consistently above-market returns to investors that are uncorrelated to the U.S. and other global economies”. Vendre une stratégie décorrélée de l'économie américaine et autres économies globales, c'est intéressant comme argument, cela veut tout dire. Le monde bouge vraiment. Je vais en parler aux investisseurs français.

Secondaire :

Apax Partners UK vient de céder seize sociétés de son portefeuille de Venture Capital à Azini Capital dont la majeure partie du financement provient de Lexington Partners. Il s’agit de sociétés présentes en Irlande, Israël, UK, et aux USA. Apax en cela suit le même mouvement initié par 3i en 2009 qui a vendu une partie de son portefeuille venture à DFJ Esprit en partenariat avec Coller Capital et Harbourvest. Va-t-on encore pouvoir faire du capital risque en primaire ? Je vais en parler à l’Afic.

Luxe :

« Le leader mondial du luxe s'invite par surprise chez son confrère toujours détenu en majorité par la famille, en prenant 14,2 % du capital, pour un montant de 1,45 Md€, sans prétendre à plus », lit on dans les journaux. J’adore cette idée de s’inviter par surprise surtout quand normalement la structure de la société l'interdit (lire dans nos colonnes l'avis d'expert sur la commandite par actions). Quand c’est Bernard Arnault on trouve cela limite, mais bon... quand c’est Guy Wyser-Pratte dans Lagardère, on crie au spéculateur américain. D’ailleurs, pour ceux que cela intéresse, Guy Wyser-Pratte est aussi français.

Candidats et management :

Tout valse dans le non-coté. Les avocats, les équipes. Ainsi du patron de l’activité de LBO de 3i qui a quitté l’entreprise entrainant des discussions avec les investisseurs sur l’avenir de ce fonds de 5 Md€. Le private equity est un secteur où les gens ne sont quand même pas malheureux. Encore une fois payés sur le management fee ils ne vivent pas particulièrement dans la précarité. Mais le vrai sujet, on le sait, est le « carried ». Et là, le bât blesse, car en effet, si le fonds n’atteint pas les performances escomptées, cas assez probable dans les fonds LBO aujourd’hui, le carried fait "pffuittt". Vive les fonds marchés émergents vous dis-je…

Ainsi va la vie dans le non-coté. Bonne semaine et bon week-end.

Diogène

Voir les précédentes chroniques de Diogène

Vos réactions à Diogène sur la page Facebook de CFnews

CFNEWS propose désormais une API REST. Accédez à l'ensemble de nos articles et nos données depuis votre CRM. Pour plus d'informations, contactez abo@cfnews.net