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Petites réflexions sur : les enjeux des régulations sur l'industrie du Private Equity

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La chronique de Diogène ou les vrais enjeux du private equity : "ce qui se dit mais que vous ne lisez pas.. encore"

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Maintenant ça y est, la rentrée est passée, tout le monde est bousculé par l'actu.

Régulations : Cela semble venir de partout sans que l’on comprenne ni mesure encore vraiment les impacts sur le Private Equity : Bâle III, Solvency III , directive AIFM, mais aussi obligation pour les agents de placement aux Etats-Unis de se faire enregistrer à la SEC (La Californie impose ainsi depuis cette semaine aux agents de placements de se faire enregistrer comme lobbyistes mettant ainsi fin à une rémunération basée sur le « success fee ».

Directive AIFM : En réponse à cette dernière, se sont réunis, il y a dix jours à New York, les plus grandes associations de Venture sous l’égide de la NVCA pour étudier l’impact potentiel de cette dernière directive sur le métier. Leur conclusion : “devastating impact on economic growth and innovation”. C’est assez clair…

Directive AIFM (suite) : La Présidence Belge a proposé une application progressive de la directive AIFM sur cinq ans. Il y a quand même des européens qui réagissent…

Secondaire : Cela devrait être l’année de l’explosion. Beaucoup de nouveaux entrants. De très gros. Tout le monde est prêt, la plupart affûtent leurs armes, taillent leurs crayons, font tourner leurs modèles… Où est la
vérité du marché ? LGT a clôturé avant l’été un fonds de 977M d’Euros pour profiter des opportunités secondaires du Marché. 17 Capital a clôturé il y a quelques semaines son premier fonds et vise des transactions de €5m à €50m, le fond suédois Verdane Capital a levé 160ME cet été et se positionne sur l’Europe du Nord, sans parler de Pantheon qui a annoncé la semaine dernière un fonds de 3 milliards de dollars, ni encore de Goldman Sachs qui dispose de près de 5 milliards de dollars. Va-t-on bientôt lancer
des fonds « tertiaires » pour racheter des positions dans des fonds secondaires ayant eux-mêmes acheté des positions dans des fonds primaires ? Et puis il me semble qu’il y a quand même un problème : Pourquoi aujourd’hui un investisseur investirait-il dans un fonds primaire si le secondaire est si attractif ?
Bon, comme pour le moment tout le monde est content…

Levée de Fonds : L’environnement des levées de fonds
inquiète l’Afic car avec 1,571 milliard d’euros, les montants levés restent très
en-deçà des niveaux antérieurs à la crise. C’est un vrai sujet. C’est bien que l’Afic s’en saisisse. La question est : comment compenser le
désengagement des banques et des investisseurs institutionnels ? Mais le vrai sujet n’est-il pas aussi que pour un investisseur, les pays émergents et les nouveaux fonds spécialisés (Ressources naturelles, Mines, Infrastructures…) qui se lancent n’offrent-ils pas
des perspectives de rendements plus séduisantes que l’investissement européen dans des fonds « classiques » ? Ainsi le fond souverain de Norvège qui gère 400 milliards d’Euros vient de lancer un programme d’investissement sur les infrastructures et les investissements relatifs à l’environnement, ainsi qu’un programme actif sur les pays émergents.
L’autre grande inquiétude aujourd’hui est surtout
le financement du capital-risque. « Le capital-risque est le seul métier du capital-investissement dont l’
activité recule dans un contexte général d’augmentation des investissements », indique écrit l’Afic dans son rapport sur l’activité du capital investissement au premier trimestre 2010. C’est un sujet complexe. Nous en reparlerons. Mais qui aujourd’hui est présent ou défend dans le débat public le rôle de l’innovation, du capital-risque et de l’esprit d’entreprendre ?

Heureusement les entrepreneurs eux-mêmes s'en chargent, pour preuve le succès d' Isai qui a closé son premier FCPR dédié au capital-risque a 35 M€ ( et encore il a du retenir les souscriptions dit-il, voir l'article sur le site de CFnews) qui est un signal fort. Ce fonds emmené par l'ex-VC de 3i que tout le monde connait dans les start up techno, Jean-David Chamboredon, s'est positionné, sur l'idée des Kosciusko-Morizet, Treppoz, Roux de Bezieux et autres patrons du web à succès.. sur le early stage only. Car c'est quand même là qu'on prend des risques, certes, mais qu'on peut faire de beaux TRI... si 3i n'avait pas cédé ses parts dans Price Minister - le fonds avait décidé de céder en secondaire tout son pôle capital-risque justement - quelques mois avant que ce dernier ne soit racheté 200 M€ par Rakuten, il n'aurait peut être pas arrêté ce segment noble du capital-investissement.

La Caisse des Dépôts et Consignations : A travers l'Agence des Participations de l'Etat (APE) la Caisse des Dépôts étudierait un investissement dans des aéroports français. Le private equity serait-il la réponse à tout ? Bientôt on vendra les passerelles sur la Seine et les arbres fruitiers a des fonds spécialisés. D’un autre côté il faut bien trouver des deals puisque les infrastructures sont à la mode. Ainsi BNP Paribas qui vient de lever plus d’1,1 milliards d'euros pour son fonds dédié.

Wall Street 2 : Je ne l’ai pas vu. J’ai beaucoup aimé le premier. C’était une autre époque. Mes héros ont disparu de la place médiatique; Jimmy Goldsmith, Mike Milken, Carl Icahn… C’était une époque ou les individus dans la finance étaient des héros. Maintenant, pou tout le monde, la finance écrase les individus.

Ainsi continue la vie du non-côté, bonne semaine

Diogène

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