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Elitech passe sous pavillon américain

Après six ans aux côtés de PAI, le fabricant d’équipements et réactifs pour le diagnostic in vitro cède l’essentiel de ses activités, soit environ 150 M€ de chiffre d’affaires, au groupe coté Bruker qui le valorise 870 M€.

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Le dernier mois de l’année 2023 aura vu se signer deux cessions industrielles auprès de groupes américains dans le secteur de la santé. En effet, après la vente de Serf par Menix à Stryker, c’est PAI Partners qui s’apprête à confier à Bruker l’essentiel des activités d’Elitech, fabricant et distributeur d’équipements et réactifs pour le diagnostic in vitro implanté en France, mais surtout en Italie et aux États-Unis où il dispose de deux sites. L’opération qui vise à céder les activités dans le diagnostic moléculaire, les systèmes biomédicaux et la microbiologie d’Elitech, soit environ 150 M€ de chiffre d’affaires et quelque 600 salariés, s’est nouée sur une valeur d’entreprise de 870 M€. L’activité de chimie clinique, basée aux Pays-Bas, reste pour l’instant dans le giron de PAI. Elitech vend ses instruments, réactifs, et logiciels aux laboratoires et aux hôpitaux à des fins de diagnostic, d’identification de facteurs de risques de maladies… Si rien n’a encore filtré sur les contours financiers de la cession de Serf, on sait d’ores et déjà que le PAI, qui contrôlait Elitech depuis 2017, va exploser ses propres records avec cette vente dont le closing devrait intervenir cet été. Il s’apprête en effet à encaisser 3,7 fois sa mise de départ, soit le meilleur multiple obtenu jusqu’alors sur son fonds VI après la cession de Refresco à KKR (3,5). Pour rappel, l’investisseur avait valorisé Elitech quelque 355 M€ en 2017, financés notamment via une dette de l’ordre de 150 M€. 

Sollicitations réitérées

En moins de six ans ans, Elitech s’est transformé sous l’impulsion de l’équipe de direction structurée autour de Christoph Gauer, en mettant l’accent sur l’internationalisation de ses activités et sur l’innovation. Avec le Covid, qui l’avait rendu visible du fait de son expertise dans les systèmes de PCR, il avait ouvert l’appétit de nombreux acteurs. PAI avait ainsi été approché dès 2020 par des industriels américains et asiatiques. L’essentiel de son chiffre d’affaires alors imputable à la crise sanitaire ayant rendu sa valorisation difficile à établir, entre autres, l’idée d’une cession avait été abandonnée. L’investisseur aurait alors choisi de stabiliser Elitech et de poursuivre son développement, y compris par la croissance externe, la société ayant acquis en 2021 l’allemand Gonotec, un acteur du marché de la technologie des osmomètres à point de congélation. Il a également accompagné le lancement sur le marché d’une nouvelle plateforme automatisée pour les laboratoires d’analyse moléculaire de moyen débit qui complétait la gamme existante (en attendant de nouvelles machines, en cours de développement, à destination des laboratoires à haut débit). Début 2023, toutefois, le sujet  de la cession d’Elitech - qui aurait vu ses profits croitre de 60 % depuis 2017 - a fait de nouveau surface avec des sollicitations renouvelées de la part d’industriels américains et asiatiques (les approches des fonds ont été repoussées). Bruker, qui mène dans le même temps l’acquisition de Phasefocus, un spécialiste britannique des algorithmes d’imagerie et de traitement d’images, a réalisé l’an passé 2,5 Md$ de chiffre d’affaires. Sa capitalisation frôle les 10 Md$.

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