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Bulletin Hebdo Asie : Jumei.com, TTF, Axa, L'Oréal, Icicle, M&A...


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Chronique Asie, CFNEWS

Chaque semaine, CFNEWS vous propose l'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie et "cross-border" et les nominations... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine?

 

- Les Deals -

Assurance & Services Financiers : Axa - Tianping Auto (France / Chine)

Axa a finalisé l'acquisition de 50 % du capital de l'assureur dommages chinois Tianping. Il est ainsi devenu le plus important assureur étranger présent en Chine dans le segment de l'assurance dommages. Annoncée en avril 2013 (lire aussi notre bulletin précédent), la transaction s’est réalisée via deux démarches : l'acquisition de 33 % auprès d'actionnaires pour 240 M€, puis une augmentation de capital pour 251 M€ portant sa participation totale à 50 %. Cette transaction permettra notamment à l’assureur français de doubler sa taille en Chine sur le plan organique d’ici 2015. Créée en 2004 comme la première compagnie d’assurance automobile chinoise, la cible dispose de licences en assurance dommages ainsi que d’une licence de distribution directe dans une vingtaine de provinces chinoises pour 4 millions de clients chinois.

Beauté : Shiseido - L’Oréal (Japon / France)

L’Oréal achève l’acquisition des deux marques françaises: Decléor et Carita, acquises respectivement en 2000 et 1986 par le groupe nippon Shiseido, coté à Tokyo, pour un prix avoisinant 230 M€ (lire aussi l’article CFNEWS : Shiseido s'allège en France). L'Oréal a précisé que le transfert de propriété serait effectif après l'obtention des dernières autorisations des autorités de la concurrence. Decléor, spécialiste de l'aromathérapie cosmétique présent dans 80 pays, et Carita, dédié aux soins capillaires et cosmétiques de luxe et présent dans 56 pays, doivent permettre à L'Oréal de se hisser en deuxième position mondiale du soin de la peau en instituts de beauté, spa et salons de coiffure. Ensemble, elles ont réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de l’ordre de 100 M€ avec 500 personnes.

Internet : Jumei - Sequoia, Ventech China (Chine / USA / France)

Jumei.com, le site de l’e-commerce chinois dédié aux produits cosmétiques, a mandaté, pour son IPO aux USA, Credit Suisse et Goldman Sachs, selon Reuters. L’agence anglaise indique que le montant de la valorisation pourrait dépasser 3 Md$ et que la levée pourrait atteindre environ 600 M$. Fondée en 2009 par un diplômé de Stanford, Leo Chen Ou, la société chinoise se développe grâce à un modèle, vente flash, qui génère la plupart des revenus (la vente flash offre des prix réduits sur certains produits spécifiques au cours de 24 à 36 heures). Pour mémoire, en 2010, il avait invité un business angel chinois, Xiaoping Xu, dans son capital. L'année suivante, il a établi son premier tour de table avec la participation de nombreux VCs internationaux, y compris Ventech China, dirigé par Eric Huet et Cindy Guo, et l’américain Sequoia Capital (lire aussi notre bulletin précédent). Selon le fondateur et CEO, Jumei a affiché un chiffre d’affaires de 400 M$ en 2012, et il devrait franchir le milliard de $ cette année, permettant à la société d’être à l’équilibre. Selon FashionMag, le marché des cosmétiques et des soins chinois réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 22 Md$, ce chiffre devrait encore être doublé d’ici 2015.

Formation : Ventech China - Sino Campus (Chine / France)

Ventech China investit dans la société chinoise Sino Campus, destinée aux services de programmes internationaux pour les élèves au lycée et à l’université en Chine. Basée aujourd’hui à Beijing, la cible est engagée dans les coopérations entre les établissements d’enseignement chinois et anglais, elle pourrait également élargir sa présence dans les services aux particuliers, par exemple en matière d’études à l’étranger et d’immigration. Fondé par Xiaoyu Wang en 2002, Sino Campus a déjà réalisé une dizaine de projets de formation, a aidé les universités sino-anglaises à nouer des partenariats (par exemple Shandong Agricultural University avec Royal Agricultural University (RAU), China Agricultural University avec l'université de Sheffield, ou encore Harbin Engineering University avec l’université de Swansea). En 2012, Sino Campus a invité deux business angels chinois dans son capital : Xiaoping Xu et Qiang Wang. Ces derniers sont cofondateurs de New Oriental, un formateur en anglais très reconnu en Chine et coté à New York.

Services Financiers & Internet : Ventech China - Jimubox (France / Chine)

Ventech s’invite aussi lors d’un premier tour de table au capital du chinois Jimubox.com, une plateforme en ligne dédiée au financement pour les PME-TPE et les particuliers. Le détail financier de la transaction n’a pas été divulgué, mais, selon les médias chinois, le montant de l'investissement pourrait s’élever à 10 M$. Fondée en août dernier, la cible a déjà cumulé 300 millions de yuans (environ 40 M€) de financement avec des taux d’intérêt compris entre 9 et14 %. Sur le marché chinois, Jimubox fait face à deux concurrents principaux, Yooli.com et Renrendai.com. Le premier s’est entouré du VC japonais SoftBank Venture avec 10 M$ alors que le second a réussi une grande levée de 130 M$ après du VC chinois TBP.

Mode : Icicle (Chine / France)

Attirée par le savoir-faire et le dynamisme parisien dans la mode, la marque chinoise de prêt-à-porter Icicle, basée à Shanghai, s’implante dans le 16 ème arrondissement de Paris, en lançant également un studio de création. Fondée en 1997, la société chinoise est l’un des pionniers à prôner le respect de l'environnement dans toute la chaîne de fabrication. En fait, son modèle économique est inspiré des valeurs traditionnelles chinoises, cherchant une harmonie entre l’homme et la nature. La marque exploite aujourd’hui 200 magasins en Chine avec un effectif de 600 personnes. Elle souhaite recruter 30 designers français d'ici trois ans. Les associés de Gide Jiannian Fan (à Shanghai), David Boitout et Arnaud Michel (à Paris) ont conseillé la société chinoise pour la création de deux filiales et l'acquisition de locaux en France. Paris Développement, l'agence de développement économique de Paris, l’a accompagnée, dans le montage de projet immobilier et dans le processus de recrutement. Elle a également mis en relation la marque avec des acteurs locaux du secteur.

Luxe : TTF (Chine / France)

La haute joaillerie chinoise TTF (tomorrow, today, forever), spécialisée notamment dans le jade blanc et les pierres précieuses, s’installe au cœur du Paris joaillier, rue de la Paix. Jean Boggio, un joaillier-orfèvre lyonnais, est nommé directeur de la création pour la France. Fondé en 2002 par Frank Wu, TTF travaille avec les plus grands créateurs et artistes du monde entier afin de concevoir des bijoux uniques. Pour célébrer la commémoration du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France, la joaillerie chinoise a rassemblé, pour une exposition, au Centre culturel de Chine à Paris, 100 chefs d’œuvres français et chinois inspirés du cheval (du 20 février au 3 mars 2014). L’exposition reçoit également le soutien et les prêts de pièces mises à disposition par plusieurs grandes marques et instituts comme Vacheron Constantin, Cartier, Chopard, Hublot, Jaeger-LeCoultre, Poiray, Daum et Victoria Miro Gallery.

Les associés de Gide Jiannian Fan, basé à Shanghai, et David Boitout, basé à Paris, ont conseillé TTF sur la mise en place d'un point de vente Place Vendôme à Paris et sur la création d'un « centre d'art et de design ».

Tourisme : CroisiEurope - Compagnie Fluviale du Mékong (CFM) (France / Cambodge)

CroisiEurope, le leader européen des croisières, basé à Strasbourg, reprend le groupe cambodgien Compagnie Fluviale du Mékong auprès du fonds anglo-saxon TLG Capital destiné aux investissement en Afrique et en Asie, se dotant ainsi de quatre nouveaux bateaux (lire aussi l’article CFNEWS :Cap sur l'Asie du Sud-Est pour CroisiEurope).

Publicité : Focus Media (Chine)

Focus Media, l'homologue chinois de JCDecaux, basé à Shanghai, qui s’était retiré du Nasdaq en mai dernier, souhaite se réintroduire en bourse à Hong Kong pour 1 Md$ d’ici 2015. Pour mémoire, le groupe chinois avait fait l’objet d’un méga LBO via une OPA de 3,7 Md$ (lire aussi notre bulletin précédent). Le consortium se compose de Jason Nanchun Jiang, le fondateur et le P-dg de Focus Media, ainsi que de Carlyle, FountainVest Partners, Citic Capital, et China Everbright Structured Investment. Le fonds chinois CDH s’est retiré dans cette opération au dernier moment, alors que Fosun, le deuxième actionnaire derrière le fondateur (17,9 %) avec ses 17,2 %, l’avait remplacé. Fondé en 2003, Focus Media a généré un chiffre d’affaires d’environ 927,5 M$ en 2012, soit une croissance de 18 % par rapport à l’année précédente pour un résultat net de 235,9 M$.

Depuis août 2011, les fonds de private equity ont déjà épaulé douze sociétés chinoises avec succès pour leurs retraits de cote américaine liés à une sous-estimation de la valeur. Au moins encore 15 transactions identiques sont en cours de se réaliser.

Internet : Line (Japon / Corée du Sud)

Le rachat de WhatsApp pour 19 Md$ par Facebook pourrait des émules en Asie. Bloomberg indiquait que le groupe japonais SoftBank aurait entamé des discussions pour acquérir tout ou une part du capital de l’application japonaise Line, un homologue de WhatsApp. Le nippon Line et son propriétaire sud-coréen Naver ont démenti tout de suite cette information. Développé par le sud-coréen Naver, Line revendique jusqu’en novembre dernier 300 millions d’utilisateurs, dont 50 millions au Japon, ce qui le valoriserait à 14,9 Md$ selon les calculs de BNP Paribas. Line pourrait également réaliser une IPO cette année. Le scénario se préciserait peut être plus tard. Par ailleurs, en Asie, un autre concurrent fort du secteur, Wechat, propriété du groupe chinois Tencent Holding, coté à Hong Kong, regroupait, jusqu’en octobre dernier, 600 millions d’utilisateurs.

Internet : Sina Weibo (Chine / USA)

Le groupe de média en ligne chinois Sina Corporation, coté au Nasdaq et basé à Shanghai, a mandaté deux banquiers Goldman Sachs et Credit Suisse pour l’IPO de sa filiale de twitting, Sina Weibo, l’homologue chinois de Twitter. L’opération devrait être réalisée au cours du deuxième trimestre, ciblant une levée d’environ 500 M$. Pour rappel, le géant de l’e-commerce chinois Alibaba avait, en mai dernier, déboursé 586 M$ pour obtenir 18 % de Sina Weibo. Ce dernier a ainsi été valorisé environ 3,3 Md$, un montant quasi identique à celui de sa société mère, soit 3,6 Md$.

Industrie culturelle : Poly Culture - NSSF (Chine)

Le fonds de sécurité sociale chinois National Council for Social Security Fund (NSSF) souscrira 331 M$ d’actions de Poly Culture (soit 2,13 % du capital) pour son IPO à Hong Kong. Le montant de valorisation de Poly Culture atteint ainsi environ 15 Md$. Une filiale de l’industrie culturelle du groupe public chinois Poly, la cible devrait émettre 77,78 millions d’actions sur la place hongkongaise au prix unitaire de 28,2 à 33 dollars de Hong Kong (3,6-4,25 $). Fondé en 2000, Poly Culture est présent dans l’exploitation des théâtres, la production audiovisuelle comme cinéma et télévision. Depuis 2005, le groupe chinois connaît notamment une croissance impressionnante grâce à son activité de vente aux enchères d’œuvres d’art chinois, dont la marge bénéficiaire nette de l’an dernier a atteint 14,5 % (357 millions de yuans, soit 60 M€). Sa marge est même supérieure à celle de son homologue international Sotheby’s (13,07 % en 2012), déjà coté à New York et à Londres.

Internet & Réseaux sociaux : LinkedIn - Sequoia, CBC Capital (USA / China)

Le réseau social professionnel en ligne LinkedIn lance une version beta en chinois à travers une co-entreprise avec deux VC, l’américain Sequoia et le chinois CBC Capital (China Broadband Capital Partners). Contrairement à Facebook et à Twitter, LinkedIn est l’un des seuls réseaux sociaux de la société occidentale à ne pas être bloqué en Chine. Mais le réseau social américain devra faire face à plusieurs concurrents : Viadeo/Tianji, le plus populaire réseau social professionnel dirigé par le français Dan Serfaty, mais aussi des chinois Dajie, Ushi et Zhenhedao. Revendiquant aujourd'hui 277 utilisateurs existants à travers le monde, LinkedIn souhaite séduire au moins 140 utilisateurs en Chine. Derek Shen, ancien vice président de Renren, homologue chinois de Facebook, coté à New York, prend la présidence de LinkedIn China. Il avait été P-dg du site web chinois Nuomi.com, dédié aux achats groupés.

Média : Fosun - Forbes (Chine / USA)

Selon Fortune Magazine, le conglomérat privé chinois Fosun International, coté à Hong Kong, serait sur le point de racheter le groupe média américain Forbes Media pour environ 250 M$. Aucune des parties n’a encore confirmé cette information. Le chinois Fosun gère déjà le site web Forbes en chinois à travers sa filiale Fosun Media. Pour rappel, en septembre dernier, Forbes Media, avait confié à Deutsche Bank sa cession pour un montant évoqué de 400 M$ . Le média américain est détenu par le fonds américain Elevation Partners. Ce dernier avait, en août 2006, acquis une part minoritaire de 40 % pour environ 300 M$, le valorisant ainsi 750 M$, selon un article paru en 2009 du New York Times.

- Statistiques -

M&A chinois en 2013, PwC

Selon PwC, le montant des M&A impliquant au moins un acteur chinois a atteint un niveau record de 260 Md$ en 2013, soit en hausse de 28 %. Le cabinet de conseil et d’audit a recensé 43 transactions supérieures à 1 Md$, contre 30 en 2012. Globalement, le nombre de transactions a enregistré une forte progression sur le second semestre de l'année, avec une augmentation de plus de 40 % par rapport au premier semestre.

Dans le capital-investissement, le montant annuel des transactions a connu une légère augmentation en valeur pour 35 Md$, mais l'année 2013 représentait la troisième année consécutive de recul en terme de sorties pour les acteurs du non coté. Pour rappel, les autorités chinoises ont suspendu pendant un an et demi l’approbation administrative de cotations sur les bourses chinoises (lire aussi notre bulletin précédent : Les bourses chinoises en 2014). Hélène Rives, avocate associée, responsable du China Desk chez Landwell, indique "que les sorties vont connaître un rebond avec la réouverture des marchés d'IPO. les investissements, les cessions et les opérations sur le marché secondaire vont également monter en puissance cette année."

Les acquéreurs stratégiques étrangers ont fait leur retour en Chine en 2013, mais avec un recul des investissements provenant du Japon et des États-Unis. Selon Thierry Charpentier, directeur Transactions spécialiste de la Chine, " les investissements étrangers en Chine connaîtront encore cette année un rebond ce qui se traduira par des cessions et des acquisitions d'unités opérationnelles ainsi que par un nombre accru de joint-ventures avec des partenaires chinois".

Thierry Charpentier conclut qu' un plus grand nombre de sociétés chinoises recherchent des cibles étrangères sur des marchés matures. L'année 2014 pourrait être une année record, portée par l'expérience et la sophistication accrues des acquéreurs chinois, auxquels l'État apporte également son soutien et ses orientations.

- Nominations -

Société : Criteo (France / Chine)

Criteo, coté au Nasdaq depuis octobre dernier (lire aussi l’article CFNEWS : Criteo : premiers pas réussis sur le Nasdaq), nomme Ann Wang au poste de Managing Director Chine, basée à Beijing, pour diriger l’activité chinoise de Criteo. Forte de quinze ans d’expérience dans l’industrie technologique, elle a occupé au sein de Google différentes fonctions, notamment dans la direction des activités partenariats/acquisitions de l’activité mobile pour la division Online Partnership Group dans la région Asie Pacifique. Auparavant elle avait exercé au sein d’Intel et de Nokia. Pour mémoire, Criteo a lancé de nouvelles activités à Singapour étendant ainsi sa présence dans toute la zone d’Asie du Sud-Est. Désormais la société compte seize bureaux dans le monde, dont cinq dans la zone Asie Pacifique.

 

Bonne semaine, à la semaine prochaine! 下(xià) 周(zhōu) 见(jiàn) !

 

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