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Artefact réalise le signing d'un LBO qui doit le valoriser entre 1,1 et 1,2 Md€. Un palier majeur franchi par cette société sortie de la Bourse en 2021 sous l'impulsion d'Ardian Expansion, lors d'une OPAS la valorisant 328,9 M€. Positionnée dans le conseil autour de la big data et de l'intelligence artificielle depuis de nombreuses années, elle jouit désormais de l'essor des nouvelles solutions IA générative. Elle projette cette année d'atteindre environ 200 M€ de chiffre d'affaires pour un Ebitda autour de 60 M€, selon des informations confirmées par CFNEWS. « Il n'existe aucun pure player du conseil en data et IA de cette taille », affirme Marie Arnaud-Battandier, managing director d'Ardian. Un point qui aurait particulièrement joué dans l'attractivité du dossier et la hausse de la valorisation, dans la mesure où de nombreux acteurs de poids y ont vu une opportunité pour déployer, à moindre risque, de grands volume de capitaux. Le fonds américain TGP ou encore l'industriel Accenture ont notamment formulé des propositions, d'après nos informations. « Le management a largement dépassé les objectifs du business plan et souhaitait encore rester pleinement impliqué dans le futur de l'entreprise. Il est dans notre culture de trouver des schémas d’organisation du capital en accord avec la volonté des équipes opérationnelles », note l'investisseuse. Le processus géré par JP Morgan a donc abouti au choix du britannique Cinven pour devenir le nouvel actionnaire majoritaire, aussi parce qu'un acteur européen semblait plus en accord avec les enjeux de souveraineté de l'entreprise. Le partenaire pour apporter la dette n'a pas encore été révélé.
L'équipe de management très significative au capital
Les fondateurs Vincent Luciani et Guillaume de Roquemaure resteront largement impliqués au capital d'Artefact en conservant plusieurs dizaines de pourcents. Ils seront d'ailleurs rejoints par différents managers, dont le directeur général Edouard de Mézerac et le directeur des opérations Fabrice Henry. L'objectif 2030, portant surtout sur un triplement de la taille du groupe à périmètre organique, envisage d'intégrer 100 nouveaux associés seniors au capital. « Artefact a largement le potentiel pour devenir une plateforme M&A de premier plan. Plusieurs acquisitions ont déjà été réalisées avec succès en Afrique du Sud, au Chili ou encore en Suisse », note par ailleurs Guillaume Teboul, partner de Cambon Partner, l'une des banques d'affaires mobilisées côté acquéreur, qui a aussi agi côté société lors de l'OPA en 2021. Ardian cédera l'intégralité des actions qu'il détient à travers Ardian Expansion mais dispose encore d'options pour rester actionnaire minoritaire. Sa présence au capital n'est pas encore arrêtée.
40 % des revenus en France et 70 % en Europe
L'activité historique d'Artefact, de conseil et conception de solutions de marketing digital pour les grands groupes, représente encore un quart de ses revenus. L'essentiel de son chiffre d'affaires provient désormais de ses prestations plus généralistes et diverses autour de la big data et l'IA. « Depuis janvier, environ 500 projets IA ont été développés, et la moitié d'entre eux correspondent à des solutions d'IA agentiques. Le reste consiste en des projets IA plus simples ou traditionnels, de machine learning notamment », précise Vincent Luciani, le président. À noter qu'Artefact n'agit pas comme une ESN et ne gère donc pas les sujets d'intégration et développement de systèmes informatiques, mais uniquement le conception des solutions de gestion des données de processus métier selon les besoins qu'il a identifié. D'un point de vue géographique, ses revenus proviennent encore majoritairement de l'Europe (70 %) et notamment de la France (40 %). Il s'agit d'ailleurs des marchés où l'essentiel des 30 % de croissance qu'il vise — face à une croissance générale de 15 % du marché dans le monde, selon les études qu'il a commandées — devrait être tiré. La société de 1 700 personnes est aussi présente en Amérique du Nord et du Sud, Moyen-Orient, Afrique, Asie et Inde.