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Asie : Urbaser, Didi Chuxing, CMR Surgical, Viva Republica...


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© Urbaser

© Urbaser

Cleantech : Platinum Equity / Urbaser / Tianying (États-Unis / Espagne / Chine)

Platinum Equity, gérant 25 Md$, a conclu un accord pour l'acquisition de l'espagnol Urbaser, auprès de China Tianying, coté à Shenzhen, pour une valeur d'entreprise d'environ 4,2 Md$ (3,5 Md€), dont 1,5 Md€ en equity. L’opération devrait être finalisée au cours du troisième trimestre, sous réserve des approbations réglementaires et des actionnaires de China Tianying. Fondée en 1990 et basée à Madrid, Urbaser, l'une des principales sociétés mondiales de gestion de l'environnement, fournit ses services à plus de 70 millions de personnes dans 25 pays grâce à un effectif de plus de 50 000 employés, pour un chiffre d’affaires de 2,8 Md$ (2,3 Md€). L'activité principale d'Urbaser consiste en trois segments : services urbains (collecte des déchets, nettoyage des rues et gestion de l'eau), traitement des déchets municipaux et traitement des déchets industriels, implantée en Espagne, au Chili, en Argentine, en France, et dans des pays nordiques. Actuellement, elle nettoie plus de 8 millions de kilomètres de rues, entretient 25 millions de mètres carrés d'espaces verts, exploite 133 installations de traitement des déchets avec un total de 20 millions de tonnes traitées ; elle a produit 1 500 GWh d'énergie électrique à partir de déchets tout en évitant l'année dernière l'émission de près de 2 millions de tonnes d'équivalent CO2. Pour mémoire, en 2016, China Tianying avait annoncé son achat d'Urbaser, trois ans plus tard, l’acquisition avait été finalisée pour 1,15 Md€. Pour cette opération, SG CIB conseille le cédant chinois China Tianying, Citi, Santander et Latham & Watkins agissent pour le compte de Platinum Equity.

VTC : Didi Chuxing (Chine)

Selon les documents de son projet IPO aux États-Unis rendus publics, Didi Chuxing, opérateur de VTC chinois et acteur important dans le véhicule autonome, devrait émettre 288 millions d’ADS (actions de dépôt américaines) au prix unitaire d’entre 13 et 14 $. Morgan Stanley (teneur de livres) et le fonds souverain singapourien Temasek, déjà actionnaire du groupe chinois, pourrait s’engager à souscrire des titres d’une valeur de 1,25 Md$, représentant plus qu’un tiers du montant total de levée. L’opération devrait être la plus grande IPO du monde cette année, dépassant celle du sud-coréen Coupang, qui avait réalisé son IPO en mars dernier sur le New York Stock Exchange, sur une capitalisation boursière de 63 Md$ (lire aussi notre chronique précédente). L’IPO sera également la plus importante offre d'actions chinoises aux États-Unis depuis qu'Alibaba avait levé 25 Md$ en 2014. Selon le médian de la fourchette d’offre, Didi Chuxing pourrait lever 4 Md$ sur une capitalisation boursière de 64,7 Md$. Issue de la fusion entre 2015 de Didi et de Kuaidi Dache, Didi Chuxing compte nombreux actionnaires de renom comme SoftBank Vision Funds, qui ont investi au total 10 Md$ via sa participation à plusieurs tours de table pour en détenir 21,5 %, le géant chinois Tencent avec ses 6,8 %. Son homologue américain Uber lui avait cédé ses activités chinoises en 2016 en échange de 12,8 % (lire aussi notre chronique précédente). Par ailleurs, la société chinoise de VTC compte également d’autres actionnaires importants comme Alibaba Group, Apple etc. Pour mémoire, Didi Chuxing avait été valorisée 65 Md$ lors son dernier tour de table établi en 2018. Le groupe chinois a affiché l’an dernier 141,7 milliards de yuans de revenus (21,6 Md$), soit une baisse de 8,5 % en raison de l’impact de la pandémie mondiale, pour une perte totale de 10,6 milliards de yuans (1,6 Md$). Au premier trimestre de cette année, son chiffre d’affaires a rebondi pour 42,2 milliards de yuans pour un résultat net de 800 M$.

Matériels médicaux : SoftBank Vision Fund 2 / CMR Surgical (Japon / Royaume-Uni)

© CMR Surgical

© CMR Surgical

Basé à Cambridge et fondé en 2014, CMR Surgical (ex Cambridge Medical Robotics) a levé 600 M$ pour son quatrième tour de table sur une valorisation de 3 Md$. Le tour a été mené par SoftBank Vision Fund 2, le deuxième méga véhicule de capital-innovation lancé par le conglomérat télécom japonais SoftBank, auquel il a alloué 30 Md$. La levée a pour objectif de commercialiser mondialement son premier produit, Versius, qui a été lancé en 2019 et fournit aux chirurgiens de bras robotiques pour effectuer un large éventail d'opérations en trou de serrure. Versius a déjà réalisé un millier d’opérations en Europe, en Australie, en Inde et au Moyen-Orient, en gynécologie comme hystérectomies et en chirurgie colorectale. SoftBank Vision Fund 2 siègera au conseil d'administration avec une place, en devenant le deuxième actionnaire de la société britannique derrière Escala Capital, qui a investit depuis 2014, restant le plus grand. Pour mémoire, CMR Surgical a levé au total plus d’1 Md$ depuis sa naissance, ses autres investisseurs comptant Silk Road Fund, ABB Technology Ventures etc. Opérationnel depuis octobre 2019, SoftBank Vision Fund 2 a déjà investi dans plus de 80 sociétés à travers le monde, don 13 au vieux continent et deux au Royaume-Uni (CMR et Exscientia - société d'Oxford utilisant l'IA pour concevoir des médicaments).

Fintech : Viva Republica (Corée du Sud)

© Toss

© Toss

Viva Republica, propriétaire de la populaire application fintech sud-coréenne Toss, a levé 460 milliards de won (environ 410 M$) lors de son dernier financement de série H sur une valorisation de 8 200 milliards de won (7,24 Md$). L’opération a valorisé la cible près de trois fois depuis son dernier tour de table en août dernier, alors qu'il était valorisé 2,7 Md$. L'opération a été menée par l’institution publique Korea Development Bank (KDB) et le fonds américain Alkeon Capital Management, qui ont apporté respectivement 100 milliards de won (88 M$) et de 84 milliards (74 M$). Des investisseurs existants, tels qu'Altos Ventures et Greyhound Capital, ont remis au pot. Lancée en 2015, Toss a rapidement gagné en popularité en offrant divers services financiers allant des transferts d'argent, des paiements mobiles aux services de courtage en une seule application mobile. La plateforme mobile compte aujourd’hui 20 millions d'utilisateurs - soit environ 40 % des 51,3 millions d'habitants du pays - dont 11 millions d'utilisateurs actifs par mois. La scale-up étend d’ailleurs établir une nouvelle banque en ligne et mobile, nommée Toss Bank, dès septembre prochain. Elle souhaite également se développer sur des marchés au-delà de la Corée du Sud, et son service au Vietnam ayant déjà accumulé 3 millions d'utilisateurs actifs par mois. L'année dernière, le chiffre d'affaires de Viva Republica a atteint environ 390 milliards de won (344 M$), et la société s'attend à ce que le chiffre d'affaires de cette année dépasse 1 000 milliards de won (883,4 M$).

Transports : Manbang (Chine)

© Huochebang.cn

© Huochebang.cn

La Full Truck Alliance, connue en Chine sous nom Manbang, vise une valorisation de plus de 20 Md$ pour son introduction en bourse à New York. La société de « Uber pour les camions » met en relation de chauffeurs routiers avec des propriétaires de camions et demandeurs de services logistiques. Elle offrirait 82,5 millions d'ADS (actions de dépôt américaines) entre 17 $ et 19 $ par titre. Sur la haute fourchette, Manbang pourrait lever jusqu'à 1,57 Md$. Morgan Stanley, CICC et Goldman Sachs conseilleront cette IPO à New York. Né après la fusion entre Huochebang et Yunmanman (ymm56.com) en novembre 2017, Manbang avait, pour rappel, bouclé une méga levée de 1,7 Md$ après d’un groupe d’investisseurs, dont quatre en lead, SoftBank Vision Fund, Sequoia Capital China, Permira et Fidelity, sur une base de valorisation de 12 Md$ (lire aussi notre chronique précédente).

Et aussi :

Le Groupe Renault noue un partenariat avec Envision AESC en installant une giga-usine à Douai, à proximité de Renault ElectriCity, pour soutenir la fabrication de batteries bas carbone de la R5. Un investissement de 2 Md€ et la création de 1000 emplois à Douai, dans le Nord. AESC, ancienne filiale sino-japonaise de Nissan que le groupe chinois Envision spécialiste des énergies renouvelables avait acquise en 2018, politera le projet de deux phases: la construction du site entre 2022 et 2024, près des usines Renault existantes dont les véhicules intègreront les batteries, puis une extension de la capacité de production à l'horizon 2030.

Au cours des six derniers mois, Suez a signé 20 nouveaux contrats de fourniture d’équipements et de services techniques pour un chiffre d’affaires total d’environ 38 M€. Ces nouveaux contrats, qui couvrent de nombreuses provinces et villes chinoises, apportent des solutions de traitement des eaux usées municipales et industrielles et d’élimination des boues.

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