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Asie : Danone, Nestlé, Ventech China, Ant Group...


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© Danone China

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Agroalimentaire : Danone (France / Chine)

Le groupe laitier coté Danone aux 25,3 Md€ de revenus se dote d’un nouveau site en Chine dédié à la production de lait infantile. Cette usine, située à Qingdao (province du Shandong, Est de Chine), a été acquise auprès de Saputo Dairy Australia - filiale du groupe canadien Saputo -, qui lui cède également le droit d’utilisation de la marque Saputo sur ce marché. L'opération s’inscrit dans le cadre d’un investissement de 100 M€ pour renforcer sa présence dans le secteur de nutrition en Chine. Ce programme comprend également la création d’un nouveau centre de R&D à Shanghai pour mener des études et recherches dans la région, et le renforcement de son site de production à Wuxi (province du Jiangsu, près de Shanghai) spécialisé dans les aliments à des usages médicaux pour répondre aux besoins de patients soumis à une alimentation spécifique. La Chine représente le deuxième marché pour le groupe coté français, avec environ 10 % de son chiffre d’affaires. En parallèle, la filiale chinoise de Danone dédiée à la nutrition infantile se voit certifiée B Corp (organisation à but non lucratif), devenant la plus grande entreprise en Asie dotée de ce label.

Pour mémoire, Danone a mené peu d’opérations dans l’empire du milieu durant ces dernières années. Sa dernière acquisition remonte à 2014. Il avait alors investi 437 M€ contre un quart du producteur chinois de lait infantile Yashili, aux côtes du chinois Mengniu (lire aussi l’article : Danone pousse ses pions en Chine). En 2015, Danone avait ensuite cédé pour 150 M€ sa marque de lait infantile Dumex, en difficulté, à Yashili (lire aussi l’article : Danone se déleste en Chine).

Agroalimentaire : Nestlé / Yinlu (Suisse / Chine)

Conseillé par JP Morgan Chase, le géant suisse Nestlé a établi une short list de candidats pour la cession de sa filiale chinoise Yinlu Foods Group, producteur de conserves et de boissons. Le journal américain Bloomberg indique que cette opération pourrait rapporter au moins 400 M$. Trois investisseurs (ou consortiums) seraient intéressés : China Resources Beer, filiale de l’entreprise publique China Resources (leader dans la distribution du pays) ; Tingyi Cayman Islands Holding s’associant au fonds chinois FountainVest ; Dali Foods suivi par deux fonds compatriotes Affinity Equity Partners et Citic Private Equity. Fondée en 1985, Yinlu, disposant de cinq sites de production dans cinq provinces (Fujian, Shandong, Hubei, Anhui et Sichuan), a été acquise par Nestlé en 2011. La société chinoise produit également du café prêt à boire de la marque Nescafé dans le pays.

Internet : BlueCity / Ventech China / BlueCity (Chine)

Le réseau social LGBTQ chinois BlueCity, éditeur de l’application « Blued », a finalisé son introduction en bourse sur le Nasdaq. Le prix de son introduction a été fixé à 16 $ par American Depositary Receipt (Action de Dépositaire Américain, ADS) et deux ADS représentant une action ordinaire de catégorie A. L’opération a ainsi permis à la société chinoise de lever 84,8 M$ sur la plateforme boursière américaine. Avec l’option de sur-allocation, le montant total levé se porte à 97,5 M$. Fondée en 2011 et basée à Beijing, la société chinoise revendique plus de 49 millions d'utilisateurs inscrits dans le monde, dont 6 millions d'utilisateurs actifs par mois. Ventech China faisait partie des investisseurs historiques de BlueCity. 

Agroalimentaire : Hony Capital / PizzaExpress (Chine / Royaume-Uni)

L’enseigne anglaise PizzaExpress pourrait être reprise par ses créanciers. Dans le portefeuille du fonds chinois Hony Capital depuis 2014, la chaîne de pizza, regroupant un réseau de 600 restaurants dont 450 au Royaume-Uni, fait l’objet des renégociations de dettes. Le secteur de restauration fait face une vague de restructuring après la fermeture de plusieurs mois due le confinement luttant contre le Covid-19. Pour rappel, il y a six ans, le fonds chinois Hony avait déboursé 900 M£ (dette comprise) à son homologue anglais Cinven, pour s’emparer de l’enseigne britannique (lire aussi notre chronique précédente). Aujourd’hui, le montant de sa dette totale, bien plus élevé que la valeur d'equity, a atteint 1,1 Md£, dont une moitié auprès des prêteurs institutionnels, selon le FT

Fintech : Ant Financial (Chine)

La Famille de Ant Financial ©

La Famille de Ant Financial ©

Ant Financial, propriétaire de la plateforme de paiement mobile ultra populaire en Chine Alipay, a annoncé son projet d’introduction en bourse à Shanghai (Star Market) et à Hong Kong (HKEx). Aucun détail n’est toutefois communiqué, ni la date, ni l’objectif de levée. Le groupe devrait être rebaptisé Ant Group. Lancé par Alibaba en 2004 comme outil de paiement pour sa plateforme d'e-commerce C2C Taobao, Alipay a été séparé du groupe en 2011 pour donner naissance à Ant Financial, ce dernier est contrôlé par le fondateur du groupe Alibaba, Jack Ma Yun. Le spin-off avait été contesté par ses actionnaires, dont l’Américain Yahoo et le Japonais Softbank. Sans succès. Le groupe Alibaba détient à ce jour un tiers des titres d’Ant Financial en l'échange de l'ensemble des brevets et droits de propriété intellectuelle. L’opération annoncée au début de 2018 et approuvée par les autorités chinoises l’an dernier, facilitera son IPO (lire aussi notre chronique précédente). La dernière « méga levée » d'Ant Financial remonte à 2018, avec 14 Md$ récoltés, soit 4 Md$ de plus que le montant escompté. L’opération a été réalisée auprès du fonds souverain de Singapour, GIC et de la société d'investissement singapourienne Temasek, ainsi que du fonds souverain malaisien Khazanah Nasional, du régime de pensions du Canada CPPIB et de fonds américains dont Warburg Pincus et General Atlantic. La base de valorisation s'élevait à 150 Md$ selon les médias, un record dans le non-coté (lire aussi notre chronique précédente).

Ant Financial revendique aujourd’hui 900 millions d’utilisateurs par an, dont 600 millions possédant un compte sur sa plateforme d’épargne Yu’E Bao. Ant Financial n’a jamais publié de bilan financier jusqu’ici. D’après les rapports financiers d’Alibaba, au T4 de l’an dernier, Ant Financial a enregistré un résultat net de 2,2 Md$. Sur son exercice clos en mars dernier, l’asset management, l’épargne et l’assurance représentaient par ailleurs 50 % du chiffre d’affaire d’Ant Financial. En termes de la valorisation lors de l’IPO, les analyses évoquaient un chiffre proche de celui de son homologue américain PayPaldont la capitalisation boursière s’affiche aujourd’hui plus de 200 Md$

Loisirs : Cirque du soleil (Canada)

Le Cirque du soleil, jusqu’ici détenu par TPG Capital (60 %), Fosun (20 %) et la Caisse de dépôt et placement du Québec, est acquis par ses créanciers. Avec l’annulation de spectacles en raison de la pandémie mondiale, la troupe de saltimbanques québécois, née en 1984 et employant près de 5 000 acrobates et techniciens, a dû demander la protection des tribunaux. L’accord conclu avec ses créanciers prévoit une injection de 300 à 375 M$ et une réduction de dette de 1,1 Md$ à 300 M$. Ce nouvel accord remplace celui conclu fin juin dernier avec ses actionnaires actuels (TPG, Fosun et la Caisse de dépôt et placement du Québec), l’ancien accord a été contesté par les créanciers qui estimaient la somme de dette récupérée non suffisante.

Bonne semaine !

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