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Asie : Kidiliz, Crédit Agricole, Promethera, ARM, Tencent...


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Kidiliz

Kidiliz

Mode : Kidiliz (France)

Kidiliz Group, à la tête de nombreuses marques comme Catimini, Absorba, Z, Paul Smith Junior ou Kenzo Kids etc, a été placé en redressement judiciaire la semaine dernière. La procédure, qui pourrait toucher plus de 250 salariés entre Loire et Rhône en France, témoigne encore une fois la difficulté pour des entreprises déjà fragiles à surmonter à l'heure de l’épidémie de Covid-19. Propriété du groupe chinois Zheijiang Semir Garment (Semir) via une acquisition de 110 M€ il y a deux ans (lire aussi : Kidiliz rejoint l'Empire du Milieu), le groupe dédié à la mode enfantine n’a pas réussi à garder son rythme de croissance. Son chiffre d’affaires est passé de 427 M€ en 2017 à 391 M€ en 2019 (dont 48 % réalisé en France et 52 % à l'international). Cette année, le chiffre d'affaires devrait avoisiner les 260 M€ selon le groupe. Employant 2 600 salariés dans le monde (dont 1 600 en France) reparti entre un réseau de 9 482 points de vente, le groupe est entré dans une période d'observation pour une six mois, l'appel d'offres sera clos début octobre. Pour mémoire, en juin dernier, Naf Naf, qui avait été acquis il y a deux ans à peine après son rachat par un industriel chinois, Shanghai La Chapelle, pour une valeur de 52 M€, a été reprise à la barre du tribunal de commerce de Bobigny par son fournisseur, le groupe SY Corporate (lire aussi l’article : Naf Naf repris par son fournisseur).

Services Financiers : Crédit Agricole (France / Chine)

Après une première émission d’1 milliard de yuans en Chine sous le format Panda bond en décembre dernier (lire aussi notre chronique précédente), Crédit Agricole SA a réussi sa seconde tranche d'émission de titres senior préférés de maturité 3 ans au taux fixe de 3,5 % pour un montant de 1 milliard de yuans (équivalent à 123 M€). Une émission obligataire Panda est émise sur le marché local chinois par un émetteur étranger, libellée en yuan chinois. L’opération, auprès d’investisseurs chinois et internationaux et de la plateforme Bond Connect à Hong Kong qui connecte les deux plateforme China Foreign Exchange Trade System et HKEx, a pour objectif de financer sa filiale chinoise entièrement détenue, Crédit Agricole CIB (China). Le taux de couverture du livre d’ordres s’élevait à près de 1,64 fois.

Les deux émissions font partie du programme de Panda bond, structuré avec un plafond de 5 milliards de yuan (640 M€). Le groupe financier français est ainsi un émetteur régulier sur le marché Panda en plein essor. L’opération a été conseillée par sept grandes banques publiques chinoises ou leurs filiales avec Bank of China, chef de file (Lead Bookrunner), Agricultural Bank of China, China Construction Bank, Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), Citic Securities, China International Capital Corporation (CICC) et China Merchants Bank, chefs de file associés (Joint-Lead Bookrunners). Les obligations Panda de Crédit Agricole ont obtenu la notation domestique AAA de l'agence chinoise de notation Chengxin International Credit Rating.

Biotech : Promethera (Belgique / Chine)

Promethera

Promethera

La biotech belge Promethera, spécialisée dans les thérapies cellulaires des maladies du foie par cellules souches et par anticorps, se trouve dans une situation d’urgence après le départ brutal du CEO John Tchelingerian, du CFO Bertrand Lellouche et du président du conseil d'administration, l'Américain Charles Dimmler. Son fondateur Étienne Sokal, hépatologue à l’UCL, et directeur médical et scientifique de la biotech, a pris la houlette temporaire. Pour mémoire, l’an dernier, la biotech basée à Mont-Saint-Guibert avait réussi levée plus de 47 M€, un tour mené par la sogo shosha nippone Itochu avec un ticket de 10 M€ (lire aussi notre chronique précédente), suivi par plusieurs investisseurs japonais tels que Ci:z Investment, Mitsui, Sony Innovation Fund. L’intention était de réaliser son IPO à Tokyo, un report du projet a rencontré l’épidémie du Covid-19, qui a aggravé la situation financière déjà difficile. En juin dernier, un fonds hongkongais, Co-High Investment Management, investisseur historique, a volé une première fois au secours de la biotech belge en amenant un partenaire chinois, le holding d’investissement Hao Tian, coté à Hong Kong. Ce dernier a apporté 5 M€ pour remettre un ticket supplémentaire de 5 M mais à conditionner à condition que Promethera trouve un complément de 10 M, selon le journal belge L’Echo. La rescousse chinoise semble ouvrir une perspective de l’IPO à Hong Kong, une première pour une société belge.

Semi-conducteur : Nvidia / ARM / SoftBank (États-Unis / Royaume-Uni / Japon)

Après une détention de quatre ans (lire aussi notre chronique précédente), le conglomérat télécom japonais SoftBank a conclu un accord pour vendre ARM Holding au géant de semi-conducteur américain Nvidia pour 40 Md$. Fondée en 1990 et basée à Cambridge, la cible se spécialise dans le développement de processeurs d'architecture 32 bits et d'architecture 64 bits de type RISC, pour un chiffre d’affaire de près de 1,5 Md$. Le paiement comprend 21,5 Md$ de titres de Nvidia, faisant SoftBank le plus important actionnaire du groupe américain, et 12 Md$ en cash. L’opération reste soumise à l’approbation des autorités britanniques. Pour mémoire, SoftBank avait acquis ARM en 2016 via une OPA de 23,4 Md£ (31 Md$). En raison des investissements comme WeWork et Uber et de l’impact financier de l’outbreak du covid-19, le groupe de Masayoshi Son affronte un vrai enjeu financier. Il souhaiterait transformer ses activités en société de gestion et asset manager, et étudie également une opération de retrait de la cote de Tokyo.

Et aussi :

Implantation de Tencent en France

Tencent Cloud

Tencent Cloud

Après un rythme intensifié d'investissements en 2020 dans l’hexagone (Voodoo, Lydia, Qonto et Universal Media Group), le géant numérique chinois Tencent, coté à Hong Kong, vient d’implanter sa première activité en France, cloud. Installé dans la tour Pacific à la Défense (Puteaux), le groupe chinois va affronter des concurrents comme Amazon, Google, Microsoft, ou encore son compatriote Alibaba, dont son entité Alibaba Cloud est présente à Paris (Cloud Business Center sur la rue Ménars). 

Accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et le Japon

Après les accords conclus avec la Corée du Sud, le Chili, la Suisse, l'Islande ou la Norvège, le Royaume-Uni prépare son Brexit en concluant un nouvel accord de libre-échange avec le Japon. Censé entrer en vigueur le 1er janvier, L’accord permettra aux entreprises britanniques d'échapper aux droits de douane sur 99 % de leurs exportations vers le Japon, faisant bénéficier notamment à l'industrie, aux secteurs agroalimentaire et technologique. Jusqu’ici, le Royaume-Uni tire avantage de l'accord entre l'UE et le Japon, entré en vigueur en 2019 mais jusqu'à fin décembre prochain. L’accord est signé dans un contexte où les négociations entre l’Angleterre et l’UE patinent. Le Royaume-Uni ambitionne toujours de signer avant la fin de l'année de nouveaux accords commerciaux avec le bloc européen, aussi avec ses autres partenaires, principalement les États-Unis.

Bonne semaine.

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