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Bulletin Hebdo Asie : Bureau Veritas, Centigon, Sunpartner, Paytm, Li Ka-Shing, HSBC, Qeelin ...


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Chronique Asie, CFNEWS

L'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie compilée par nos analystes... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

- Les Deals -

Services & conseils aux entreprises : Bureau Veritas / Ningbo Hengxin (France / Chine)

Après le rachat de 70% du Chinois Shandong Chengxin, Bureau Veritas acquiert 70 % du capital de la société chinoise Ningbo Hengxin Engineering Testing (Ningbo Hengxin), spécialisée dans le contrôle non destructif et les analyses métallurgiques. Créée dans les années 1970, la cible, basée à Ningbo (près de Shanghai), est située dans le centre pétrochimique et de raffinage de Zhenhai, l'un des plus grands centres pétrochimiques en Asie. Avec un effectif de 330 personnes, elle intervient principalement à l'est de la Chine, et a réalisé, l’an dernier, un chiffre d'affaires d'environ 16 M€. Cette nouvelle acquisition apporte au groupe français des capacités supplémentaires en matière d’inspection des équipements et infrastructures pétrochimiques en Chine.

Automobile : Dongfeng / Carat Security Group / Centigon France (Chine / France / Amérique Latine)

Dongfeng, actionnaire significatif de PSA à 14 % et constructeur automobile public chinois s'offre le spécialiste du blindage de véhicules - civils et militaires - Carat Security Group, incluant sa filiale carrossière française Centigon, pour un montant confidentiel. Basé à Lamballe (Côtes d'Armor) avec 170 salariés, Centigon effectue le blindage de véhicules protégés contre les armes de poing, les fusils d'assaut, les explosifs ou les effets de souffle. Parmi les clients du groupe se retrouvent des chefs d'Etat, des dirigeants de multinationales, des transporteurs de fonds. La filiale française a réalisé l’an dernier un chiffre d'affaires de 34,4 M€, sur 90 M€ pour l'ensemble du groupe Carat Security. Pour rappel, né après un rapprochement en 2008 entre le belge Carat Duchatel et Centigon, le groupe Carat Security est détenu jusqu’ici par des investisseurs nord-américains. Il s'est récemment séparé de sa filiale belge en difficulté, et dispose encore des usines à Caracas au Venezuela, à Sâo Paulo au Brésil, à Bogota en Colombie et à Monterrey au Mexique. Employant 800 personnes, les six usines en France et en Amérique Latine devraient être maintenues par le nouveau propriétaire chinois.

Pour rappel, la société lamballaise avait, en 2001, reprise par son homologue américain, puis en 2007, par le britannique, BAE Systems, qui achetait l'ensemble du groupe américain et donc la filiale lamballaise de Centigon. Un an plus tard, Centigon a été racheté par le groupe belge Carat Duchatel.

Energie solaire : Sunpartner / Ntt Docomo (France / Japon)

Le concepteur aixois de technologies solaires innovantes Sunpartner finalise la première tranche de 4 M€ de son sixième tour de table 8 M€, qui avait été lancée après l’été 2014. Ntt Docomo Ventures, la société de capital risque de l’opérateur de téléphonie japonais, participe à ce tour, qui devrait être finalisé au deuxième trimestre 2015 pour atteindre un montant total de 8 M€. Des discussions sont en cours pour la seconde tranche nécessaire à la clôture de cette augmentation de capital. Après cette opération, Sunpartner aura levé un total de 35 M€ depuis sa création en 2008.

Présidé par son fondateur Ludovic Deblois (photo ci-contre), le groupe français se développe activement au Japon, des premiers partenariats commerciaux ont déjà été signés l’an dernier pour intégrer ses technologies Wysips dans des téléphones mobiles ou des coques : il s'agit d'une technologie photovoltaïque transparente, qui est capable de produire de l’énergie, et par conséquent, d'augmenter l'autonomie de nos objets mobiles. L’investissement du LP nippon est primordial pour accompagner l’ouverture d’un bureau au Japon début cette année et y signer encore de nouveaux accords commerciaux. Grâce au nouvel investisseur, Sunpartner bénéficie du leadership de Ntt Docomo au Japon et de son réseau d’affaires pour y trouver les partenaires stratégiques et commerciaux adéquats.

La nouvelle levée de fonds de 8 M€ permet l’ouverture de nouveaux bureaux à l’international, afin d’industrialiser les technologies de Sunpartner. Les premiers produits intégrant les technologies Wysips seront lancés cette année dans le secteur de l’affichage, des enseignes, des coques, des montres intelligentes, du verre intelligent ou encore des smartphones. Ce financement permet aussi à Sunpartner de continuer à investir en R&D sur les projets Li-Fi (Light Fidelity), Sol-Tex (textile photovoltaïque), et Purple Sun (destiné aux serres).

Internet & Paiement en ligne : Alibaba / One97 (Chine / Inde)

Le géant d’internet chinois Alibaba est entré en négociations avancées pour prendre une part de participation significative dans le groupe indien One97 Communications, propriétaire de la plate forme de paiement en ligne en Inde, Paytm. Alibaba et la plateforme chinoise de paiement en ligne Alipay devraient détenir ensemble entre 30 et 40 % d’One97 contre 500 ou 550 M$, si l’opération aboutit. Fondé en 2000 par Vijay Shekhar Sharma, la plateforme indienne avait déjà établi trois tours de table avec plus de 35 M$ levé auprès du VC chinois Saif, et des américains Intel Capital et SAP Ventures (Sapphire Ventures). Elle se revendique comme le leader dans le secteur de paiement en ligne en Inde avec 20 millions de clients. Malgré un grand nombre d’internautes en Inde, l’e-commerce y est aujourd’hui relativement moins développé par rapport à la Chine et aux Etats-Unis. Mais selon CLSA, le volume de chiffre d’affaires d’e-commerce indien devrait s’élever à 44 Md$ d’ici 2018.

Pour mémoire, l’an dernier, les sociétés indiennes d’e-commerce avait connues de grandes réussites pour leurs levées de fonds : le site d’e-commerce indien Flipkart avait levé 1 Md$ sur une base de valorisation de 7 Md$ lors de son septième tour (lire aussi notre bulletin précédent), son concurrent et compatriote Snapdeal avait, de sont côté, récolté 627 M$ auprès du groupe japonais SoftBank, dirigé par l’homme le plus fortuné du japon Masayoshi Son (lire aussi).

Industrie & Immobilier : Li Ka-Shing (Chine)

A l’âge de 87 ans, le magnat hongkongais Li Ka-Shing a repris son titre d'homme le plus fortuné d’Asie avec 30,4 Md$, il a détrôné Jack Ma Yun, le fondateur d’Alibaba, qui est resté à la tête du classement seulement deux mois. Grâce à un projet de restructuration d’envergure des sociétés de son empire, qui a été annoncé au début de cette semaine et a reçu, tout de suite, le soutien des investisseurs, les cours de Cheung Kong Holdings et de Hutchison Whampoa se sont envolés respectivement de 14,7 % et de 12,5 % lundi dernier à la bourse de Hong Kong, qui a concomitamment rajouté 2,2 Md$ de fortune au profit du « superman » Li.

Selon le scénario prévu, Cheung Kong Holdings et Hutchison Whampoa devraient fusionner. Le nouvel ensemble « Cheung Kong Hutchison » devrait se séparer quasiment de tous ses actifs immobiliers, qui sont principalement situés en Chine continentale et à Hong Kong, pour créer une nouvelle société Cheung Kong Properties. Cette dernière devrait s’introduire prochainement à la bourse et développer une nouvelle activité de location d’avions. En raison du dégonflement de la bulle immobilière, les sociétés contrôlées par Li Ka-Shing ont encaissé beaucoup de cash l’an dernier à travers des cessions immobilières en Chine continentale. Les désinvestissements de l’homme d’affaires hongkongais ont même provoqué une panique sur le marché immobilier chinois. Grâce à ces cessions, la nouvelle société Cheung Kong Properties diversifiera son business dans la location d’avions, avec le pari que le tourisme chinois monte en puissance (lire notre bulletin précédent : Cheung Kong Holdings investit près de 2 Md$ pour acheter des avions).

Par ailleurs, Li Ka-Shing s’associe aux autres principaux actionnaires pour créer une nouvelle holding aux îles Caïmans. Cette dernière devrait détenir Cheung Kong Holdings, puis absorber 50 % de Hutchison Whampoa, qui est sous contrôle de Li Ka-Shing depuis 1979 avec, à l’époque, le soutien de HSBC. Ces deux sociétés sont immatriculées à Hong Kong. Une nouvelle holding devrait, d’une part, faciliter l’attribution de dividendes aux investisseurs ; d’autre part, simplifier la succession de son empire des sociétés, bâtie depuis une quarantaine d’années, à ses héritiers. Son fils ainé, Victor Li Tzar-kuoi, vice-président de Cheung Kong Holdings et co-président du groupe canadien Husky Energy, devrait prendre la direction de Cheung Kong Hutchison et de Cheung Kong Properties.

A l’issue de cette restructuration d’envergure, la famille de Li Ka-Shing devrait réduire sa part de 43 % dans le nouvel ensemble à environ 30 %.

Services financiers : RBS Asia (Angleterre / Asia)

Le groupe bancaire britannique Royal Bank of Scotland souhaiterait se désengager de ses activités bancaires corporate en Asie, selon Bloomberg. Après la crise financière en 2008, le gouvernement anglais avait injecté 45 Md£ (68,3 Md$) dans la banque contre 81 % du capital. La banque écossaise devrait reprendre une grande partie des parts détenues par le gouvernement britannique afin de récupérer son caractère de banque privée. Pour ce faire, la banque s’est engagée dans un série de mesures pour réduire les dépenses ainsi que dans plusieurs cessions pour réunir des liquidités. Cette cession de la branche corporate asiatique devrait menacer environ 2000 emplois. Mais la banque anglaise compterait conserver la branche à Singapour avec ses activités fixed income libellées en dollar, euro et yen.

- Nominations -

Banque : HSBC (Hong Kong)

Selon le Financial Times, HSBC devrait nommer de nouveaux patrons pour la zone de la Grande Chine. Après 18 ans passés chez HSBC, le CEO à Hong Kong Anita Fung quittera ses fonctions en février prochain, alors que le CEO de HSBC China Helen Wong (photo ci-contre) - vétéran de HSBC depuis 22 ans -, en charge d’activités en Chine continentale, dirigera temporairement la branche hongkongaise. HSBC elle-même et sa filiale hongkongaise Hang Seng Bank captent environ un tiers de marché de crédit et d’épargne à Hong Kong. L’an dernier, la banque sino-anglaise a réalisé un résultat avant impôt et taxes de 8,1 Md$ à Hong Kong, qui représentait plus d’un tiers de ses résultats mondiaux, ses autres activités asiatiques, y compris en Chine continentale, contribuant pour un autre tiers de ses résultats. Selon des sources proches du dossier citée par le FT, Helen Wong prendra la direction de HSBC dans la Grande Chine, elle sera sous la direction du CEO en Asie-Pacifique, Peter Wong. A l’âge de 63 ans, ce dernier a déjà prolongé deux fois son départ à la retraite. Son mandat sera valable jusqu’à la fin de cette année. Plusieurs média chinois évoquent que Helen Wong pourrait être l'un des candidats pour la nouvelle direction de HSBC en Asie.

Société : Qeelin (Chine)

Kering nomme Christophe Artaux (photo ci-contre) en tant que Directeur général de la marque de joaillerie chinoise Qeelin, il remplace Guillaume Brochard, le co-fondateur de l'entreprise. Diplômé de Reims Management School, ce nouveau DG a débuté sa carrière en tant qu’auditeur financier au sein du cabinet Coopers & Lybrand, aujourd’hui PwC. Il a ensuite passé quatre ans dans des postes d’audit interne et de direction financière au sein du Groupe Yves-Rocher. En 2000, il avait rejoint le groupe LVMH, où il a exercé pendant plus de treize ans au sein de la division Montres & Joaillerie, notamment pour les marques Hublot et TAG Heuer. Pour rappel, Kering avait pris une part majoritaire dans la marque chinoise Qeelin à la fin de 2012, qui avait réalisé environ une trentaine de millions d'euros de chiffre d’affaires (lire aussi notre bulletin précédent).

Bonne semaine à tous.

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