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Asie : Ipackchem, Groupe ADP, Holcim Philippines, N26, Axa Tower, ALD...


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© Ipackchem

© Ipackchem

Industrie : Ipackchem / JRB Packaging (France / Chine)

Malgré le contexte d'incertitude lié à la pandémie mondiale de Covid-19, Ipackchem reste actif dans sa politique de croissance externe. Dans le portefeuille de Sagard depuis un LBO en février 2017 pour une valorisation proche de 100 M€, le fabricant d'emballages plastiques pour l'agrochimie et la parfumerie est parvenu, en avril, à finaliser l'acquisition de la société chinoise JRB Packaging (lire aussi l’article CFNEWS : Ipackchem s'étend dans l'Empire du Milieu). La cible, qui a été fondée en 1995 comme JV par le hongkongais Rotam Group, le britannique Boxmore International (aujourd’hui filiale de Chesapeake) et le chinois Jiangsu Agrochemical Group, se spécialise dans la conception, la production et la commercialisation de produits en plastique rigide et de solutions d'emballage personnalisées. Son outil industriel comprend deux sites de production à Kunshan (près de Shanghai) et à Tianjin pour un effectif d'environ 400 employés et un chiffre d'affaires de 45 M€. Conseillé par Min Liu via sa boutique M&A Eurasia Invest Advisory, Ipackchem finance cette opération de croissance externe en utilisant la dette unitranche du montage de 2017. A l'issue de cette acquisition, le groupe français fait grimper ses revenus à plus de 120 M€ contre près de 70 M€ au moment de l'entrée de Sagard.

Corporate Finance : idi Emerging Markets Partners / CMC Capital Partners (France / Chine)

Après son premier closing à 103 M$ pour son fonds idi EM IV en novembre dernier, idi Emerging Markets Partners vient de réaliser un premier investissement dans un véhicule chinois CMC Capital Partners III, géré par CMC Capital Partners spécialisé dans les TMT (lire aussi : Premier closing pour le fonds idi EM IV). idi Emerging Markets Partners s'est engagé à injecter 10 M$ dans un véhicule dont le montant de levée s’élevant à 950 M$. Fondée en 2010 et basée à Shanghai, Beijing et Hong Kong, la société de gestion chinoise gère aujourd'hui 2,5 Md$ via trois véhicules libellés en dollar américain et deux véhicules en yuan (devise chinoise).

Transports : TAV Airports, Groupe ADP / aéroport d’Almaty (Turquie, France / Kazakhstan)

© Aéroport d'Almaty

© Aéroport d'Almaty

L’arrêt des vols commerciaux et le lent retour à la normale qui s’annonce n’a pas freiné TAV Airports dans sa politique de développement. Le gestionnaire turc de plateformes aéroportuaires, détenu à hauteur de 46,12 % par Groupe ADP depuis 2017, fait l’acquisition de la totalité des parts de l’aéroport international d’Almaty au Kazakhstan, en partenariat avec le russe VPE Capital. TAV Airports sera actionnaire de ce consortium à 75 % minimum. La finalisation de cette opération signée le 7 mai dernier, est attendue au cours des prochains mois, mais la valorisation de l’aéroport et des activités connexes de carburant et de services est d’ores et déjà fixée à 415 M$, soit 384 M€ (lire aussi l’article CFNEWS IMMO & INFRA : TAV Airports s’envole au Kazakhstan).

Robot : Robocath / MicroPort (France / Chine)

Robocath, concepteur rouennais d'une plateforme d'assistance robotique médicale, signe un tour de 40 M€, mené par le groupe chinois MicroPort, coté à Hong Kong, valorisant la medtech près de 110 M€. En une opération, Robocath multiplie par trois les fonds qu'il avait collectés, soit 13 M€ depuis son tour d'amorçage en 2013. Le groupe international MicroPort, basé à Shanghai, concepteur et fabricant de dispositifs médicaux, apporte à lui seul 25,3 M€. Cette somme lui permet de s'adjuger 23,19 % des titres de Robocath, valorisé ainsi, post-money, près de 110 M€. Viennent ensuite ses compatriotes Zhejiang United Investment Group, via son fonds Silk Road Fund, en partie consacré à la santé, et TUS-Holdings, mobilisant son fonds luxembourgeois CLIIF, déjà présent au capital de Stilla Technologies. Robocath séduit également de nouveaux investisseurs français. CS Group à l'instar d'Anaxago, rejoignent les nombreux sponsors historiques de la medtech, parmi lesquels les plus récents, à savoir Caisse d’Épargne Innovation, Crédit Agricole Innovation et Unexo, mais également Normandie Participations, M Capital Partners, Supernova Invest, ainsi que GO Capital et NCI.

En parallèle, le chinois MicroPort et Robocath vont également créer une joint venture, qui sera détenue à 51 % par le groupe chinois et le solde pour la scale-up tricolore, elle aura pour but d'assembler les composants de la plateforme, mais aussi sa commercialisation (lire aussi l’article CFNEWS : Robocath va opérer en Asie).

Mode : Sonia Rykiel (France)

La cession des actifs de la marque de prêt à porter féminin a été finalisée auprès des frères Dayan, Eric et Michaël, qui la relancent sur les réseaux sociaux. Co-fondateurs de Showroom Privé dont ils ont quitté la direction opérationnelle (tout en conservant un pourcentage au capital), les frères Dayan ont repris la marque, quelque 400 titres de propriété intellectuelle, des archives considérables et des stocks, notamment la collection automne-hiver 2019-2020 qui n’a pas quitté les rayons, la société ayant été liquidée en juillet dernier. Créée en mai 1968 par la styliste décédée en 2016, la marque Sonia Rykiel avait cédé, en 2012, 80 % de son capital à Fung Brands, une filiale de First Heritage Brands (qui coiffe notamment Delveaux et Clergerie), lequel s’était porté à 100 % quatre ans plus tard. La marque, qui au début des années 2010 affichait quelque 90 M€ de chiffre d’affaires et un volume de recettes de l’ordre de 200 M€ s’étant concentrée sur ses propres boutiques en délaissant le wholesale ne réalisait plus en 2018 que 35 M€ de chiffre d’affaires et déplorait pas loin de 30 M€ de pertes. Le process n’a pas abouti et la société a été placée en redressement judiciaire en avril avant d'être liquidée à l’été, entrainant plus de 130 personnels dans sa chute (lire aussi l’article CFNEWS : Sonia Rykiel re-tricote son avenir).

Matériel médical : Lumibird / Ellex (France / Australie)

Fort d'un chiffre d'affaires de 110 M€, Lumibird, fabricant breton coté de lasers à usage professionnel, a obtenu l’avis favorable des actionnaires de l’australien Ellex, coté à Sydney, pour l’acquisition de son pôle laser et ultrason d’Ellex, valorisé environ 62 M€. Il espère finaliser l’opération mi-2020, sous réserve des approbations des autorités de plusieurs pays. Lumibird, employant plus de 560 salariés, intégrera la cible dans Quantel Médical, une de ses filiales, pour former un nouvel acteur de laser et ultrason pour le diagnostic et le traitement des maladies oculaires. L'ensemble réalisera à horizon 2021 un chiffre d’affaires de 90 M€ (lire aussi l’article : Lumibird en bon chemin vers l'Australie).

Construction : LafargeHolcim (France, Suisse)

Holcim Philippines © Holcim 2019

Holcim Philippines © Holcim 2019

N’ayant pas obtenu l’approbation à temps des autorités locales, le groupe coté franco-suisse LafargeHolcim n'a pas cédé ses 85,7 % du capital des activités aux Philippines à San Miguel Corporation. L’accord avait pour mémoire été conclu le 11 mai de l’an dernier pour une valorisation de 2,15 Md$ (soit environ 2 Md€). La cession fait partie de ses efforts de désendettement en Asie du Sud-Est. Le cimentier entendait quitter ces marchés, qualifié d’hyper-compétitif, il s’est déjà retiré des plusieurs pays, dont l’Indonésie, la Malaisie et Singapour (lire aussi notre chronique précédente). Toutefois, il n’a pas donné de détails sur la suite. Selon son dernier bilan trimestriel, le groupe cimentier a enregistré un recul de 3,3 % de son chiffre d’affaires (5,293 milliards de francs suisses) au T1 cette année et une décroissance de 2,6 % de résultat opérationnel. Malgré la conjoncture économique, un dividende de 2 francs suisse par titre a été approuvé par la dernière AG.

Fintech: N26 (Allemagne)

La néobanque allemande N26, basée à Berlin, réalise l’extension de sa Série D de plus de 100 M$, qui rajoute deux levées dans la même série de 300 M$ et 170 M$ annoncées respectivement en janvier et juillet de l’an dernier. L’opération valorise la fintech 3,5 Md$ et porte le montant total des levées à 770 M$ depuis sa naissance. La nouvelle levée de 100 M$ est effectuée auprès de tous ses investisseurs principaux, dont le géant chinois Tencent Holdings, coté à Hong Kong, et le VC new-yorkais Valar Ventures. Fondée par Valentin Stalf et Maximilian Tayenthal en 2015, la cible revendique aujourd’hui 5 millions de clients sur 25 marchés (lancé en France en 2017 et aux États-Unis en 2019), dont 1,4 millions dans l’Hexagone.

Internet : NetEase (Chine)

Après le groupe d'e-commerce chinois JD.com (lire aussi notre chronique précédente), un autre groupe chinois coté au Nasdaq prépare sa cotation secondaire à Hong Kong. Connu par ses services dans l’email et le jeu en ligne massivement multijoueur en Chine, NetEase, dont la capitalisation boursière atteint plus de 46 Md$, a mandaté trois banquiers pour cette opération : CICC, Credit Suisse et JP Morgan, selon le Reuters. D’après l’agence britannique, cette cotation secondaire permettrait au groupe chinois de réunir au maximum 2 Md$ sur la place boursière de Hong Kong. Très récemment, JD.com, qui affiche à ce jour capitalisation boursière au Nasdaq de 69 Md$, vient de déposer sa demande de cotation secondaire pour collecter 3 Md$ à Hong Kong, en s’appuyant sur l’expertise de la Bank of America Corp, CLSA et d’UBS. Pour mémoire, en novembre dernier, Alibaba avait déjà réussi en novembre dernier sa cotation secondaire dans la même place avec une levée de près de 13 Md$ (lire aussi notre chronique précédente).

Immobilier : Alibaba / Axa Tower (Chine / Singapour)

AXA Tower © Perennial Real Estate

AXA Tower © Perennial Real Estate

Alibaba, coté à New York et Hong Kong, devrait racheter 50 % de la tour Axa Tower à Singapour pour 600 M$ auprès d’un consortium mené par Perennial Real Estate, foncière cotée à Singapour, valorisant le gratte-ciel de bureaux 1,2 Md$. L’opération représente la plus grosse acquisition dans la cité-État depuis 2017. S’étendant sur 52 étages, la propriété, achevé en 1986, abrite le siège social de l’e-commerçant Lazada, filiale d’Alibaba en Asie du Sud-Est, l'assureur français Axa et le BOC Aviation, filiale de la Bank of China. Elle ferait également l’objet d’une opération d’extension pour faire la tour passer de 1,05 million de pieds carrés (97,5 K m2) de surface à 1,24 million de pieds carrés (115,2 K m2) lorsque l’accord se concrétise plus tard cette année. A part sa filiale Lazada, Alibaba est bien présent à Singapour. C'est le deuxième actionnaire de l’opérateur postal local Singapore Post. Ant Financial, la société sœur d'Alibaba, est l'une des sociétés figurant sur la liste restreinte pour la licence bancaire numérique.

Santé beauté et services associés : Bain Capital / Nichii Gakkan (États-Unis / Japon)

Une opération de buyout d’1 Md$ se prépare au Japon malgré le contexte économique tendu à cause de la pandémie mondiale de Covid-19 . Cotée et basée à Tokyo, Nichii Gakkan, société de maisons de retraite et des salons de toilettage pour animaux domestiques fondée en 1968, fait l’objet d’une opération de MBO pour une valorisation d’1 Md$ en vue d’un retrait de la cote. Le consortium mené par le management et le fonds Bain Capital a déjà trouvé un accord pour acheter 44 % du capital auprès de la famille fondatrice et il rachètera le solde au prix de 1500 yens (environ 14$) par titre à d’autres actionnaires, qui comprennent notamment le fonds singapourien Effissimo. L’offre représente une prime de 39 % par rapport au cours moyen du mois dernier. Bain investirait 27 milliards de yens (253 M$) dans l’opération, qui serait complété par des dettes d'un montant total de 98,6 milliards de yens (927 M$) contractées auprès de quatre établissements : MUFG, Mizuho Financial Group, Sumitomo Mitsui Financial Group et Nomura Capital Investment. Employant aujourd’hui près de 36 000 salariés repartis entre une centaine d’implantations au Japon, Nichii Gakkan a réalisé un chiffre d’affaires de 287,882 milliards de yens (2,3 Md€) pour l’exercice clos en mars 2019.

Et aussi :

ALD, loueur longue durée de véhicule coté et filiale de Société Générale, ne perd pas de vue le marché asiatique. Après la cession complète de ses activités en Chine ALD Fortune en décembre dernier, le groupe coté revient sur le marché chinois (lire aussi notre chronique précédente). Il a signé un nouveau partenariat avec Wheels et Shouqi Car Rental & Leasing pour de nouvelles activités B2B en Chine. Le mois dernier, le loueur français venait de créer une joint-venture avec Mitsubishi UFJ Lease & Finance en Malaisie.

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