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La semaine de Diogene : Les Pigeons Entrepreneurs, Quilvest, Goldman Sachs, Parvilla, Espagne...


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Amis du non coté, réveillez-vous. Aujourd’hui nous sommes à Disneyhollande.

L’Espagne finit par épuiser tout le monde avec sa volonté de gagner du temps quand à sa demande d’aide officielle alors que les mauvaises nouvelles la concernant se multiplient. Tout cela pour une question d’orgueil du Señor Rajoy. Il a suffi vendredi que les marchés repartent à l’attaque à la suite de déclarations allemandes pour qu’enfin cette demande semble se préciser… Mais toujours rien et cette incertitude faisait à nouveau chuter les bourses ce mardi. Señor Rajoy… nous la joue tauromachie. Cela dit l’Espagne a annoncé la semaine dernière un budget courageux avec 40 Md€ d’effort et surtout axé sur la baisse des dépenses publiques et non sur la hausse des impôts (Il n’y a de toutes les façons plus rien à taxer). Mais nous, on le sait, on ne peut pas attaquer les dépenses publiques.

Ne marchons-nous pas sur la tête ? Comment comprendre en effet que l’Espagne aura une dette égale à 80 % du PIB à la fin 2012 et que celle de la France sera 91,3% du PIB en 2013. Une des pires performances au monde. Señor Hollande… hombre, que haces ! Une solution serait d’attaquer les dépenses publiques, mais on ne peut pas, on ne veut pas. Non. Taxons plus ! Qui ? Les entrepreneurs par exemple, car leur argent en dormant, bien sur, les enrichit. Senor Hollande vous êtes pourtant dans l'annuaire HEC..…

Nous avons passé le cap de 3 millions de chômeurs (11,4 % de chômage dans la zone Euro) et certains au gouvernement, comme Montebourg (un ancien avocat ami du peuple) parlent toujours comme solution d’interdire les licenciements. Or tout le monde sait que c’est la flexibilité du marché du travail qui, partout, favorise l’embauche. Partout ? Mais pas chez nous, puisque chez nous, à Disneyhollande, c’est l’Etat qui embauche. A droite comme à gauche, ils ne comprennent rien aux entreprises -aucun membre du gouvernement, tous de brillants énarques, n’a jamais travaillé dans une entreprise. Et pour eux, le monde idéal c’est quand la puissance publique embauche. D’ailleurs il faut embaucher partout puisque le travail de notre administration est de contrôler plus, d’édicter des règles, de les faire appliquer. Baisser les dépenses publiques ? Non ! Taxons les entrepreneurs ! Ils ne servent à rien (ennemis du peuple).

Ahurissant rendez-vous avec ce haut fonctionnaire du Trésor (ami du peuple) qui m’expliquait la semaine dernière combien était satisfaisantes les nouvelles règles de comptabilités que l’administration met en place dans les entreprises avec maintenant trois colonnes : le financier, le hors bilan et l’environnemental. Donc les entreprises s’adaptent. Mais qui crée de la valeur ajoutée ? Les entrepreneurs… Valeur ajoutée vous avez dit… Si valeur ajoutée il y a, alors profit il y a. Alors taxons ! Car il faut bien payer ces fonctionnaires qui vont devoir contrôler l’application de ces nouvelles mesures mises en place.

Ce n’est pas seulement les entreprises que nos politiques ne comprennent pas, c’est l’entrepreneur. Ces individus habités par le désir de créer, d’innover, de rajouter par leurs actions quelque chose de nouveau à la société. Mais l’entrepreneur est banni, il est suspect, spéculateur, profiteur, anti social (ennemi du peuple).

Entrepreneurs Pigeons :

Et maintenant c’est la révolte. Fini d’être le jouet des organisateurs d’attractions de Disneyhollande ! D’aligner les plus-values de cessions des entreprises au taux de l’impôt sur le revenu est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Se battre déjà dans un contexte économique difficile n’était pas suffisant. Selon Croissance Plus, « les entrepreneurs devront reverser plus de 60 % des plus-values de cession de participations à l’Etat !». Jusqu’ici, ils n’avaient à payer que 19 % de taxes sans compter les prélèvements sociaux de 15,5 % (CSG + CRDS). Désormais, en plus de ces derniers, ils seront soumis à la nouvelle tranche d’impôt sur le revenu de 45 %. Alors c’est la révolte. Les entrepreneurs en ont ras le bol. « Les orientations fiscales du gouvernement à l’égard des entrepreneurs seront dévastatrices pour notre économie : l’Etat s’invite à hauteur de 60 % dans le capital de nos entreprises. C’est comme si nous nationalisions toutes les entreprises de France ! Qui va vouloir entreprendre en France dans ces conditions? Qui va investir, prendre des risques, créer des emplois si la réussite est sanctionnée par une imposition punitive? », enrage Olivier Duha, président de CroissancePlus (ennemi du peuple). Sur Facebook plus de 20 000 personnes avaient rejoint mardi le groupe « Les Pigeons: mouvement de défense des entrepreneurs français ». Dans ce collectif les créateurs d’entreprises, dirigeants de start-ups et investisseurs sont aussi rejoints par les auto-entrepreneurs qui enragent de voir aussi leurs charges augmenter. Mais pour ces derniers, la réponse des autorités ne s’est pas fait attendre puisque, Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat et du Commerce et amie du Peuple a déclaré dans une interview : « Il est pleinement légitime que les auto-entrepreneurs contribuent au même titre que les autres acteurs économiques au redressement de nos finances publiques ». Magnifique !

Deal du jour :

Les deux sites de Florange sont à vendre. Deal direct, pas d’intermédiaire. Euh pardon si, Arnaud Montebourg, transformé en banquier d'affaires spécialiste du retournement. Mais c'est vrai qu'investir en France c'est bien vu et surtout ça rapporte gros.

Quilvest :

La société d’Asset Management et de gestion de fonds Quilvest, (qui gère environ 15,4Md$ en gestion de fortune et 3,5Md$ en Private Equity) ouvre un bureau à São Paulo au Brésil (pour profiter des opportunités LBO de ce marché) ainsi qu’à Genève (pour profiter d’autres opportunités…). Rappelons que Quilvest est d’origine argentine et est contrôlé par une famille. Lire aussi le bulletin Amérique du Sud: Digital Virgo, Chargeurs, Palfinger, Quilvest.

Lagardère :

Arnaud Lagardère, heureux papa d’une petite fille depuis mi-septembre, est mécontent des conditions de rapprochement entre EADS et BAE. Comme il l’a annoncé, cette fusion sera l’occasion rêvée de sa sortie. Il faut donc que ça marche pour Arnaud. Lui aussi a le droit de sortir de son investissement.

GIMV :

La structure d’investissement belge et même flamande se restructure en quatre branches : « Consumer 2020, Health & Care, Smart Industries and Sustainable Cities ».

Goldman Sachs :

Goldman Sachs lance un nouveau fonds spécialisé dans les obligations d'entreprise. Le fonds s’intitule «Goldman Sachs Liberty Harbor Opportunistic Corporate Bond». Avec 146 M€ d’actifs, ce fonds est censé investir dans les obligations d’entreprises à travers toute l’Europe, y compris en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, et au Royaume-Uni. C'est le nouveau business. (Lire aussi : LBO : les fonds de dette à l'abordage.)

Goldman Sachs :

Et paye par ailleurs 12 M$ pour mettre fin à des poursuites de la Commission américaine des affaires boursières (SEC), qui l'accusait de contributions non déclarées à une campagne électorale dans le Massachusetts. On a compris les nouvelles règles. Les banques fraudes, gagnent de l’argent, se font prendre par des institutions trop heureuses de les clouer au pilori, payent les amendes, et recommencent. Business as usual.

Parvilla :

Parvilla II dédié au lower mid-market européen a récolté 21 M€ pour le premier closing de son second FCPR et vise entre 40 et 50 M€ (voir CF News du 2 octobre). Bravo à Jean-Marie Fabre qui parviendra sans aucun doute à ses fins. (Lire aussi : Levée de fonds : Premier closing pour Parvilla II)

Etude qui ne sert à rien :

Une nouvelle publiée la semaine dernière et envoyée à toutes les rédactions révèle que 90% des managers de family offices entendent augmenter leurs allocations dans le private equity ces trois prochaines années. Mais dans quel pays?

Ainsi va la vie dans le non coté. Bonne semaine à tous,

Diogène

Après plus d'un an de chroniques très lues et appréciées par un très grand nombre des lecteurs de CFnews - grâce à son regard pertinent, un brin décalé, satirique mais toujours très bien renseigné, Diogène se dévoile.
Il s'agit de Pierre Nollet, banquier d’affaires, activiste financier et conseil stratégique.
Il exerce ses activités à travers Oxym Associates entre la France et l’Espagne ( voir sa fiche et sa bio/fiche de contact ci-dessous)

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