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Nicolas Calcoen, Amundi
Amundi continue de construire sa plateforme de non-coté. Un an après avoir mis la main sur la spécialiste suisse du fonds de fonds Alpha Associates, l'asset manager tricolore coté s'apprête à entrer au capital d'ICG à hauteur de 9,9 %. Le GP britannique étant coté à Londres, le prix d'acquisition n'est pas encore précisément connu. A la veille de l'opération lancée ce jour, la capitalisation boursière d'ICG atteignait toutefois environ 6,5 Md€, laissant donc présager une prise de participation menée pour environ 650 M€ à cours inchangé. Concrètement, l'opération sera menée en deux temps. Amundi acquerra d'abord 4,9 % de la cible sur les marchés. ICG émettra ensuite l'équivalent de 5 % de son capital en actions dénuées de droit de vote et réalisera un rachat d'actions pour le même montant. Un montage qui impliquerait « une absence de dilution pour les actionnaires existants de ICG », explique Nicolas Calcoen, deputy CEO d'Amundi. Pour financer cette opération pouvant s'étaler sur une année, l'asset manager mobilisera une partie de son capital excédentaire d'1,3 Md€. Le solde a vocation à être restitué aux actionnaires sous forme de rachats d'actions dont les contours seront précisés en février prochain.
Des fonds evergreen à venir en 2026
Ce partenariat capitalistique et commercial « est une opportunité unique pour notre développement sur les marchés privés », a exprimé Valérie Baudson, la patronne d'Amundi, qui gère 70 Md€ d'actifs au sein de sa plateforme dédiée aux marchés privés via l'immobilier et la multi-gestion (avec Alpha Associates). Si l'asset manager sera représenté au conseil d'administration d'ICG et s'engage à investir dans ses fonds institutionnels de direct lending, il bénéficiera pour sa part d'un partenariat de 10 ans noué avec le britannique. Une alliance qui permettra à ses 1 700 distributeurs s'adressant à quelque 200 millions d'investisseurs individuels d'avoir « un accès aux expertises d'ICG ». De quoi booster la présence d'ICG auprès des clients privés, alors que la société de gestion de plus d'1 Md€ de revenus affiche actuellement 108 Md€ d'AUM apportés par 800 institutionnels sur des stratégies de secondaire, de capital-investissement, de dette privée, et en actifs réels. Amundi apporte, lui, « son savoir-faire à la structuration de véhicules adaptés aux clients privés, comme les ELTIF ». Dès le premier semestre 2026, plusieurs stratégies evergreen seront développées, en dette privée et secondaire.
D'autres acquisitions potentielles
Pour Amundi, ce partenariat s'inscrit dans son plan stratégique 2028 présenté ce 17 novembre visant notamment à accompagner les « évolutions démographiques » induisant une montée en puissance de l'épargne-retraite, mais aussi la « démocratisation progressive des actifs privés ». Parmi les autres leviers d'accélération prévus par son plan 2028, le gérant français aux 5 700 collaborateurs et 2 300 Md€ d'AUM a indiqué vouloir miser sur l'Asie (où il entend collecter 150 Md€ supplémentaire à horizon 2028 après y avoir réalisé la moitié de sa collecte en 2024 et 2025), les ETF et le digital (avec la tokenisation des actifs mais aussi la commercialisation de sa solution Alto Studio à des tiers et le recours à l'IA pour le service Clients ou pour analyser de la data et produire des documents). Il continuera par ailleurs à considérer de potentielles acquisitions, à condition qu'elles présentent un ROI d'au moins 10 % dans les trois ans. Si aucune cible n'entrait dans ses critères, le gérant - qui s'engage à maintenir sa politique de distribution de dividendes à 65 % - restituerait le capital restant aux actionnaires. Sur la période du précédent plan stratégique, l'asset manager avait acquis ou investi dans Victory, Alpha Associates et Aixigo pour un total de 500 M€.
