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Le Bulletin hebdo Asie : Bic, Lafarge India, Baidu, Alibaba, Liquavista, Mandarin Capital, Carlyle, nominations ...


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Chronique Asie, CFNEWS

Chaque semaine, CFnews vous propose l'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie et "cross-border" et les nominations...

Beaucoup d'actu dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine :

- Les Deals -

Agro-alimentaire & Château : Château La Commanderie - Grace Star (France/Chine)

Château La Commanderie, qui abrite 6 hectares de vignoble en AOC Pomerol, quitte le giron de la famille Dé pour passer sous le contrôle de la société d’immobilier hongkongaise Grace Star, qui débourse un peu plus de 8 M€ (lire aussi l’article CFnews : Château La Commanderie sous la coupe d’un chinois). Récemment, Château Loudenne vient d’être acquis par le premier producteur de spiritueux en Chine, le groupe Moutai (lire aussi l’article CFnews : Chateau Loudenne bat pavillon chinois).

Consommation : Bic - Cello (France/Inde)

Bic a reçu une décision favorable de la Haute Cour de Bombay dans le conflit depuis 2010 l’opposant au groupe indien des instruments d’écriture Cello. Déjà propriétaire de 6 entités sur sept dans cette division, cette décision lui permettra de finaliser l'acquisition de 40 % dans la dernière unité de l'activité papeterie du Groupe Cello avant la fin 2013. L’acquéreur français dispose également d'une option d'augmenter sa participation dans Cello Pens de 40 % à 55 % avant début octobre 2013. La cible exploite la marque Cello®, l’une des plus reconnues en Inde, grâce à une large gamme de produits et à un réseau de distribution national.

Pour rappel, en janvier 2009, BIC avait signé un accord avec Cello aux termes duquel il devait acquérir pour 7,9 milliards de roupies indiennes (124 M€), 40 % de l'activité d'instruments d'écriture du groupe Cello, exercée par sept entités. En mars de cette année, BIC a acquis, pour 3,8 milliards de roupies indiennes (60 M€), 40 % de six entités sur sept. Un an plus tard, le groupe indien a proposé à Bic de mettre fin à leur accord, et le groupe français a alors engagé une procédure arbitrale en août 2010 pour obtenir la complète application des accords, soit l'acquisition de 40 % dans la septième entité.

Matériaux de construction : Baring Asia - Lafarge India (Chine/Inde/France)

Baring Private Equity Asia, doté de 5 Md$ sous gestion et basé à Hong Kong, va racheter une part de 14 % dans les activités du groupe Lafarge en Inde, pour 200 M€. Soumise à l'approbation des autorités, la transaction permettra à Lafarge d'accélérer ses projets de développement en Inde : le ciment, les granulats et le béton. Le groupe français vise à réduire sa dette à travers des cessions de participations non-stratégiques, par exemple en Inde et en Corée du Sud (lire aussi notre bulletin précédent : Lafarge souhaite céder une part de sa filiale indienne).

Services Financiers : Markit - Temasek (Angleterre/Singapour)

Selon Sky News, le fonds souverain singapourien Temasek est en discussions avec le fournisseur de données financières Markit, basé dans la banlieue londonienne, pour lui racheter moyennant 500 M$. Fondée en 2001 par un canadien Lance Uggla, la cible fournit ses services principalement sur le marché du crédit. Aucun des deux groups n’ont souhaité commenter sur cette information.

Télécom : Goldman - DEN Networks (Inde)

Goldman Sachs effectue l’un des plus importants investissements en Inde cette année. Il jette 110 M$ dans DEN Networks, un cablo-opérateur de télévision, pour une part non communiquée, mais selon VCCircle pour environ 16-17 %. Présent dans plus de 150 villes indiennes, elle revendique environ 11 millions de clients. Pour mémoire, ses LPs historiques comporte deux fonds, un indien IL&FS Investment Managers, basé à Mumbai, et un nippon Softbank. Goldman Sachs a deux autres sociétés de services multimédia par câble dans son portefeuille asiatique, e-Access au Japon et C&M en Corée du Sud.

Agro-alimentaire : Infinity Group - COFCO (Chine/Israël)

Infinity Group, la firme private equity créé par China Development Bank et le conglomérat israélien IDB Group, investi 1 Md¥ (124 M€) avec son partenaire israélien LR Group dans un projet agro-écologique dans la banlieue de Beijing. Ce dernier, baptisé Eco-Valley, qui s’étend sur 11,4 kilomètres carrés, a été lancé par le groupe agroalimentaire d’état COFCO. Infinity gère aujourd’hui 10,8 Md¥ (1,34Md€) à travers 17 fonds dédiés à la Chine ainsi que 700 M$.

Logiciels & Service Informatiques : BMC - Bain, Golden Gate, GIC (USA/Singapour)

Le fonds souverain de Singapour GIC (Government of Singapore Investment Corporation) participe dans l’OPA de 6,9 Md$ sur un éditeur du logiciel américain, BMC Software, coté au Nasdaq. Cette transaction à 46,25 dollars par action représente une prime de 1,8 % par rapport au cours de clôture de la semaine dernière. En vue de le retirer de la cote, elle est menée par Bain Capital and Golden Gate Capital, suivi par GIC et Insight Venture Partners. Cette transaction constitue l’une des plus importantes acquisitions cette année après le MBO de Dell avec l’appui du fonds Silver Lake. Credit Suisse, RBC Capital Markets et Barclays vont assurer l’endettement. Fondée en 1980 et basée à Houston, la cible emploie environ 6 000 professionnels. Ayant IBM comme un client principal, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 2,17 Md$ sur l’année fiscale 2012-2013, pour un résultat net de 401 M$.

Internet & E-service : Baidu - PPS (Chine)

Baidu, l’homologue chinois de Google, rachète les activités de vidéos en ligne du chinois PPS pour 370 M$. La cible serait intégrée dans sa filiale iQiyi que Baidu vient d’acquérir fin de l’année dernière. La transaction devrait être finalisée au deuxième trimestre. Fondé en 2005, PPS comporte principalement deux unités, les vidéos et les jeux en ligne. Pour rappel, en 2011, il avait reçu une enveloppe de 28.6 M$ injectée par l’opérateur télécom de Hong Kong PCCW et Vision Knight, un fonds de Shanghai (Lire aussi notre bulletin précédent : Deux sites de vidéos en ligne chinois se fusionnent à travers un échange d’actions).

Internet & E-service : Alibaba - AutoNavi (Chine)

Alibaba, le géant e-commerce chinois, va débourser 294 M$ pour racheter 28 % d’AutoNavi Holdings, un groupe spécialisé dans la cartographie numérique et coté au Nasdaq depuis 2010. Ce dernier édite une base de données couvrant 3,6 millions de kilomètres de routes et plus de 20 millions de points d’intérêt en Chine, il fournit également ses données aux clients comme iOS, Google Map et Baidu. Son application gratuite revendique environ 116 millions d’utilisateurs, pour 29,8 % du marché mobile chinois. En comptant 2 700 collaborateurs, AutoNavi a enregistré un chiffre d’affaires de 160 M$ en 2012. Pour mémoire, début du mois, Alibaba Group a versé 586 M$ pour 18 % de Sina Weibo, l’homologue chinois de Twitter (Lire aussi notre bulletin précédent : Alibaba rachète 18 % de Weibo).

Electroniques : Amazon - Samsung (USA/Corée du Sud/Pays-Bas)

Amazon acquiert le néerlandais Liquavista, fabricant d'écrans pour terminaux mobiles, auprès de Samsung, pour un montant confidentiel. La cible dispose notamment d’une technologie « electrowetting », permettant aux appareils tactiles d'être plus performants et moins énergivores. Effectivement, l’acquéreur américain vise à se doter d’une technologie pour ses tablettes et liseuses Kindle à travers cette acquisition. Liquavista a été créé en 2006 lors d’un spin-off de Philips Research Labs. Basé à Eindhoven aux Pays-Bas, il battait pavillon Samsung depuis 2011.

- Enquête -

Tableau récap : Activité des banques d’affaires sur les acquisitions France / Chine

Télécharger les tableaux récapitulatifs de l'activité des banques d’affaires françaises depuis 2011 sur les acquisitions chinoises en France (PDF) et les acquisitions françaises en Chine (PDF)

CFnews publie le détail des activités des banques d’affaires depuis 2011 sur les acquisitions chinoises en France ainsi que les acquisitions françaises en Chine (accédez aux tableaux récap ci-contre). Les acquisitions chinoises en France comptent 14 transactions conseillées par 17 banquiers d’affaires, dont la plus importante s’agit de l’acquisition de 30 % de GDF Suez E&P par le fonds souverain CIC en 2011 (lire aussi l’article CFnews : GDF-Suez met les bouchées doubles en Asie). Pour cette opération, deux banques d’affaires BNP Paribas et Barclays ont été conseils côté français. Dans cette catégorie, plus récemment, BNP Paribas a conseillé début l’année CMA CGM sur la cession de 49 % de Terminal Link à China Merchants Holdings International (CMHI) (lire aussi notre bulletin précédent : CMHI rachète 49 % de Terminal Link auprès de CMA CGM), puis la famille Lafragette s’est appuyé sur PwC sur sa cession de Château Loudenne au premier producteur de spiritueux chinois, Moutai (lire aussi l’article CFnews : Château Loudenne bat pavillon chinois). Les acquisitions françaises en Chine sont recensées sur 14 transactions intermédiées par 14 banquiers d’affaires. Parmi elles, la transaction la plus significative pour un banquier conseil français remonte encore en 2011, soit l’acquisition de 330 M€ du groupe de friandises Hsu Fu Chi par Nestlé : pour cette opération, Crédit Suisse avait représenté l’acquéreur tandis que BNP Paribas côté cédant. La dernière opération française en Chine concerne la cession du réseau de vente de Promod en Chine, conseillé par la filiale de BPCE, Pramex International (lire aussi notre bulletin précédent : Promod cède son réseau de points de vente en Chine).

PwC : Choosing China, Improving the investment environment for multinationals

Selon une étude réalisée par PwC et la China Development Research Foundation, plus de la moitié des dirigeants mondiaux interrogés (56 %) ont préféré la Chine à d'autres économies majeures pour investir, notamment le Brésil (52 %), l'Inde (37 %), les Etats-Unis (34 %) et la Russie (19 %), en fonction des trois critères de croissance de la consommation, le vivier de talents, et les mesures gouvernementales incitatives. 70 % des dirigeants opérant déjà en Chine prévoient d’y augmenter leurs investissements dans les cinq prochaines années. Les secteurs d’activités les plus attirés par la Chine sont ceux de services, des produits industriels et de consommation (58 %). Néanmoins, sur ces mêmes critères, les entreprises technologiques seraient davantages attirées par le Brésil (80 %) que la Chine (64 %), de même dans les services financiers, 55 % pour le Brésil contre 48 % pour la Chine. Les stratégies privilégiées pour étoffer leurs activités en Chine sont les fusions-acquisitions et les créations d’entreprises, concomitamment, des approches collaboratives telles que les partenariats, les JVs et la production sous licence joueront un rôle de plus en plus prépondérant, indique Hélène Rives (photo ci-contre), avocate associée, responsable du China Business Group de PwC en France. L’étude indique, si la Chine souhaite faire progresser son attractivité, les investisseurs étrangers demandent une plus grande transparence de l’administration et une accélération de la réforme des marchés de capitaux.

- Nouveaux Fonds -

Fonds : Fenglei Fang (Chine)

Selon les médias chinois, l’associé et fondateur de Hopu, Fenglei Fang, lève un véhicule pour sa propre structure, dont l’objectif de levée pourrait atteindre 2 Md$. Fort d’une expérience de plus de 20 ans successivement chez les banques d’affaires asiatiques tels que CICC, BoC International, ICBC, Goldman Sachs China, il avait participé dans plusieurs opérations d’envergure des entreprises publiques chinoises, par exemple les trois opérateurs télécom principaux China Mobile, China Telecom et China Unicom, et deux pétroliers publics Cnooc, Sinopec. Lire aussi notre bulletin précédent : Hopu cède 5,9 % dans Mengniu au danois Arla Foods.

Fonds Sino-Européen : Mandarin Capital (Chine/Italie/Allemagne)

Mandarin Capital, le fonds Sino-Européen, basé à Luxembourg, Milan et à Shanghai, s’implante à Frankfurt. C’est ainsi le deuxième bureau en Allemagne après celui munichois ouvert en novembre dernier (lire aussi notre bulletin précédent : les bureaux pékinois et munichois de Mandarin ouvrent leurs portes). Parallèlement, le fonds annonce également un premier closing à 200 M€ pour son deuxième véhicule dédié à la Chine et à l’Europe. Ce dernier, récolté notamment auprès des investisseurs chinois et allemands, vise à lever 500 M€ jusqu’à la fin de cette année avec un closing final d’1 Md€. Il se focalisera les mid-cap avec des tickets 30-50 M€, couvrant les secteurs santé, cleantech, chimie ainsi que l’énergie.

Son premier véhicule, finalisé à 327,75 M€ en 2007, avait investi dans dix entreprises chinoises et italiennes, dont la plus importante était Compagnia Italiana Forme Acciaio (CIFA) basée à Milan (lire aussi notre bulletin précédent : IFA est devenu une filiale à 100 % de Zoomlion).

Fonds Indien : Tata Capital (Inde)

Tata Capital, la branche d’investissement du conglomérat indien Tata, a clôturé son premier véhicule Tata Opportunities Fund (TOF) à 600 M$, dont l’objectif a été fixé à 1 Md$ lors du lancement en mars 2011. Ce dernier a pour objectif d’investir à l’intérieur du groupe Tata ainsi que dans les entreprises indiennes. Ayant attiré environ dix LPs internationaux de l’Amérique du Nord, de l’Asie et du Moyen-Orient, dont la banque nipponne Japan Bank of International Cooperation, il investira avec des tickets compris entre 50 et 200 M$. Les LPs pourront également co-investir aux côté du véhicule. Pour rappel, ce véhicule avait, en mars 2011, versé environ 50 M$ pour une filiale de Tata, Ginger Hotels, qui exploite une chaîne d’hôtels économiques.

Fonds en Asie : Carlyle (Pan-Asie)

Selon le Financial News, Carlyle va lancer un nouveau véhicule nippon de 2Md$ cette année. Ce dernier serait son troisième véhicule dédié au Japon, ainsi que le premier levé par une firme mondiale depuis cinq ans. Il viserais les opportunités créées par la réforme économique dirigée par l’administration de Shinzo Abe, dont un des effets immédiats est la dévaluation de plus de 20 % du yen japonais face au dollar. Présent sur le marché nippon depuis 2000, Carlyle y dispose d’une équipe d’une vingtaine de professionnels. Pour rappel, son premier véhicule, Carlyle Japan Partners, lancé en 2001 et clôturé à 50 milliards de yens japonais (400 M€), avait réalisé un taux de rentabilité interne (TRI) de 37 %. Masi son deuxième véhicule, bouclé à 165,6 milliards de yens japonais (13 Md€), a enregistré un TRI négatif de 5 %.

Par ailleurs, après l'annonce il y a un mois seulement de la collecte d' 1 Md$ pour son quatrième véhicule pan-asiatique, Carlyle a déjà récolté 500 M$ supplémentaires, soit un total de 1,5 Md$. Ce véhicule, lancé en mai 2012, visera 3,5 Md$ pour le closing final (lire aussi notre bulletin précédent: The Carlyle Group réussit une levée de plus d’1 Md$ pour son quatre véhicule asiatique, et les levées de fonds en Asie).

- Nominations et localisations -

Fonds souverain : China Investment Corp (Chine)

Le fonds souverain chinois China Investment Corp (CIC) va bientôt nommer son nouveau président, selon les médias chinois. Guangshao Tu succéderait à Jiwei Lou, qui a déjà pris la direction du ministère des finances chinois. Le vice-maire de Shanghai depuis 2007, le « nouveau président » est titulaire d’une licence d'histoire ainsi que d’un master Économie de l’université de Pékin. Il exerçait successivement au sein de la Banque Centrale chinoise (1989-1992) et de la China Securities Regulatory Commission (1995-2007). Fondé en 2007, le fonds souverain chinois gère 482 Md$ d’actifs (à fin 2011).

Avocat : Bignon Lebray (Shanghai)

Rémi de Gaulle (voir sa fiche), représentant en chef du bureau de Shanghai de Bignon Lebray, rejoint le panel des arbitres de la SHIAC (Shanghai International Economy and Trade Arbitration Commission), la principale institution arbitrale de Shanghai. Il est désigné pour une période de 2 ans, à compter du 1er mai 2013. Il apportera son expertise dans le règlement des litiges touchant aux M&A, droit des contrats, propriété intellectuelle et droit maritime. Cette nomination marque une étape importante du parcours du cabinet français en Chine depuis l’ouverture de son bureau à Shanghai en 2007.

Avocat : Gide Loyrette Nouel (GLN) (Shanghai)

Paul-Emmanuel Benachi (voir sa fiche) quitte Lefèvre Pelletier & Associés pour rejoindre Gide Loyrette Nouel (GLN) à Shanghai. Spécialiste du marché chinois depuis neuf ans, il dispose d’une expérience unique dans le conseil des entreprises étrangères y investissant, ainsi que le droit des sociétés et des M&A, et les transactions internationales. Le bureau de Shanghai de Gide réunit, sous la responsabilité de d'Antoine de la Gatinais, une trentaine d’avocats et de juristes, occidentaux et chinois. Présent en Chine depuis déjà 20 ans, le cabinet français possède déjà également deux antennes à Beijing et Hong Kong.

Banque : China Construction Bank (Dubaï)

La deuxième banque chinoise par la capitalisation boursière China Construction Bank (CCB) ouvre son premier bureau au Moyen-Orient à Dubaï. Pour mémoire, ayant obtenu l’approbation des autorités, elle va déployer une troisième antenne européenne au Luxembourg après la succursale à Frankfort depuis 1999 et la filiale londonienne depuis 2009.

Bonne semaine, à la semaine prochaine! 下(xià) 周(zhōu) 见(jiàn) !

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