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Groupe Baelen s'est construit depuis 2003 en reprenant des entreprises dans neuf pôles, parmi lesquels SoftNext dans l'édition de logiciels à partir de 2017. Cherchant à ouvrir son capital à un financier, la filiale de la holding industrielle de l'ancien banquier de HSBC Pierre Baelen a confié un mandat à la banque d'affaires londonienne Arma Partners, ayant abouti le 18 juillet avec Perwyn, autre investisseur à capitaux familiaux. La société d'investissement de la famille Perrodo, à la tête de la compagnie pétrolière Perenco, place un ticket un peu inférieur au milieu de sa fourchette habituelle comprise entre 20 et 100 M€, s'adjugeant une participation minoritaire inférieure à 30 %. L'entrée au capital se réalise en rachat de titres au Groupe Baelen, sur une valeur d'entreprise de 465 M€.
30 M€ d'Ebitda pour environ 100 M€ de revenus
« En réalisant pas moins de 30 rachats entre 2020 et 2024 [pas tous annoncés, ndlr], et quatre depuis le début d'année, SoftNext a montré un modèle d'acquisitions très efficace. Celui-ci repose sur un réseau d'apporteurs d'affaires générant un flux de dossiers significatif, et sur des dirigeants cédants assurés de ne pas voir leur société revendue et restant autonomes tout en profitant de synergies avec les autres éditeurs du groupe », décrit Mathieu Antonini, associé en charge de la France chez Perwyn. L'activité réunit 600 personnes pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 100 M€ et 30 M€ d'Ebitda sur les douze derniers mois. La dernière entreprise à avoir rejoint la filiale de Baelen est Optimizr, dont les logiciels s'adressent aux compagnies aériennes et agences de voyage. Les acteurs spécialisés dans les acquisitions de petits éditeurs ne manquent pas en France, avec Orisha, Septeo et Comet Software (Otium) parmi d'autres, ou au-delà des frontières comme le pionnier canadien Constellation Software ou le plus jeune Everfield Software très présents dans l'Hexagone. « SoftNext a bénéficié d'exemples d'autres acteurs. Dans ce métier d'empilement d'Ebitda, ils ont prouvé leur savoir-faire dans l'exécution de la stratégie », commente une source proche du dossier.
Potentiel au-delà du milliard d'euros de VE
Perwyn n'entre pas pour apporter des moyens financiers supplémentaires, le financement de la croissance externe reposant sur un emprunt de 86,7 M€ auprès de Blackrock. En revanche SoftNext, emmené par Jérémie Vinant, pourra compter sur l'expérience de l'équipe du nouvel actionnaire pour faire grandir des entreprises au-delà du milliard de valorisation, à commencer par celle de Mathieu Antonini chez Ardian avec Solina, Exosens, Grand Frais ou Unither. L'investisseur à capitaux familiaux a l'intention de sortir dans sa fourchette habituelle entre quatre et sept ans.