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Bulletin Hebdo Asie : Meinian, Rakuten, Simcere, China Construction Bank, Fosun, Xiaomi ...


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Chronique Asie, CFNEWS

Chaque semaine, CFnews vous propose l'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie et "cross-border" et les nominations...

Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine ?

- Les Deals -

Santé et Services associés : Meinian - Carlyle - Ping An - Sino French Fund Cathay Capital PE (Chine/USA/France)

Le groupe chinois Meinian Onehealth Healthcare (Meinian), spécialiste d’examens cliniques, a reçu une enveloppe de 300 millions de yuans (38 M€) des trois investisseurs, l’historique Carlyle, l’assureur chinois Ping An, accompagnés du fonds franco-chinois pour les PME, Sino French Fund, géré par Cathay Capital Private Equity (lire aussi l’article CFNEWS: Un fonds franco-chinois pour les PME). Créée en 2004, la cible offre des services d’examens cliniques, par exemple de dépistage, à ses clients particuliers et d’entreprises. Disposant de 100 cliniques dans une quarantaine de villes chinoises et basée à Shanghai, elle a enregistré un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard de yuans (120 M€) l’an dernier, soit une croissance de 50 %.

Pour rappel, en août 2012, elle a cédé une part minoritaire de 13,5 % au véhicule régional chinois de Carlyle, Beijing Carlyle Investment Center. Libellé en devise chinoise yuans, ce dernier, doté de 3,2 milliards de yuans (400 M€) sous gestion, avait été lancé, en 2011, par la firme américaine et la municipalité pékinoise.

Selon Reuters, le marché des examens cliniques chinois compte aujourd’hui un chiffre d’affaires d’environ 50 milliards de yuans (6 Md€). Au mois d’avril, Goldman Sachs et le fonds souverain singapourien GIC Private ont investi 100 M$ dans le concurrent de Meinian, iKang (lire aussi notre bulletin précédent : Goldman Sachs et GIC Private investissent 100 M$ dans iKang).

Internet & Vidéo : Rakuten - Viki (Japon/France/USA)

Le géant japonais du commerce en ligne Rakuten s’offre la plateforme internationale de vidéo en ligne Viki pour environ 200 M$ selon la presse nippone. Fondée par l’américain Razmig Hovaghimian et basée aujourd’hui à Singapour, la cible propose des séries télévisées, des films et des clips sous-titrés dans de nombreuses langues. En comptant une quarantaine de collaborateurs, elle s’appuie plutôt sur sa communauté de spectateurs, soit des milliers de traducteurs amateurs, pour sous-titrer des contenus dans plus de 160 langues. Jusqu’alors, 400 millions de mots, notamment des soap operas sud-coréens et taïwanais, ont été traduits dans la plateforme. Pour mémoire, en 2010, Rakuten avait racheté le groupe français de l’e-commerce PriceMinister. Il avait ensuite acquis successivement l'américain Buy.com et l'anglais Play.com, également la marque des liseuses Kobo, l'un des concurrents du Kindle d'Amazon (Kobo fournit des liseuses électroniques au français FNAC). Ne s’endormant pas sur son succès dans l’e-commerce, le nippon Rakuten souhaite s’élargir sur le segment des contenus numériques pour rivaliser le géant américain Amazon.

Produits pharmaceutiques : Simcere - Hony (Chine)

Simcere, un groupe chinois pharmaceutique coté à New York, fait l’objet d’un MBO à travers une OPA, le valorisant 490 M$. L’offre, soit 9,66 dollars par action, représentant une prime de 21,4 % par rapport au cours de la veille (le 11 mars 2013), a été lancée par un consortium, déjà détenteur de 77,6 % du groupe, dont 17,7 % est détenu par le numéro deux du private equity chinois Hony Capital et 39 % sont entre les mains du président, Jinsheng Ren. Le conseil d’administration du groupe chinois a déjà donné son feu vert à cette offre. Deux branches à New York et à Nanjing (Est de la Chine, 300 kilomètres à l’Ouest de Shanghai) de China Merchants Bank, coté à Shanghai, vont accorder 85 M$ de prêts pour la transaction. UBS, Shearman & Sterling et Maples and Calder conseille le groupe chinois Simcere, Cleary Gottlieb représente l’acquéreur dans les aspects juridiques. Si l’opération aboutit, le groupe chinois va se retirer de la bourse newyorkaise.

Créée en 1995, la cible fabrique et distribue aujourd’hui des produits pharmaceutiques innovants sur le marché chinois, notamment le médicament contre les AVC (accident vasculaire cérébral), Bicun et le médicament contre les cancers, Endu. Déjà partenaire en Chine des groupes pharmaceutiques américains comme Epitomics, Bristol-Myers Squibb et OSI Pharmaceuticals, il a récemment mis en place un partenariat stratégique avec le géant pharmaceutique Merck pour distribuer ses produits sur le marché chinois. Au premier semestre, son chiffre d’affaires a atteint 987 millions de yuans (120 M€). Pour mémoire, en 2005, le fonds chinois Hony Capital a racheté 31 % de Simcere pour 210 millions de yuans (21 M€). Puis en 2007, ce dernier s’est introduit en bourse de New York pour une levée de 261 M$ (200 M€), cette IPO restant encore numéro un en terme du montant de levée aux Etats-Unis par les entreprises pharmaceutiques asiatiques. Par ailleurs, le conglomérat privé chinois Fosun est actionnaire à 7.97 % de Simcere à travers sa filiale de santé Fosun Pharma (lire aussi notre bulletin précédent : Fosun Pharma rachète l'israélien Alma Lasers ).

Services Financiers : China Construction Bank (CCB) - Bank of America (Chine/USA)

Selon des dossiers de vente divulgués par des médias, Bank of America devrait sortir de la deuxième plus grande banque chinoise, China Construction Bank (CCB), coté à Hong Kong depuis 2005, en cédant sa dernière tranche de participation (2 milliards d’actions, environ 1 % au capital) pour 1,5 Md$. La banque américaine va céder à un prix unitaire de 5,63 à 5,81 dollars hongkongais (soit 0,73 à 0,75 $), représentant une décote de 2 à 5 % par rapport au cours de la veille (le 3 septembre, soit 5,93 dollars hongkongais). Bank of America Merrill Lynch est mandaté comme le seul teneur de livre pour cette opération. Pour mémoire, Bank of America a déboursé 3 Md$ pour obtenir 10 % de CCB avant son IPO à la Bourse de Hong Kong en 2005. Il a vendu une part majeure de sa participation en août et novembre 2011 pour améliorer ses fonds propres.

En mai dernier, lGoldman Sachs avait finalisé sa sortie complète de la plus grande banque chinoise ICBC, en vendant sa part au fonds souverain singapourien Temasek pour 1,1 Md$ (lire aussi notre bulletin précédent : Goldman Sachs réalise sa sortie complète d’ICBC ). Deux mois plus tard, Temasek a augmenté sa part dans ICBC à 8,07 % (lire aussi notre bulletin précédent : Temasek détient désormais 8,07 % de l’ICBC ).

Agro-alimentaire : Bright Food Apax Partners UK - Tnuva (Chine/Israël)

Le géant agro-alimentaire public chinois Bright Food a entamé des discussions avec le fonds britannique Apax Partners pour lui racheter la société israélienne dans son portefeuille Tnuva. Numéro un de l’alimentaire en Israël, la cible est aujourd’hui détenu à 56 % par Apax Partners. Pour mémoire, en juillet dernier, Bright Food avait fait introduit sa filiale néo-zélandaise Synlait, producteur laitier, en Bourse à Wellington pour une levée de 60 M$ (lire aussi notre bulletin précédent : Synlait fait une levée de 60 M$ via une IPO). Par ailleurs, le groupe chinois dispose, en Australie d’une autre filiale Manassen Foods avec 75 %, en France de 70 % de Diva Bordeaux (lire aussi l’article sur CFnews : DIVA Bordeaux s'adosse à un chinois ), ainsiqu’en Royaume-Uni de 60 % de Weetabix, producteur de snacks de céréales (lire aussi notre bulletin précédent : Bright Food rachète pour l’enseigne britannique Weetabix pour 1,2 Md£ ).

Immobilier : Hintha Business Centers (HBC) - Anthem Asia (Birmanie)

Anthem Asia, l’un des premiers nouveaux acteurs du private equity en Birmanie, a bouclé son premier deal, soit un investissement d’1 M$ dans Hintha Business Centers (HBC), une agence de location des bureaux à Yangon. Cette dernière, gérant de 13 bureaux dans la capitale birmane sur une superficie d’environ 600 mètres carrés, fournit des services de location des bureaux pour des durées hebdomadaires ou mensuelle. Anthem Asia a été cofondé au début de l’an dernier par deux anciens cadres de CLSA Capital Parterns, branche d’investissement de CLSA. Ce dernier, une ancienne filiale de courtage de Crédit Agricole CIB, a, en août dernier, passé sous le giron du courtier chinois CITIC Secrurities (lire aussi notre bulletin précédent : CITIC Securities finalise son rachat de 100 % de CLSA).

Ingénierie Industriel : Heurtey Petrochem (France/Chine)

Heurtey Petrochem, spécialiste coté des fours d’hydrocarbures basé à Vincennes, signe un contrat de 14 M€ avec Chennai Petroleum, filiale d’Indian Oil. Ce contrat porte sur la fabrication, la livraison et l’installation de deux fours pour une raffinerie située à Chennai, au Sud-est de l’Inde. La livraison de ces fours est prévue pour avril 2015. Heurtey Petrochem a réalisé un chiffre d’affaires de 348 M€ en 2012 à travers un large réseau de filiales dans le monde, y compris l’Asie (Chine, Corée du Sud, Inde et Malaisie).

Zone de libre-échange à Shanghai (Shanghai)

Le gouvernement chinois va établir une zone pilote de libre-échange à Shanghai. L'organe législatif chinois a déjà donné vendredi dernier son feu vert au gouvernement central, pour modifier l'application des lois concernant les entreprises étrangères dans cette zone pilote de libre-échange à Shanghai. La nouvelle application permettra de suspendre les approbations administratives, couvrant les entreprises à capitaux étrangers et les JVs à capital mixtes et contractuelles. Cet essai de suspension des autorisations administratives devrait être mis en vigueur à compter du 1er octobre. Il s’inscrit dans la réforme et l'ouverture, lancée depuis 1980, pour renforcer la transformation des fonctions du gouvernement chinois. Couvrant une superficie de 28,78 kilomètres carrés, cette nouvelle zone comprendra les zones franches existantes à Shanghai, la Zone de libre-échange de Waigaoqiao, le Parc de logistique de libre-échange de Waigaoqiao, la Zone portuaire de libre-échange de Yangshan et la Zone générale de libre-échange de l'Aéroport de Pudong (lire aussi notre bulletin précédent : le projet de zone financière expérimentale à Shenzhen, la zone économique de Qianhai). Selon des analyses, si cet essai s'avère applicable, le modèle de la zone de libre-échange pourrait être généralisé à l’échelle nationale comme le modèle de la zone spéciale économique mise en place depuis les années 1980.

- Nouveaux Fonds -

Fonds chinois : Fosun (Chine)

Le conglomérat privé chinois Fosun, en attendant la finalisation de l’OPA avec Axa PE sur Club Med (lire aussi notre bulletin précédent), a collecté 525,2 M$ pour son nouveau véhicule du private equity, China Momentum Fund, destiné aux transactions cross-border, notamment sino-européennes. Avec un objectif de levée d'1 M$, le véhicule a récolté, selon des médias, auprès des LPs européens, par exemple l’assureur anglais Prudential. Fosun gère aujourd’hui six véhicules, dont deux libellés en dollars de 700 M$ (530 M€), Prudential-Fosun Fund de 600 M$ et Carlyle-Fosun Fund (QFLP, Qualified Foreign Limited Partnerships) de 100 M$ ; et quatre libellés en Yuans de 8,7 Md¥ (1,1 Md€), Fosun Wealth PE Fund de 1,5 Md¥, Fosun Grand PE Fund de 1,5 Md¥, Forte RE Fund de 2 Md¥, Star Capital Fund de 3,7 Md¥.

Fonds immobilier chinois : Gaw Capital (Chine/USA)

Gaw Capital Partners, firme hongkongaise du private equity spécialisée dans l’immobilier, devrait lancer un véhicule de 300-500 M$ au quatrième trimestre. Ce dernier se focalisera sur le marché immobilier des bureaux et de l’hôtellerie en Asie ainsi qu’en Amérique du Nord. Pour développer son activité aux USA, le fonds chinois, gérant 6,6 Md$ via quatre véhicules, recrute Timothy Walsh, l’ancien directeur des opérations de New Jersey Division of Investment, gérant 74 Md$. En fait, Gaw est déjà présent sur le marché américain depuis 1991 à travers un partenariat avec Downtown Properties, basé à Los Angeles. Ce dernier dispose d’un portefeuille d’environ 230 000 mètres carrés à Los Angeles, San Francisco, New York et à Hawaï.

- Nominations et localisations -

Société : Xiaomi (Chine)

Hugo Barra (photo ci-contre, à droite), chef de la branche Androïd de Google, va rejoindre le fabricant de smartphones chinois Xiaomi, en prenant la direction de l’activité internationale. Juste la semaine dernière, Jun Lei, le fondateur de Xiaomi, qui es également reconnu en Chine comme un business angel, vient d’annoncer un nouveau tour de table pour Xiaomi, valorisant le jeune fabricant chinois 10 Md$ (lire aussi notre bulletin précédent : un nouveau tour valorise Xiaomi 10 Md$). Des commérages, cités largement dans les médias, expliquent que le départ de Hugo Barra est lié à la liaison qu'aurait eue Sergey Brin (photo ci-contre, à gauche), co-fondateur de Google, avec la petite amie d’Hugo Barra, Amanda Rosenberg, qui exerce au sein de Google Glass.

Bonne semaine, à la semaine prochaine! 下(xià) 周(zhōu) 见(jiàn) !

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