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Asie : Tigers, Dontnod, Octopus, Nubank, EQT...


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© Tigers

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Logistiques : JAS / Tigers / Geopost (États-Unis / Chine / France)

Conseillé par BNP Paribas et Eversheds, JAS Worldwide, fournisseur de services d'expédition de fret basé à Atlanta, rachète le hongkongais Tigers auprès de Geopost, la division internationale de La Poste. Tigers, filiale de gestion de la chaîne d'approvisionnement jusqu’à présent de Geopost intègre le groupe américain une fois toutes les approbations réglementaires obtenues auprès des autorités. Depuis sa création à Hong Kong en 2011, Tigers a développé une suite de services logistiques intégrés allant l'expédition de fret à la gestion de la chaîne d'approvisionnement omnicanal, Opérant dans 70 bureaux sur 10 pays, dont 32 centres de distribution omnicanal, la cible emploie 935 employés. Fondée en 1978 à Milan, JAS est passé de racines régionales à une échelle mondiale dans le domaine du transit de fret au cours des quatre dernières décennies. Couvrant plus de 90 pays avec 335 implantations, le groupe américain compte aujourd’hui plus de 4 000 salariés dans le monde pour un chiffre d’affaires de 559,6 M$ (2018).

Jeux vidéo : Dontnod / Tencent (France / Chine)

Entré sur Euronext Growth il y a moins de trois ans, levant au passage 30,5 M€ après exercice de l'option de sur-allocation, Dontnod continue de séduire les investisseurs. Le studio de développement de jeux vidéo réalise sa troisième augmentation de capital, à nouveau sur-souscrite, réunissant cette fois 50 M€, soit dix de plus que ce que le placement privé prévoyait initialement. Le principal investisseur est Tencent avec un ticket de 30 M€ (lire aussi l’article : Dontnod joue avec un géant de la tech chinoise). Le groupe tech chinois signe une nouvelle entrée au capital d'un acteur français du secteur, après l'éditeur mobile Voodoo très récemment (lire aussi : Voodoo se lie à l'opérateur de la plus grande plateforme de jeux en ligne chinois), sans compter ses participations dans d'autres cibles hexagonales dont les fintech Lydia et Qonto. Les nouvelles actions représentent 37,7 % du capital, le valorisant 132,6 M€.

Énergie solaire : Octopus Renewables (France)

Une éolienne détenue par Octopus Renewables. © DR

Une éolienne détenue par Octopus Renewables. © DR

Le 26 janvier dernier, Octopus Renewables Infrastructure Trust (ORIT) finalisait le refinancement d'un ensemble de quatorze centrales photovoltaïques implantées en France, acquises en juillet 2020 (lire aussi l’article de CFNEWS INFRA : Un refinancement tentaculaire pour les 14 centrales solaires d'Octopus Renewables). Pour ce portefeuille brownfield, Octopus Renewables a obtenu un montant total de 125,7 M€, apporté par l'irlandaise Allied Irish Banks, ainsi que par la Société Générale et la Banque Postale. Ceux-ci amènent entre 80 et 85 % du montant total, à travers un crédit sans recours à terme. D'une maturité expirant en décembre 2038, la dette senior est contractée pour un taux all-in de 1,13 %. Le solde de l'apport est amené sous la forme de quasi-fonds propres, dans le cadre d'un prêt d'actionnaires réalisé par Octopus.Le portefeuille ainsi refinancé cumule quatorze centrales solaires dont l'exploitation a démarré dès 2013. La majorité des actifs, soit onze d'entre eux, se trouve en Région Sud, le reste étant situé en Gironde et en Saône-et-Loire. Pour mémoire, fin juillet 2020, Octopus Renewables s'emparait des quatorze actifs dans le cadre d'un share deal signé auprès de Samsung Securities et d’autres actionnaires. La reprise de 100 % du capital de la société détenant les actifs était alors valorisée 58,9 M€, un montant assorti d'une dette de 99 M€ contractée au niveau du portefeuille et apportée par la Hamburg Commercial Bank. Précédemment, Samsung Securities avait acquis le portefeuille aux côtés de son compatriote Samchully Asset Management, en tant qu’asset manager et Schroder Aida en tant qu’asset management advisor, auprès de BlackRock Real Assets en décembre 2018.

Fintech : Nubank / GIC, Tencent (Brésil / Singapour, Chine)

© Nubank

© Nubank

La fintech brésilienne Nubank lève 400 M$ pour son tour de table de série G. Et ce, mené par le fonds souverain de Singapour GIC, Whale Rock et Invesco, incluant également la participation du groupe numérique chinois Tencent, de Dragoneer, de Ribbit Capital et de Sequoia (lire aussi notre chronique précédente). L’opération porte le montant total de levées de la start-up brésilienne depuis sa création à 1,5 Md$, dont 1,2 en equity, selon le Crunchbase, et sa valorisation atteint ainsi à 25 Md$, selon le site Web TechCrunch. Revendiquant 34 millions de clients, la cible, fondée en 2013 par Cristina Junqueira, David Vélez et Edward Wible et basée à São Paulo, concurrence directement les institutions bancaires d'Amérique latine. Elle a notamment su multiplier ses clients, en passant de 12 millions en 2019 à 34 millions en 2020. Avec cette nouvelle levée, la fintech brésilienne entendrait poursuivre son développement sur son marché domestique, en Colombie et au Mexique, diversifier ses offres de produits.

Fonds : EQT (Tokyo)

EQT, gérant 52 Md€, renforce sa présence en Asie-Pacifique avec la création de son premier bureau au Japon à Tokyo. Le recrutement est en cours. Le fonds établit, en parallèle, un partenariat avec un homologue, Japan Industrial Partners (JIP), pour aider son développement local. Présent principalement au vieux continent, le GP, basé à Stockholm, dispose également des antennes à New York, San Francisco aux États-Unis et à Hong Kong, Shanghai, Singapour, Sydney en Asie-Pacifique. Dirigée par l’associé Simon Griffiths, l’activité asiatique est axée sur un véhicule actif, EQT Mid Market Asia III, qui avait été créé en 2016 et clôturé sa levée à 744 M$ début 2018. Ayant dix sociétés dans son portefeuille, le véhicule cherche des investissements dans des entreprises dont la valeur d'entreprise se situe entre 30 et 250 M$.

Avocats: Allen & Overy (Hong Kong)

James Ford, Allen & Overy

James Ford, Allen & Overy

Allen & Overy renforce ses capacités de structuration de véhicule en Asie avec le recrutement de James Ford. Ce dernier a passé plus de 16 ans chez O’Melveny & Myers, où il a occupé récemment le poste de responsable mondial de la division des fonds d’investissement. Il rejoint le bureau hongkongais du cabinet en tant qu’associé au sein de l’équipe Asia-Pacific Funds & Asset Management Group.

Fonds : CDC Group (Asie du Sud)

Anne Glover, Nikunj Jinsi, CDC Group

Anne Glover, Nikunj Jinsi, CDC Group

L’institution de financement du développement CDC (ex Commonwealth Development Corporation), appartenant au gouvernement britannique, élargit son programme de capital-risque en se renforçant en Asie du Sud et Afrique. Deux vétérans du segment Anne Glover, PDG et cofondatrice d'Amadeus Capital Partners, basée à Londres, et Nikunj Jinsi, ancien responsable mondial du capital-risque chez International Finance Corporation (IFC), siégeront au nouveau comité d'investissement en capital-risque de la CDC et donneront des conseils sur les fonds de capital-risque et les propositions de co-investissement. Selon la nouvelle stratégie définie, CDC se concentrera sur des partenariats avec des fonds de capital-risque en Afrique et en Asie du Sud. Il est complété par son programme de co-investissement « Venture Scale-up » pour aider les VCs soutenus par CDC à coinvestir dans des startups. À ce jour, CDC a engagé environ 140 M$ dans 11 structures de venture, comprenant des fonds en Afrique comme TLCom, Sawari Ventures, Novastar et des fonds en Inde comme pi Ventures, Pravega Ventures, Stellaris Ventures et Chiratae Ventures, et 10,5 M$ dans 4 coinvestissements. Les coinvestissements réalisés à ce jour comprennent : mPharma (logistique panafricaine dans le secteur de la santé pour réduire le coût des médicaments), CropIn (solutions logicielles aux entreprises agroalimentaires en Inde et en Afrique), Bizongo (plateforme indienne B2B axée sur l’emballage et les consommables de marque blanche, mettant en relation entre les fabricants employant en grande partie des travailleurs à faible revenu à une chaîne d’approvisionnement numérique), Loadshare (agrégateur logistique opérant dans la région du nord-est de l'Inde). 

Intelligence artificielle : EyeVerify / Ant Group (États-Unis / Chine)

Le géant de l’e-commerce Alibaba et sa filiale de la fintech Ant Group chercheraient à lever des capitaux en prévision des amendes potentielles aux États-Unis et en Chine et des coûts de restructuration suite à l’introduction en bourse à Shanghai et Hong Kong d’Ant Group, annulée l'année dernière (lire aussi notre chronique précédente). Concrètement, Ant Group chercherait, selon le FT, un repreneur de sa filiale américaine EyeVerify, spécialiste d'identification et de vérification biométrique basée à Kansas City (Missouri), acquise en 2016 pour 100 M$. L’opération avait été approuvée par le CFIUS (Comité pour l'investissement étranger aux États-Unis). La société, dont la technologie est utilisée par des banques comme Wells Fargo, scanne les visages des utilisateurs comme mot de passe pour les services mobiles. Pour mémoire, le journal britannique avait déclaré, le mois dernier, que Alibaba, disposant d’une trésorerie de 44 Md$ à la fin septembre dernier, dont une grande partie en renminbi (devise chinoise), souhaiterait tout même réaliser une émission obligataire d’un montant entre compris 5 Md$ et 8 Md$ (lire aussi notre chronique précédente).

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