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Bulletin Hebdo Asie : Essilor, Cinda AM, Rexel, Société Générale Banque Privée, Zurich Insurance


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Chronique Asie, CFNEWS

Chaque semaine, CFNEWS vous propose l'actualité des deals, des investisseurs et conseils en Asie et "cross-border" et les nominations... Quoi de neuf dans le Private Equity et le M&A en Asie cette semaine ?

- Les Deals -

Mode : Essilor - Xiamen Yarui Optical (France/Chine)

Le numéro 1 mondial de l'optique ophtalmique Essilor (5 Md€ de CA l'an dernier) s'offre 50 % du leader chinois des lunettes solaires de milieu de gamme Xiamen Yarui Optical, fort de 42 M€ de chiffre d'affaires l'an passé. La cible conçoit, produit et commercialise en Chine des lunettes solaires sans prescription sous différentes marques telles que Bolon et Molsion (lire aussi l'article CFNEWS: Essilor se renforce dans le solaire en Asie).

Assurance & Services Financiers : Zurich Insurance - New China Life (Suisse/Chine)

Zurich Insurance sort complètement de son homologue chinois New China Life Insurance dans le cadre d'une cession d’un dernier paquet d’actions, pour 943,3 M€, soit l'équivalent de 9,4 % du capital de l’assureur chinois. Le réassureur suisse Swiss Re va acquérir 52,3 % de ce paquet d'actions concernées pour 493 M$. Les autres actions seront cédées à des investisseurs sous forme d'une transaction par des banques d'investissement à la Bourse de Hong Kong. Le montant unitaire de l’opération a été fixé à 3,2 $, contre le cours de la veille à 3,48 $ (mercredi 20 novembre). Cette transaction devrait être bouclée le 25 novembre. Pour mémoire, Zurich Assurance avait investi, pendant les premières dix années, au total 60 M$ pour obtenir 20 % de l’assureur chinois. Le groupe suisse a ensuite dû remettre 400 M$ afin d’éviter que sa part soit diluée. Les dernières deux années, il a réalisé plusieurs cessions de titres pour encaisser ses bénéfices. Selon le Financial Times, les cessions d’actions du groupe chinois ont déjà généré une plus-value d’environ 2 Md$ pour l'assureur suisse.

Cette année, plusieurs investisseurs internationaux réalisent leur sortie de grands établissements financiers chinois pour encaisser les plus-values générées. Par exemple, en septembre dernier, Bank of America a cédé sa dernière tranche de participation dans la deuxième plus grande banque chinoise, China Construction Bank (CCB), 2 milliards d’actions - environ 1 % au capital, pour 1,5 Md$ (lire aussi notre bulletin précédent : Bank of America sort de la China Construction Bank) . En mai dernier, Goldman Sachs avait finalisé sa sortie complète de la plus grande banque chinoise ICBC, en vendant sa part au fonds souverain singapourien Temasek pour 1,1 Md$ (lire aussi notre bulletin précédent : Goldman Sachs réalise sa sortie complète d’ICBC et Temasek détient désormais 8,07 % de l’ICBC).

Télécom : Daniel Loeb - Softbank (USA/Japon)

L’investisseur américain, Daniel Loeb, président du fonds spéculatif Third Point, a pris une participation de plus d’1 Md$ dans le groupe japonais de télécommunications Softbank, soit l'équivalent entre 1 % et 2 % du groupe japonais. La cible, dont la capitalisation boursière atteint environ 9 000 milliards de yens (66 Md€), a réalisé cette année plusieurs opérations d’envergure internationale, surtout l’acquisition de 80 % de Sprint, le troisième opérateur mobile aux Etats-Unis et de 51 % de l'éditeur finlandais de jeux vidéo Supercell (lire aussi notre bulletin précédent : SoftBank acquiert Supercelle et Softbank rachète 70 % de Sprint). Par ailleurs, Softbank est le premier actionnaire à environ 30 % du chinois Alibaba Group, qui prépare une introduction en Bourse.

Pour rappel, six moins avant, Daniel Loeb avait fait son entrée au capital d’un autre conglomérat nippon, Sony, à travers son hedge fund, Third Point. Ce nouvel actionnaire à 6,5 % avait demandé de scinder Sony en deux, en introduisant en Bourse les activités de contenu et conservant seulement la partie de fabrication électronique.

Immobilier : Gaw Capital - Mark & Spencer (Hong Kong/Corée du Sud/Angleterre)

Gaw Capital, un fonds basé à Hong Kong a conseillé un consortium sud-coréen pour racheter une propriété à l’ouest de Londres, Waterside House, le siège du distributeur anglais Mark & Spencer. Selon Reuters, le consortium, composé de Korean Federation of Community Credit Cooperatives, Suhyup Bank et Hyundai Securities, a versé 321 M$ pour cette transaction. Le fonds hongkongais, qui a co-investi aux côtes du consortium, deviendra l’opérateur de ce bâtiment après la finalisation de transaction. Pour rappel, le hongkongais Gaw Capital avait, en juillet dernier, conseillé l’assureur chinois Ping An dans l’acquisition de l'un des symboles de la City de Londres, Lloyd's of London (lire aussi notre bulletin précédent : Ping An rachète Lloyd’s of London).

Distribution de matériel électrique : Rexel - Quality Trading - Lenn International (France/Thaïlande, France/Singapour)

Le distributeur de produits et de services de l'énergie Rexel a acquis, en Thaïlande, Quality Trading, lui permettant de se hisser comme le numéro trois du secteur dans le pays. La transaction devrait être finalisée le 29 novembre. Le thaïlandais Quality Trading a enregistré un chiffre d'affaires de près de 35 M€ lors de son dernier exercice.

Parallèlement, le groupe français s’est emparé d’un singapourien, Lenn International, distributeur de câbles spécialisés pour le marché pétrolier et gazier offshore. Fondé en 2006, ce dernier est le distributeur exclusif des produits du groupe américain General Cable en Asie-Pacifique. Avec des clients divers sur l'ensemble de l'Asie du Sud-Est, son chiffre d'affaires a atteint environ 20 M€ au cours du dernier exercice fiscal.

Services Financiers : Société Générale Banque Privée Asie (France/Asie)

Cinq prétendants, notamment une banque de Singapour DBS, ABN Amro ou encore Credit Suisse, entrent au dernier tour d’enchères pour reprendre les activités asiatiques de banque privée de la Société Générale (hors Japon). Les média estiment que le montant de la transaction s’élève à environ 400 M$, contre 600 M$ lors des offres préliminaires en octobre dernier (lire aussi notre bulletin précédent). Le singapourien DBS, gérant de 46 Md$ dans la branche de banque privée, est évoqué par Reuters comme le repreneur potentiel.

La banque française est le troisième grand acteur mondial non aisatique à quitter le marché de la banque privée asiatique en réalisant une plus value. Pour rappel, en juillet dernier, elle a déjà vendu son activité de banque privée au Japon à la banque nipponne Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) (lire aussi: Société Générale cède sa banque privée à SMBC) pour un montant confidentiel. Les deux autres banques sont le néerlandais ING qui a cédé sa banque privée au singapourien Oversea-Chinese Banking Corp (OCBC) en 2009, et l’américain Bank of America qui a vendu au suisse Julius Baer l’an dernier.

Services Financiers : Cinda Assets Management (Cinda AM) (Chine)

Cinda Assets Management, l’un des quatre gestionnaires publics des créances non performantes (NPLs, non performing loans), structure de defeasance pour quatre banques publiques chinoises, va s’introduire à la cote de Hong Kong pour une levée de 2,46 Md$ sur une base de valorisation d’environ 16,4 Md$.

Conseillée par Bank of America Merrill Lynch, Credit Suisse, Goldman Sachs, Morgan Stanley et UBS, la cible, dont la majorité du capital est détenue par le Ministère des Finances chinois, va vendre 5,32 milliards de titres au prix de 3 à 3,58 dollars de Hong Kong par unité (0,387 - 0,462 $). Le montant de l’offre unitaire sera fixé le 5 décembre prochain et la cotation devrait être réalisée dés le 12 décembre. Jusqu’à ici, dix souscripteurs principaux de la « bad bank » chinoise ont déjà racheté environ 44 % des titres dans cet IPO, soit environs 1,088 Md$. Parmi eux figurent l’assureur public China Life et un hedge fund américain Och-Ziff (gérant 38,5 Md$), qui ont investi chacun 200 M$, le norvégien Norges Bank avec 150 M$ de souscription, un autre hedge fund américain Farallon Capital avec 100 M$, en outre le fonds américain Oaktree (gérant 79,8 Md$) et cinq groupes chinois (Haixia Capital, Rongtong Capital, Ping An Insurance AM, Shandong State-Owned Assets Investments Holdings, Guangdong Yudean Group) qui ont mis ensemble 433 M$.

Cinda a été créé en 1999 pour absorber les portefeuilles de créances douteuses détenus par China Construction Bank avant son IPO à Hong Kong en 2005. En mars de l’an dernier, le gestionnaire chinois avait déjà ouvert son capital à quatre investisseurs stratégiques, Citic Capital, UBS, Standard Chartered et le fonds de pension chinois National Conscil for Social Security Fund (NSSF). Ces derniers ont déboursé 1,7 Md$ pour obtenir 16,5 % du capital. Boyu Capital, dans lequel Alvin Jiang (Zhicheng Jiang), 28 ans, un petit-fils de l’ex président de la Chine, Jiang Zeming, joue un rôle important, avait également participé à cette opération aux côtés de ces quatre investisseurs, selon Avcj, un journal financier en ligne à Hong Kong.

Basé à Beijing, Cinda dispose d’un réseau d’environ 31 agences chinoise avec un effectif de 18 000 personnes. Il gère (à fin juin dernier) 283,6 milliards de yuans d’actifs (46,2 Md$), avec un endettement de 220,8 milliards de yuans (36 Md$). 70 % de ses résultats nets provenant de la gestion des portefeuilles de créances à risques, Cinda fournit également ses services dans la finance de location, l’assurance, la fiducie ainsi que le banking investment. 60 % de son portefeuille de créances non performantes est lié à l’immobilier chinois en surproduction. Par ailleurs, il détient un montant significatif d’obligations convertibles dans l'énergie charbon via ses véhicules dédiés aux bourses chinoises, alors que la tendance mondiale est aux clean-techs. Au cours du premier semestre, il a réalisé un chiffre d’affaires de 18,7 milliard de yuans (3 Md$), soit une croissance de 53 %, pour une résultat net de 4,1 milliards de yuans (670 M$) en hausse de 36 %. Hier, Cinda a annoncé la création d’une JV dédiée au distressed assets à égalité avec le fonds américain coté Oaktree.

Pour rappel, le gouvernement chinois avait fondé successivement quatre gestionnaires d’actifs pour reprendre de créances à risque de quatre banques publiques, dont China Orient AM pour Bank of China, Great Wall AM pour Agricultural Bank of China et Hurong AM pour ICBC. Hurong AM est en cours des négociations avec des investisseurs stratégiques comme Goldman Sachs en vue d’une IPO l’année prochaine.

Santé et Services Associés : iKang (Chine)

iKang Guobin Healthcare, chaîne de cliniques privées chinoise, va travailler à son IPO aux Etats-Unis, selon le journal de Hong Kong, South China Morning Post (SCMP). UBS et Bank of America Merrill Lynch sont mandatés pour cette opération. Pour mémoire, Goldman Sachs et le fonds souverain singapourien GIC Private ont investi 100 M$ lors de son dernier tour de table (lire aussi notre bulletin précédent : iKang a reçu une enveloppe de 100 M$). Fondée en 2004 et basée aujourd’hui à Beijing, la chaîne dispose aujourd’hui d’une quarantaine de centres dans douze villes principales chinoises.

Mode : Uniqlo (Fast Retailing) (Japon/Hong Kong)

Fast Retailing, groupe japonais coté à Tokyo et propriétaire de l’enseigne Uniqlo, devrait organiser une cotation secondaire à Hong Kong. Le groupe nippon dédié à la mode exploite également la marque française Comptoir des Cotonniers (racheté 200 M€ en 2005), l’italienne Aspesi ainsi que Foot Park, National Standard. Ambitionnant de devenir le numéro un mondial de l’habillement d’ici 2020, il souhaite élargir sa base d'investisseurs.

Agro-alimentaire : Bright Food - Weetabix (Chine/Angleterre)

Le conglomérat agroalimentaire chinois Bright Food souhaite que sa filiale anglaise à 60 %, Weetabix, s'introduise en bourse. Ce dernier est reconnu pour ses produits de petits déjeuners à base de céréales complètes. Le groupe chinois avait, pour rappel, racheté cette part majoritaire en mai 2012 auprès du fonds britannique Lion Capital pour 1,2 M£ (dette comprise) (lire aussi notre bulletin précédent : Bright Food acquiert 60 % de Weetabix). En juillet dernier, la filiale néo-zélandaise à 51 % de Bright Food, Synlait, producteur laitier, a déjà réussi à se coter à Wellington avec 60 M$ levés. Plus récemment, en septembre dernier, le chinois Bright Food a entamé des discussions avec le fonds britannique Apax Partners pour lui racheter le numéro un de l’alimentaire en Israël Tnuva (lire aussi notre bulletin en septembre).

La Chine modifiera son régime de l’IPO

Un document publié la semaine dernière par China Securities Regulatory Commission (CSRC) évoque une réforme sur le régime de l’introduction en Bourse en Chine, prévue d’ici 2015. La nouvelle application permettra de suspendre les approbations administratives afin de faciliter les levées pour les PME du pays surtout dans le secteur privé. Le régime de l’IPO par approbation en Chine est souvent critiqué par les entreprises privées, car elles devraient mettre longtemps pour attendre les autorisations, tandis que les entreprises publiques peuvent éviter cette démarche administrative.

Ciel chinois ouvert aux vols en jet privé (Chine)

Les vols privés dans l’espace aérien chinois n’auraient plus besoin d’une autorisation préalable de l’armée du pays (Armée populaire de libération, APL) mais seulement des autorités aériennes civiles. Cela répond à une demande depuis longtemps exprimée par les riches Chinois et les avionneurs étrangers. C’est ainsi une nouvelle mesure mise en place depuis novembre 2010, où les autorités chinoises avaient diffusé une circulaire annonçant une ouverture progressive de son espace aérien de basse altitude. La Chine, disposant du troisième plus vaste territoire de la planète, ne compte que aujourd’hui 1200 hélicoptères et jets privés. Grâce à cette nouvelle mesure, ce nombre pourrait atteindre 10 000 d’ici 2020 selon Reuters, faisant bénéficier les fabricants de jets privés comme l’américain Cessna, le canadien Bombardier ou encore le français Dassault.

Pour rappel, au début de cette année, le constructeur savoyard d’avions de plaisance Lisa Airplanes a été repris pour 400 K€ à la barre par deux chinois qui misent sur l’ouverture du ciel chinois aux vols privés (lire aussi l’article CFNEWS : Lisa Airplanes sous les ailes de Chinois).

- Statistiques -

Les investissements directs étrangers (IDE) en Chine

Gide Loyrette Nouel, BNP Paribas Corporate Finance et Deloitte ont animé mercredi dernier une conférence mettant en lumière sur les investissements directs étrangers (IDE) en Chine, surtout les acquisitions de sociétés cotées en Chine et à Hong Kong. Depuis 2005, l’Europe représente environ une moitié des IDE vers la Chine en terme de montant d’investissements. Au cours premier semestre de cette année, 58 opérations en Chine (Hong Kong inclus), dont la valeur atteint 8 Md$, ont été annoncées par les entreprises européennes. 54 % du montant des investissements sont allés dans la distribution et le bien de consommation. Le secteur automobile et les services financiers se positionnent respectivement en deuxième et troisième places. La Suède devient le plus grand investisseur européen en Chine avec une répartition de 32 % sur le montant total, suivi par la France avec 18 % et le Royaume Uni avec 13 %.

La plus grande transaction concerne l’OPA de 9,4 milliards de couronnes suédois (1,369 Md$) lancée par le groupe papetier suédois Svenska Cellulosa Aktiebolaget (SCA) sur le fabricant de mouchoirs en papier chinois, Vinda, coté à Hong Kong (lire aussi notre bulletin précédent : SCA lance OPA sur Vinda). La deuxième a été encore annoncée par un suédois, Volvo Trucks, qui a racheté 45 % du pôle de poids lourds du constructeur public chinois Dongfeng pour 5,6 milliards de yuans (901 M$) (lire aussi notre bulletin précédent : Dongfeng cède 45 % de poids lourds à Volvo Trucks). Les Français ont annoncé deux acquisitions d’envergure en Chine. D’abord, l’Oréal a proposé d'acquérir le numéro un chinois des masques pour le visage, Magic Holdings, coté à Hong Kong, moyennant l'équivalent de 636 M€ (lire aussi l’article CFNEWS : L’Oréal se fait une beauté en Chine). Axa a acquis une part de 50 % dans TianPing Auto Insurance (Tian Ping) pour 485 M€ (lire aussi notre bulletin précédent : Axe devient actionnaire à 50 % de Tian Ping).

- Evènement -

Troisième plénum du 18e comité central du Parti communiste chinois (PCC)

Le 15 novembre dernier, le texte intégral d'une explication de Xi Jinping, au nom du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), concernant la décision sur l'approfondissement des réformes, a été publié par l’agence officielle chinoise Xinhua (Chine Nouvelle). Ce document, un résumé du troisième plénum du 18e comité central du PCC, fera époque. Il fixerait le ton à la réforme chinoise d’ici dix ans au cours du mandat de la présidence de Xi Jinping (lire aussi dans nos colonnes la tribune par André Loesekrug-Pietri, Associé-gérant d’A Capital : REVOLUTIONNAIRE !). Pour rappel, 35 ans avant (après la révolution culturelle conduite par Mao Zedong), la gigantesque réforme chinoise a été initialisée par le troisième plénum du 11e comité du PCC sous la direction de Deng Xiaoping.

Bonne semaine, à la semaine prochaine! 下(xià) 周(zhōu) 见(jiàn) !

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