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Ciril Group fait entrer pour la première fois à son capital deux investisseurs non familiaux, mais conserve sa souveraineté française. La société rhônalpine proposant des logiciels, principalement aux acteurs du secteur public, et des services IT, dont l'hébergement et l'infogérance cloud, fait entrer l'américain Carlyle, via son fonds européen Carlyle Europe Technology Partners V, ainsi que Bpifrance à l'occasion d'un premier LBO. Il s'agit d'une entrée en minoritaire pour l'investisseur états-unien. Ce dernier, accompagné de son côté par le conseil M&A Stifel, a été choisi lors d'un processus compétitif mené par la banque d'affaires Hottinguer Corporate Finance. À l'issue de l'opération, Bpifrance et la famille fondatrice détiennent ensemble la majorité de titres, permettant à la société de rester sous pavillon français. « Nous regardons pas mal de sujets dans le logiciel désormais. Cette arrivée s'inscrit dans le cadre de la stratégie ETI 2020, comme pour les entrées au capital de Septeo et Softway Medical récemment », précise Jérôme de Bucy, directeur d’investissement chez Bpifrance. Pour rappel le FPCI ETI 2020, doté de 3 Md€, intervient en minoritaire à partir de 10 M€ en fonds propres ou quasi-fonds propres. Le niveau de levier est resté confidentiel, tout comme la valorisation de la société. La valeur d'entreprise de 525 M€ révélée par le journal l'Informé début août a été infirmée, aucune autre indication n'ayant été communiqué sur le sujet.
64,3 M€ de chiffre d'affaires
« Nous avons choisi Carlyle car ils respectaient la majorité des points de notre cahier des charges. Ce fonds en particulier est spécialisé dans le développement de sociétés technologiques en Europe. Nous comptons notamment profiter de leur puissance à l'international en nous appuyant sur leur réseau distributeur (adressant le service public à l'étranger, ndlr) et leur savoir-faire concernant la croissance externe », explique Amaël Grivel, le président de Ciril Group. La société ayant généré 64,3 M€ de revenus l'an dernier, selon nos informations, auprès de 2 500 clients dont tous les types d'acteurs publics (mairies, départements, régions, ministères...) affiche « un Ebitda proche de celui de 2023 » selon son dirigeant, c'est-à-dire autour de 27,5 M€. Réalisant actuellement moins de 2 % de son chiffre d'affaires à l'étranger, le groupe fondé en 1978 et basé à Villeurbanne souhaite particulièrement exporter sa plateforme SIG (Systèmes d'informations géographiques), renforcée en 2020 par l'acquisition de GiSmartware. Ce développement à l'international pourrait se faire via des opérations de croissance externe, principalement en Europe, la société ne se fermant pas les portes des marchés asiatiques et américains – elle détient déjà une filiale au Canada sur ce dernier. Les futurs rachats devraient être d'ampleur plus importante que les huit déjà effectués par Ciril Group – datant pour la plupart d'au moins une dizaine d'année –, des entreprises de plus de 10 M€ de revenus étant ciblées.