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Asie : Quantic, Clarion, EDP, World First, GP Bullhound...


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Chronique Asie, CFNEWS

Jeux vidéo : NetEase / Quantic Dream (Chine / France)

L’éditeur de jeux vidéo parisien Quantic Dream ne renouvelle plus son contrat d’exclusivité avec le japonais Sony et accueille un nouvel actionnaire minoritaire chinois NetEase. Le montant de l’opération reste confidentiel. Fondée en 1997, la cible, dirigée par David Cage - l’un des trois cofondateurs - et Guillaume de Fondaumière, est reconnue pour ses jeux comme The Nomad Soul, Fahrenheit, Heavy Rain etc. Avec un effectif de 200 personnes, elle réalise un chiffre d'affaires de 10 M€.

David Cage, Quantic Dream

David Cage, Quantic Dream

En 22 ans, la société d’édition n'a développé que cinq titres, dont trois d'entre eux - Heavy Rain, Beyond: Two Souls et Detroit: Become Human - ont été financés par Sony en échange d'une distribution exclusive sur les consoles PlayStation. « Le paysage de l'industrie du jeu vidéo va traverser des révolutions majeures dans les prochaines années avec l'apparition de nouvelles technologies, de nouveaux business model à explorer et de nouvelles façons de jouer à inventer», analyse David Cage. Quantic s’allie ainsi au chinois NetEase pour l’ambition de prendre un rôle clé dans cet avenir stimulant. Coté au Nasdaq, NetEase est l'un des acteurs majeurs de l'Internet et du jeu vidéo en Chine. Il y est concurrent direct du géant Tencent, qui avait, pour mémoire, acquis 5 % du capital de Ubisoft l’an dernier auprès de Vivendi (lire aussi l’article CFNEWS : Ubisoft change d'actionnaire).

Automobile : Faurecia / Clarion (France / Japon)

Clarion

Clarion

L'équipementier automobile coté Faurecia lance son offre d'achat, annoncé en octobre dernier, sur le spécialiste des systèmes de navigation automobile japonais Clarion au prix de 2 500 yens par action (lire aussi l’article CFNEWS : Faurecia embarque au Japon). L'offre, valorisant Clarion à 141 milliards de yens (1,1 Md€), court du 30 janvier au 28 février. Conformément à l'accord signé, le conglomérat nippon Hitachi s'est engagé à apporter l'ensemble de ses actions - soit 63,8% du capital de Clarion - à l'offre de Faurecia. Une fois l'acquisition de Clarion finalisée, le groupe français projette la création d'un pôle au Japon qui emploiera près de 9 200 personnes, dont 1 650 ingénieurs. Faurecia, contrôlé par le groupe automobile PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel), compte 109 000 collaborateurs dans 35 pays pour un chiffre d’affaires de 17 Md€ en 2017.

Energie : EDP Renewables / China Three Gorges (CTG) (Portugal, Espagne / Chine / Royaume-Uni)

EDP Renewables, filiale espagnole dédiée à l’énergie renouvelable du groupe portugais EDP, cède 10 % du projet de Moray, ferme d'éoliennes sur mer, situé au Royaume-Uni à China Three Gorges (CTG). Ce dernier, constructeur et exploitant du barrage des Trois-Gorges, la plus grande centrale hydroélectrique au monde, pourrait monter sa participation jusqu’aux 30 %. La transaction a été conclue pour 35 M£, soit 38,8 M€. Après cette vente, la participation d’EDPR dans le projet MOWEL (Moray Offshore Windfarm East Limited) s’élevait à 33,3 %, conjointement avec Diamond Generating Europe (DGE) (33,4 %), Engie (23,3 %) et le CTG (10 %).

Énergie : China Three Gorges / EDP (Chine / Portugal)

China Three Gorges, constructeur et exploitant public chinois de centrales hydroélectriques, ainsi que dans les sources d'énergies renouvelables, n’a pas avancé les négociations avec l’UE sur son acquisition de l’électricien portugais EDP (Energias de Portugal). Les autorités portugaises n’ont néanmoins pas remarqué que l’investisseur chinois avait d’ores et déjà renoncé à son projet d’achat. Déjà actionnaire de 23 % d’EDP, le groupe chinois avait soumis, en mai dernier, une OPA sur EDP pour 10,3 Md€, mais le deal n’a pas pu avancer davantage. L’OPA a rencontré en effet des obstacles administratifs en Europe et aux États-Unis. Le conseil d'administration d'EDP estime que le prix sous-estime la valeur d’entreprise. D’après la presse locale, Antonio Costa, premier ministre du pays, ne s’opposera pas à cette opération et laissera le marché décider. Et le groupe chinois doit encore obtenir le feu vert des autorités européennes, américaines.

Fintech : Ant Financial / WorldFirst (Chine / Royaume-Uni)

Ant Financial

Ant Financial

La société fintech chinoise Ant Financial, affiliée au groupe Alibaba, a entamé des discussions avec son homologue britannique WorldFirst pour l’acquérir, selon le journal Financial Times. Le montant de la transaction pourrait s’élever à 700 M$. Fondée en 2004 et basée à Londres, la cible se spécialise dans la conversion entre devises pour les e-commerçants. Elle compte notamment l’actionnaire américain FTV Capital, qui s’était invité au capital en 2013. Présente sur le marché chinois, elle y fournit ses services pour plusieurs devises comme dollar américain, euro, livre sterling, yen japonais et dollar canadien. Elle est aujourd’hui l’un des premiers prestataires étrangers en Chine avec la licence de services de paiement.

L’internationalisation d’Ant Financial a démarré en 2015 avec son investissement dans la plateforme de paiement indienne Paytm. Un an plus tard, deux sociétés ont intégré son portefeuille international : le thaïlandais AscendMoney et le coréen K-bank. Son ambition aux État-Unis, de racheter MoneyGram pour 1,2 Md$, a du être arrêtée en raison de l’opposition de l’autorité américaine CFIUS, au motif de risque pour la sécurité nationale (lire aussi notre chronique précédente).

Automobile : Bosch / Auto-AI (Allemagne / Chine)

Fondée en avril 2018 par la société chinoise NavInfo et comptant près de 1 000 employés, la startup Auto-AI s’entoure d’un groupe d’investisseurs pour un tour de table de 104 M$. Le tour est mené par l’allemand Bosch via Robert Bosch Venture Capital (RBVC), suivi par Tencent, Didi, Nio Capital et Advantech. La start-up chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle pour le domaine automobile, propose également un service d’information dynamique du trafic. Cotée à Shanghai, sa société mère NavInfo édite des cartes géographiques numériques et produit des boîtiers télématiques.

Caméra : Samsung / Corephotonics (Corée du Sud / Israël)

Le géant électronique sud-coréen Samsung souhaite acheter la société israélienne Corephotonics pour un montant maximal de 160 M$, selon les médias locaux. La cible a inventé une caméra sur mobile pour un mécanisme ressemblant à un périscope - et qui a équipé la marque chinoise de smartphone Oppo. Présentée au MWC à Barcelone en 2017, la mise en œuvre de la caméra offrait une prise en charge du zoom sans perte 5x, et les capacités devaient être améliorées avec une mise à niveau en 2019 à pas moins de 10x.

Réalité virtuelle : Sandbox (Chine)

Fondée en 2016, la start-up hongkongaise Sandbox VR réalise une levée de fonds de 68 M$. Le tour de table a été mené par l’américain Andreessen Horowitz avec la participation de Floodgate Ventures, Stanford University, Triplepoint Capital, CRCM et Alibaba.

Nomination : GP Bullhound (Hong Kong)

Elsa Hu, GP Bullhound

Elsa Hu, GP Bullhound

Basée à Hong Kong, Elsa Hu est promue Executive Director en charge de Corporate Finance au sein de la banque d’affaires GP Bullhound. Diplômée de Mount Holyoke College (South Hadley, Massachusetts, États-Unis), elle a rejoint la structure en janvier dernier. Forte d’une expérience de plus de 10 ans, elle intervient dans les cross-border M&A notamment les investissements chinois à l’étranger. Elle a débuté sa carrière chez Goldman Sachs à New York, puis chez Lazard à Beijing et HSBC à Hong Kong et Shanghai avant de rejoindre China Renaissance (Hong Kong et Beijing).

Levée de fonds Fintech en 2018

39,6 Md$ ont été levés en 2018 dans le secteur Fintech à travers le monde selon le rapport publié par CB Insights, soit une hausse de 120 % par rapport à l'an passé. 1707 sociétés ont levé - contre 1480 de 2017 - dont 52 pour des montants supérieurs à 100 M$ (pour un montant total de 24,88 Md$). La fintech chinoise Ant Financial était au podium avec sa méga levée de 14 Md$. L’Asie a battu un nouveau record avec 22,65 Md$. Le volume de levées en Europe était en baisse, mais le montant des levées a atteint un nouveau sommet, à 3,53 Md$ (lire aussi l’enquête CFNEWS : Les fintech françaises se diversifient). Quant aux États-Unis, le montant atteint 11,89 Md$.

« Asia Insights » : GP Bullhound

En 2018, 41 Md$ ont été dépensés en Asie pour les marchés européens et américains dans le secteur technologique, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2017, d’après le nouveau rapport « Asian Insights », publié par GP Bullhound. Les États-Unis restent le marché de prédilection pour les investissements bien que l’Europe sort son épingle du jeu et a attiré 37 % des investissements. L’année a été marquée par le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, mais également par le ralentissement économique chinois. Le Japon a ainsi dépassé la Chine dans le nombre d’investissements en Europe et aux États-Unis au cours du second semestre avec 66 transactions réalisées.

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