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Private Equity : le rôle croissant des family office


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L'intérêt des FO pour le non coté se confirme. Cette deuxième table ronde organisée sur ce thème par CFnews avec Taylor Wessing et Paluel-Marmont Capital a permis le décryptage

Passation de pouvoir dans le private equity? Les changements structurels impactant le non coté changent la donne et la physionomie de ses acteurs, GPs et LPs. Depuis plusieurs mois, même si le phénomène n'est pas nouveau, on observe la montée en puissance de ces familles, appelées FO, historiques ou nouvelles issues d'entrepreneurs de l'internet ou du LBO. Déçus par le manque de transparence des fonds ou par les frais de gestion trop élevés, ou tout simplement prêt à investir en direct, plusieurs récemment créé leur propre holding. De Yam Invest sous l’impulsion d’Arnaud de Ménibus, à Isaï réunissant des entrepreneurs de l’Internet dont Pierre Kosciusko Morizet, en passant par la structure personnelle de Marc Simoncini Jaïna Capital mais aussi Octant Partenaires, Serendipidty (Patrick Le Lay) , Martek Power, les exemples se multiplient ( lire notre enquete ci-dessous). D’autres préfèrent se fédérer à d’autres familles via des holdings patrimoniales comme Actif Capital créé par Guillaume Loth Demay ou FPPI lancé par un ancien de 3i, Jérôme Girszyn (voir ci-dessous notre enquête à ce sujet).

« Les FO ont trouvé leur premières expressions dans la famille Rockefeller aux Etats-Unis ou dans la famille Deutsch de la Meurthe en Europe qui s'est ensuite associée à d'autres familles donnant ainsi naissance à Sogip -absorbé depuis par Rothschild &Cie. Aussi si le modèle du family office a toujours existé, les FO gagnent le devant de la scène », a introduit Alain de Foucaud (photo ci-contre) , associé de Taylor Wessing, hôte et partenaire de la seconde table ronde organisée par CFnews sur le sujet des FO et du non coté. A cette occasion, et devant une salle comble, se sont réunis Jean-Marie Paluel-Marmont, président du family office et fonds de capital-investissement depuis 20 ans, Paluel Marmont Capital (PMC), et Michel d’Huart, son dg, en charge des investissements en direct. Christophe Achard, associé fondateur du conseil en family office Intuitae et Thierry Degroote, cumulant 20 ans d'expérience comme investisseur et co-fondateur de Keatis, un modèle d'investissement deal by deal.

Des approches différentes au service du non coté

« Face à la baisse des marchés boursiers et des opportunités générées par le bas de cycle le non coté est devenu plus attractif pour les familles. Leur approche dépend de la taille de leur patrimoine et de ce qu'elles veulent allouer à cette classe d'actifs. Certains créent leur propre holding et suivent les investissements en direct, d'autres ont recours au fonds de fonds et là nous les aidons dans leur arbitrage pour sélectionner des fonds, avec une attention particulière sur la gouvernance et que la greffe soit compatible », commente Christophe Achard, associé fondateur d’Intuitae, conseil en family office, créé en 2001 basé à Paris, Genève, Montréal et Luxembourg, qui conseille une cinquantaine de familles dont le patrimoine varie de 20 à 600 M€. Mais il reconnait que ce n'est pas simple de bien "noter" les fonds, ce pourquoi il travaille à une matrice plus fonctionnelle et va étoffer ses équipes de professionnels du private equity.

La transparence, notion clé encore rare parmi les fonds

« Les deux approches en direct et via des fonds ne sont pas incompatibles pour mettre en oeuvre sa politique d'investissement dans le non coté. Nous accompagnons depuis vingt ans des fonds comme Sofinnova ou LBO France tout en investissant en direct dans la transmission de PME de petite taille via Paluel Marmont Capital », précise Jean-Marie Paluel-Marmont (photo ci-contre à gauche), président du groupe éponyme. Gérant 100 M€ environ-dont plus de la moitié en direct-, Paluel-Marmont Capital- voir sa fiche ci-dessous- rappelle les deux caractéristiques qui lui semble fondamentales : la compétence et la transparence; ce dernier point n'étant pas le fort de beaucoup de fonds, malgré les demandes des LPs. Un atout pour une structure comme PMC qui observe volontiers aussi que les FO ont tendance à mieux se reconnaitre chez d'autres FO. Inscrire son investissement dans la durée, proximité avec le management, gouvernance familiale... autant de points clés pour un family office. Mais attention, souligne Michel d'Huart( photo ci contre à droite) il faut être clairement opérateur ou actionnaire, ne pas s'immiscer dans la conduite des affaires par le management.

Paluel Marmont va lancer un nouveau fonds ouvert aux FO

Pour Thierry Degroote (photo ci-contre), un des co-fondateur de Capzanine, parti il y a quelques mois pour lancer son projet avec deux entrepreneurs de LBO, Keatis, les FO sont le profil type pour souscrire aux investissements qu'il cible : « Avec une démarche deal par deal, nous pouvons constituer le tour de table d'actionnaires idéal pour chaque société sélectionnée, correspondant ainsi à la démarche particulière d’une famille. En outre nous regardons des sociétés de 10 à 250 M€ de chiffre d'affaires, le spectre est donc assez large". Pour Paluel-Marmont le spectre était plutot de 30 à 50 M€ mais il pourrait s'élever avec l'ambition de lever un nouveau véhicule, d'un montant de 100 M€, cette fois ci ouvert à d'autres investisseurs, mais où Paluel-Marmont abonderait entre 40 et 60 %. Les FO auront bien sur une place de choix mais d'autres souscripteurs recherchant cette approche FO seront les bienvenues (mutuelles, réseaux, personnes physiques..) confie Michel d'Huart.

Lire aussi:

Enquête : De nouveaux investisseurs à l’assaut du non coté (24/02/2010)

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