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La semaine vue par Diogène : Grèce, banques, capital-risque, Photonis, direct...


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13 septembre, ça y est, les prix des séjours sont bradés sur les sites touristiques, mais bon qui peut partir là ?

Grèce :

La Grèce sera à court de liquidités le mois prochain, a déclaré lundi le vice-ministre des Finances du pays, soulignant ainsi la nécessité pour Athènes de remplir les conditions lui permettant d'obtenir le versement de la prochaine tranche dans le cadre d'un plan d'aide international en cours. Moi, cette semaine j’ai déjeuné avec Danuska. Un déjeuner de rentrée. Nous avons parlé de cette Grèce d’autrefois, de nos vacances chaque été en pays hellénique, de la petite maison de Patmos, située sur la plage où chaque matin, le carillon de la petite chèvre qui venait brouter à nos pieds nous réveillait. Des plages désertes à la rocaille frappée par le soleil, des longues soirées à regarder la mer bleue infinie à la tombée de la nuit, des pêcheurs aux bateaux bariolés qui revenaient mal rasés mais heureux de leurs prises nocturnes, des maisons blanchies à la chaux des Cyclades polies par le Meltem, des salades d’octopus dégustées entre deux verres d’ouzo, du sirtaki que nous dansions entre amis à la fête du village. Dans ses mots je retrouvais les années d’autrefois, Syfnos, Lesbos, Simi, Antiparos, points cardinaux de nos voyages endiablés. C’était la Grèce, il y a longtemps, très longtemps, la Grèce du Drachme, avant que l’on propose de la mettre sous tutelle. Avant que Lazard, Goldman, le FMI, et autres experts n’interviennent.

Photonis :

Astorg a revendu Photonis à Axa Private Equity pour 500 M€ (chiffre d'affaires 2010 d'environ 160 M€), le double du montant payé en 2008 quand ils avaient acquis cette société (déjà détenue par Axa PE entre 2001 et 2008) spécialisée dans la photo-détection et qui compte parmi les leaders mondiaux de la fabrication de tubes intensificateurs de lumière. Bien sûr, je ne remets pas en compte la justesse de l’analyse d’investissement, mais je constate un nouveau marché ; on achète une société, on la revend à un fonds de la place, et on la rachète quelque temps après plus cher.

Distressed debt :

Avenue Capital vient de clôturer un fonds parmi lequel 200 M$ seront orientés sur l’Europe et dont l’objet est d’investir dans des situations spéciales et notamment dans le rachat de dettes « distressed ». De toutes les façons tout est « distressed » maintenant, et les dettes plus que tout.

Investissement direct :

Face au déclin des valeurs boursières plusieurs questions se posent : à présent que de nombreuses sociétés cotées sont valorisées en dessous de leurs fonds propres, cela va-t-il affecter favorablement les valorisations du non côté à l’achat ? Est-ce un facteur positif pour les investisseurs institutionnels qui en ce cas seraient plus enclins à souscrire de façon conséquente aux fonds en levée ? Qu’en est-il des fonds dont les portefeuilles sont déjà conséquents ? Est-ce que le degré de risque du non côté (LBO, Cap Dev) comme investissement alternatif n’a pas au contraire augmenté par rapport aux « nouveaux » secteurs comme l’énergie, les infrastructures ?

Capital risque :

Le risque en capital porte vraiment son nom en cette période turbulente. Mais malgré cela les investisseurs sont toujours actifs. Ainsi Qosmos, leader de la technologie d'Intelligence Réseau, a annoncé cette semaine, une levée de fonds de 19,8 M€ au terme d’un tour de table réunissant le capital-risqueur européen DFJ Esprit, le Fonds Stratégique d’Investissement et Alven Capital. Un coup de chapeau à Alven ! De même pour Serena Capital qui vient de souscrire à deux levées de fonds. Il apporte 3M€ à PrestaShop (lire : PrestaShop acquiert un VC), éditeur français de logiciels open source et leader européen des solutions de création et de gestion de sites e-commerce et entre chez BonitaSoft aux cotés de Auriga et Ventech (lire : BonitaSoft s'ouvre à un second tour ).

Secondaire :

Tout est ou sera à vendre.

Banques Françaises :

Déjà des money managers américains dont Vanguard Group Inc. et Legg Mason ont coupé leurs crédits aux banques françaises dans l’attente d’une recapitalisation de ces dernières. Oui, on a compris, il faut les recapitaliser, mais qui et avec quel argent ?

Banques US :

Dans un entretien au Financial Times ce lundi, le P-dg de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, juge « anti-américaines » les nouvelles normes de solvabilité (relever le ratio des fonds propres des banques à 7 % de capital rapporté aux actifs pondérés des risques) qui doivent s'appliquer progressivement au secteur bancaire international et estime que les Etats-Unis pourraient avoir intérêt à s'en affranchir. « Je suis très prêt à penser que les Etats-Unis ne devraient plus faire partie de Bâle' », souligne ainsi M. Dimon, en référence au comité de Bâle qui a défini le nouveau cadre réglementaire, dit 'de Bâle III', qui va s'appliquer aux banques à partir de 2013. « Je n'aurais pas accepté des règles qui sont ouvertement anti-américaines, ajoute M. Dimon dans cet entretien. Nos régulateurs devraient aller là-bas et dire : ce n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis et nous n'allons pas les appliquer. » Mais voilà, c’est simple et clair. Il a raison ce Pinon, pardon Dimon. Mais oui, pourquoi donc on se casse la tête nous ?

Souvenir Il y a dix ans :

«Nous allons suspendre le paiement de la dette extérieure (81 Md€).» C'est par cette phrase, après plusieurs heures de négociation que le péroniste Adolfo Rodriguez Saa, élu président par intérim quelques minutes plus tôt, met fin à plusieurs mois de crises, de manifestations et d'émeutes de la faim. L'Argentine renonce ce 24 décembre 2001 à rembourser plus des deux tiers de ses créances. Un mois plus tard, elle met fin à la parité avec le dollar. Dix ans après l'Argentine peine toujours à trouver de l'argent frais sur les marchés internationaux.

Ainsi va la vie dans le non côté. Bonne semaine à tous,

Diogène (diogene@cfnews.net )

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