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La transmission d’Excellence Imagerie a finalement pu aboutir. Le groupe francilien d’imagerie médicale d’environ 80 M€ de chiffre d’affaires a finalisé une deuxième opération de buyout permettant à ses radiologues, emmenés par Alain Dana, Patrick Toubiana et Dominique Najmark, de réaffirmer leur contrôle et d’offrir de la liquidité à UI Investissement. Cet OBO bis est appuyé par Metric Capital Partners, qui investirait un ticket inférieur à 100 M€, selon nos informations, via son cinquième millésime doté de 1 Md€ cet été. « Excellence Imagerie est un groupe qui s’est construit de manière très cohérente, avec le rapprochement de trois acteurs proches, tant en termes de géographies que de projet médical, centrés sur la qualité, estime Louis Robert, partner chez Metric CP. Nous avons structuré un investissement sur-mesure, principalement via des outils obligataires, afin de permettre aux médecins d’affirmer leur contrôle sur leur groupe et de favoriser la transmission générationnelle. »
400 000 actes pratiqués chaque années
Ainsi, les 53 radiologues associés au capital réinvestissent significativement et intègrent 13 nouveaux médecins dans le tour de table. Les professionnels de santé sont donc majoritaires, tant en droit de vote qu’en droits financiers à l’issue de cette transaction qui valoriserait le groupe dans le milieu de la fourchette 350 M€ - 400 M€, a-t-on. La dette senior en trois tranches complétant le financement serait d’environ 100 M€, arrangée par Société Générale. UI Investissement revient également à travers un autre véhicule, Cap Santé 3. Cet investisseur accompagne Excellence Imagerie depuis 2019 alors que le groupe n’affichait alors que 2 M€ de marge opérationnelle. Cet indicateur tournerait aujourd’hui autour des 25 M€, et s’approcherait des 30 M€ pro forma des nouveaux équipements matériels lourds (EML). À date, Excellence Imagerie exploite 17 EML (scanners, IRM, systèmes EOS) à travers une dizaine de sites à Paris pour 400 000 actes pratiqués chaque année. Dans un marché qui est sous la pression face à des perspectives de baisse des remboursements des actes, Excellence Imagerie est relativement préservé grâce à l’implantation de ses centres en secteur 2, permettant des dépassements d’honoraires.
Un ticket qui peut grimper au-delà des 100 M€
« Le dossier a attiré plusieurs offres, démontrant l’attractivité toujours forte du secteur, commente Anthony Benichou, associé-gérant chez Rothschild & Co, qui a conseillé les radiologues et UI Investissement sur cette transaction. Les fondamentaux sont solides, avec une grande résilience de ce marché face à une demande toujours croissante d'actes d’imagerie pour diagnostiquer et soigner. Le besoin de financements et la consolidation demeurent, avec des investissements nécessaires dans les nouveaux équipements et l’IA. » Metric compte bien soutenir sa nouvelle participation avec la capacité d’amener son ticket bien au-delà de 100 M€. « Nous pouvons réinvestir de manière significative pour aider le groupe à financer ses développements. L’objectif n’est pas de dérouler une stratégie agressive de consolidation, mais d’aller chercher d’autres centres d’excellence en France pour conserver l’homogénéité d’Excellence Imagerie. Les investissements vont aussi nourrir les développements organiques du groupe, que ce soit sur les nouveaux équipements ou la formation des jeunes médecins à travers l’académie par exemple », détaille Louis Robert. Cela va permettre à Excellence Imagerie de renouer avec la croissance alors que le groupe a maintenu son activité sur une relative stabilité ces dernières années.
Opération avortée avec Antin IP durant l’été 2024
En effet, son développement a été freiné par une première tentative de transmission avortée au profit d’Antin Infrastructure Partners. Rothschild & Co était déjà aux manettes aux côtés d’UI et des radiologues dans un mandat de vente qui avait été remporté par le fonds coté, en février 2024. La valorisation était alors proche des 500 M€ et deux cabinets de radiologie devaient se greffer pour 150 M€ additionnels. Mais Antin IP a finalement renoncé à ce LBO bis en juillet 2024, à quelques jours du closing, mettant en avant des sujets de gouvernance. L’investisseur avait conditionné l’opération à l’aval de l’Ordre des médecins et n’avait vraisemblablement pas trouvé de schémas lui permettant de s’assurer d’un pouvoir de décision suffisant. La nouvelle opération, conclue avec Metric, l’est donc sur un schéma bien différent, comme évoqué plus haut. « Nous avons sollicité Metric Capital Partners car nous pensions que leur philosophie d’investissement était particulièrement adaptée aux paramètres de l’opération et les avons donc conseillés de manière exclusive sur cette transaction », indique Charles-Édouard Chevallier, managing director chez Degroof Petercam (CA Indosuez).








